Mergim Qarri: "En ce moment, tout fonctionne. Il faut en profiter et continuer"
RTSsport.ch: Vous vous attendiez à un tel début de championnat du SLO?
MERGIM QARRI: On s'est bien préparé. L'équipe était vraiment motivée. On a compris ce que notre coach voulait comme style de jeu. On n'est pas surpris, mais on est très content de ce qu'il se passe.
RTSsport.ch: Le SLO ne cesse de progresser depuis sa promotion en Challenge League en 2019. Vous réussissez maintenant votre meilleur début de championnat. Pour vous, qui êtes arrivé au club en 2020, quelles sont les clés de la réussite actuelle?
MERGIM QARRI: On a plein de joueurs qui ont de l'expérience. On a un groupe qui travaille bien où on fait les choses les uns pour les autres. C'est cela qui fait que les résultats suivent. Cette année, il n'y a pas eu beaucoup de nouvelles arrivées, on était donc déjà bien soudés. Et tout fonctionne. Il faut en profiter et continuer comme cela.
RTSsport.ch: Les clubs vaudois, plus généralement, fonctionnent bien...
MERGIM QARRI: Oui, c'est très bien, mais il ne faut pas parler trop vite. La saison est encore longue. On ne se prend pas la tête. D'autres clubs parlent vraiment de monter. Ce n'est pas trop notre objectif.
RTSsport.ch: Le SLO pourrait viser une promotion...
MERGIM QARRI: On n'a pas le même budget que Lausanne-Sport, on ne parle pas trop de cela. On prend les matches comme il faut, on se prépare à gagner, mais on ne se prend pas la tête parce qu'il faut absolument qu'on monte. Le SLO est un bon club pour progresser. Cela ne fait pas longtemps qu'il est dans le monde professionnel. En ce moment, c'est intéressant. Il faut profiter de cela. Chaque joueur montre ses qualités et tout va dans notre sens, donc c'est parfait.
Lausanne est une très bonne équipe. Mais sur le terrain, on ne l'a pas sentie supérieure à nous.
RTSsport.ch: Le SLO est désormais bien établi dans cette division et semble en mesure de s'y inscrire dans la durée.
MERGIM QARRI: Cela fait trois saisons que cela se passe bien, même si on a lâché sur la fin la saison dernière. On joue le haut du tableau et le club doit continuer à se faire respecter en Challenge League pour progresser encore.
RTSsport.ch: Pour autant, l'image du SLO reste plutôt celle d'un club familial...
MERGIM QARRI: C'est vrai qu'il est plutôt famililal. Il y a une bonne ambiance dans le club. Mais il n'y a rien à dire au niveau des installations. On a un magnifique stade, de très beaux terrains d'entraînement. Il y a l'académie. Franchement, il y a tout pour bien faire.
RTSsport.ch: Est-ce que le fait que les clubs du canton se portent bien vous motive encore plus?
MERGIM QARRI: C'est vrai que c'est intéressant puisqu'il y a Yverdon, Lausanne et nous. Quand on voit que les autres gagnent et que nous aussi on gagne, on se dit qu'il faut qu'on continue. Par rapport aux Suisses-Allemands, qui sont souvent premiers, c'est bien pour nous.
RTSsport.ch: Si on évoque plus précisément votre rival lausannois, grand favori à la promotion, sentez-vous une vraie différence de niveau?
MERGIM QARRI: Par rapport aux deux matches qu'on a fait, non, franchement, ils n'étaient pas supérieurs. C'est une très belle équipe, solide défensivement, avec un style de jeu particulier. Mais on ne les a pas sentis vraiment au-dessus. Après, c'est clair qu'ils ont des joueurs qui ont un très bon niveau. Bien sûr, ils partent favoris. Mais sur nos deux duels de la saison, je pense que c'était correct. On a fini par gagner le match à domicile (ndlr: victoire 2-1 du SLO le 8 octobre), un résultat mérité. Chez eux, c'était assez serré (ndlr: match nul 0-0 à la Tuilière le 7 août). On aurait pu perdre comme s'imposer. On va dire qu'ils ne sont pas plus forts que nous (rires).
RTSsport.ch: Quel regard portez-vous sur votre début de saison avec déjà cinq passes décisives, soit deux fois plus que lors des dernières saisons à la même période?
MERGIM QARRI: J'ai manqué une partie de la préparation en raison d'une blessure. Mais depuis tout se passe très bien. C'est vrai que les passes décisives, ça marche pour moi, donc tant mieux. Mais je pense que je peux être encore plus efficace et apporter plus à l'équipe.
RTSsport.ch: Gardez-vous vos buts pour le printemps comme la saison dernière (ndlr: 1 but en avril et 1 en mai)?
MERGIM QARRI: Non (rires). J'aime bien faire jouer les autres. Ce n'est pas mon premier objectif de marquer. Mais il est clair que pour un joueur offensif qu'il faut que je sois plus réaliste.
RTSsport.ch:Vous prenez peut-être plus de plaisir à offrir un but qu'à marquer...
MERGIM QARRI: Je pense oui. Mais c'est quelque chose que j'ai dû changer car je n'étais pas forcément un joueur comme cela par le passé. Mais maintenant si je vois un joueur seul et qu'il peut marquer, je lui fais la passe, sans hésiter, même si je peux marquer. J'aime bien faire briller les autres et c'est un peu mon rôle en numéro 10. Mais s'il y avait un but ce serait magnifique (ndlr: Qarri a marqué son premier but de la saison deux jours après l'entrevue, le 28 octobre, face à Aarau lors du succès 2-1 du SLO). Mais je ne m'en inquiète pas pour l'instant.
J'aurais peut-être dû plus travailler. C'est le travail qui fait qu'on arrive à réussir.
RTSsport.ch: Est-ce un bel accomplissement personnel d'évoluer en Challenge League?
MERGIM QARRI: J'ai fait beaucoup de sacrifices. J'aurais pu lâcher il y a quelque temps mais j'ai continué à faire mon petit chemin. Et j'ai réussi à évoluer en Challenge League. C'est magnifique mais on vise toujours plus haut, bien sûr.
RTSsport.ch: Est-ce que vous pensez que le train de la Super League est déjà passé ou qu'il n'est pas encore trop tard?
MERGIM QARRI: Les deux. Des fois, je me dis que j'ai un certain âge. Mais par rapport aux performances, par rapport aussi à ma vision de la Super League, je me dis pourquoi pas. Je pourrais avoir ma chance. Si on me la donne, je pourrais, je pense, me montrer décisif également. Mais on verra bien.
RTSsport.ch: Qu'est-ce qu'il vous a manqué pour percer à Servette où vous avez été formé avant de rejoindre Etoile Carouge en 2014?
MERGIM QARRI: Ce n'était pas la même chose à l'époque. Il y a plusieurs jeunes qui jouent maintenant, mais avant, il n'y en avait pas autant dans la première équipe. Deux ou trois, pas plus. C'était donc encore plus dur, il fallait plus se montrer. J'aurais peut-être dû plus travailler. C'est le travail qui fait qu'on arrive à réussir. J'ai peut-être manqué d'un peu de chance, mais, non, je ne pense pas. C'est vraiment le travail. C'est comme cela.
Propos recueillis par Ludovic Perruchoud, images filmées par Miguel Bao
RTSsport terminera sa tournée des clubs vaudois de Challenge League la semaine prochaine avec Brighton Labeau, le buteur de Lausanne.