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Vaincre enfin la malédiction de Lausanne

Xherdan Shaqiri et Cie tenteront de vaincre le signe indien face à la France. [Claudio De Capitani]
Xherdan Shaqiri et Cie tenteront de vaincre le signe indien face à la France. - [Claudio De Capitani]
La Suisse bénéficiera d'une nouvelle occasion, la 6e depuis 1994, de gagner pour la 1re fois depuis 67 ans un match à élimination directe dans une phase finale. Elle tentera de vaincre la malédiction de Lausanne face à la France, Championne du monde en titre, en 8e de finale.

Le 23 juin 1954 à Bâle, la Suisse signait son ultime succès lors d'une telle rencontre en battant l'Italie 4-1 lors d'un match d'appui du 1er tour pour se hisser en 1/4 de finale de la Coupe du monde. A Lausanne ensuite, la Suisse s'était inclinée 7-5 devant l'Autriche pour concéder la mère de toutes ses défaites... Comme si ce funeste 26 juin 1954 collait aux basques de l'équipe de Suisse. Depuis, elle a livré et perdu 5 matches à élimination directe, tous en 1/8 de finale (dont 2 aux tirs un but et un en prolongations).

Sur les 540 minutes de jeu au total de ces 1/8 de finale, la Suisse n'a inscrit qu'un seul but. Même s'il aurait dû valoir au moins double, l'extraordinaire ciseau de Xherdan Shaqiri contre la Pologne à l'Euro 2016 n'a pas effacé la malédiction de Lausanne. Ce jour où la Suisse a connu les affres de l'élimination après avoir pourtant mené 3-0 après 19 minutes de jeu. 67 ans plus tard, on se demande toujours comment est-il possible de perdre un tel match...

Sans venin face à la Suède

Le 3 juillet 2018 restera l'un des deux jours les plus sombres de l'ère Petkovic avec le 16 juin dernier, soir du naufrage contre l'Italie. A Saint-Pétersbourg, une Suisse sans venin s'était inclinée 1-0 devant la Suède en 8e de finale de Coupe du monde. Battue après une malheureuse déviation de Manuel Akanji sur une frappe d'Emil Forsberg, la Suisse n'avait pas été à la hauteur de l'événement.

ats/bur

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La malchance en 1994

La malchance a poursuivi la Suisse  lors de la préparation du 8e de finale de la Coupe du monde 1994, à Washington contre l'Espagne. L'équipe nationale avait dû déplorer le forfait d'Alain Sutter, l'une des pièces maîtresses de Roy Hodgson, en raison d'une fracture à un orteil. Elle a aussi été victime d'une erreur d'arbitrage - un hors-jeu ignoré - sur le 1-0 de Fernando Hierro au quart d'heure. Le nom de l'arbitre néerlandais Mario Van der Ende revêtait une consonance prémonitoire pour les Suisses, finalement battus 3-0.

L'erreur de coaching en 2006

Ce n'est pas la malchance - même si l'absence de Philippe Senderos, touché à l'épaule 3 jours plus tôt contre la Corée du Sud, fut un immense coup dur - qui a précipité l'élimination de la Suisse lors du Mondial 2006. Mais bien la plus tragique erreur de coaching de son histoire, commise par Köbi Kuhn. Aujourd'hui encore, le remplacement d'Alex Frei à la 117e minute par Mauro Lustrinelli sur le score de 0-0 demeure un mystère. Même le remplaçant s'était étonné de ce choix à l'instant de relayer le Bâlois, le frappeur attitré des penalties de l'équipe.

On connaît le cruel dénouement de ce match: Marco Streller, Tranquillo Barnetta et Ricardo Cabanas ont, tous les trois, échoué pour faire de la Suisse la 1re équipe en Coupe du monde à ne pas transformer un seul penalty lors d'une séance de tirs au but. Et dire que cette séance avait débuté de la plus belle des manières pour la Suisse avec un arrêt de Pascal Zuberbühler sur une frappe d'Andriy Shevchenko.

La guigne en 2014

La Suisse a bien été poursuivie par la guigne à Sao Paulo lors de son 1/8 de finale du Mondial 2014 contre l'Argentine. A la 118e minute, une erreur de Stephan Lichtsteiner a permis à Lionel Messi d'enclencher une rupture conclue victorieusement par Angel Di Maria. Quelques instants plus tard, Blerim Dzemaili trouvait le poteau sur une tête avant de reprendre le ballon du genou gauche pour le voir mourir à quelques centimètres de la cage des futurs finalistes... Ce match restera comme le dernier et le plus homérique livré sous les ordres d'Ottmar Hitzfeld.

Le raté de Xhaka en 2016

Le 1er tournoi sous la férule de Vladimir Petkovic s'est terminé sur un incroyable raté de son meilleur joueur. Ce fut le paradoxe de cet Euro 2016 en France. Dépositaire du jeu suisse face à l'Albanie (1-0), la Roumanie (1-1), la France (0-0) et la Pologne (1-1), Granit Xhaka fut le seul tireur à échouer lors de la séance contre les Polonais à Saint-Etienne.