L'équipe de Suisse en eaux troubles

Trois jours après leur défaite 2-1 en Tchéquie, l'équipe présumée la plus faible de ce groupe de Ligue des nations, les Suisses ont sombré à Lisbonne avec une défaite 4-0, la plus cinglante depuis 14 ans. Devant Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers, les joueurs de Murat Yakin ont lâché mentalement.

Jeudi, l'équipe de Suisse affrontera une Espagne en mal de points après ses 2 nuls contre le Portugal (1-1) et la Tchéquie (2-2) avec une défense décapitée. Fabian Schär sera suspendu, Nico Elvedi est blessé et Manuel Akanji, qui éprouve une gêne à son genou, ne semble pas emballé à l'idée de rejouer cette saison alors qu'il s'apprête à finaliser un transfert dans un grand club. Affronter l'Espagne avec une charnière composée de Fabian Frei et d'Eray Cömert, les deux derniers défenseurs centraux valides, s'annonce une tâche aussi ardue que l'escalade de l'Everest en tongs.

Un capitaine sous pression

La question des relations pour le moins tumultueuses entre le sélectionneur et le capitaine s'invite également au débat. L'équipe de Suisse s'est qualifiée pour la Coupe du monde sans Granit Xhaka. Avec son capitaine, elle a déjà perdu 3 matches cette année, à Wembley, à Prague et à Lisbonne, et n'a obtenu qu'un nul à Zurich contre le Kosovo.

S'il est sans doute un peu trop réducteur d'affirmer que l'équipe de Suisse est plus forte sans Xhaka, il n'en demeure pas moins que la situation commence à peser. Murat Yakin n'entend pas laisser à son capitaine les libertés qui pouvaient être les siennes dans le coeur du jeu avec Vladimir Petkovic. Il est vrai aussi que Xhaka n'a pas fait grand-chose lors des 4 matches livrés cette année en sélection pour s'affirmer comme le leader incontesté de l'équipe. Il risque très vite de se heurter à une véritable concurrence à mi-terrain si Denis Zakaria retrouve à l'automne la plénitude de ses moyens.

ats/adav