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Kastriot Imeri: "C'était dur de quitter Servette, mais c'était le bon choix pour moi"

Kastriot Imeri dispute sa première saison sous le maillot de Young Boys. [RTS - Miguel Bao]
Kastriot Imeri dispute sa première saison sous le maillot de Young Boys. - [RTS - Miguel Bao]
Parti de Servette l'été dernier pour rejoindre la capitale, Kastriot Imeri retrouve son club de toujours samedi à l'occasion de la venue de Young Boys au Stade de Genève. Genevois pure souche, l'ancien junior de Meyrin est revenu pour RTSsport sur ses années "Grenat", sa nouvelle vie et ses ambitions.

RTSsport.ch: Vous avez rejoint Young Boys l'été dernier. Quel bilan tirez-vous de vos six premiers mois ici?

KASTRIOT IMERI: J'ai passé ces premiers mois à m'adapter. Je n'ai pas eu de préparation quand j'étais à Servette, mais les six premiers mois ont été intéressants. J'ai eu du temps de jeu, j'ai su aider l'équipe à certains moments. Et puis le plus important, c'est qu'on a gagné nos matches.

RTSsport.ch: Vous avez signé un contrat de quatre ans. Ça vous laisse le temps justement de vous adapter à ce nouvel environnement, ce nouveau club et cette nouvelle vie.

KASTRIOT IMERI: Oui, c'est exactement ça. C'était important pour moi de signer pour du long terme. On sait que l'adaptation est importante. J'ai essayé de m'adapter le plus vite possible à l'équipe, au terrain et à l'environnement.

"Je veux gagner des titres"

RTSsport.ch: Alors que beaucoup de joueurs partent tôt à l'étranger, vous avez décidé de rester en Suisse...

KASTRIOT IMERI: Le plus important pour moi était de prouver ma valeur d'abord en Suisse. J'aurais bien voulu aller à l'étranger, mais je me suis dit que je n'étais peut-être pas encore prêt. Je savais que j'avais encore pas mal de choses à travailler. Rejoindre Young Boys était pour moi le bon choix.

Le Genevois nourrit de grandes ambitions avec YB. [Keystone - Anthony Anex]
Le Genevois nourrit de grandes ambitions avec YB. [Keystone - Anthony Anex]

RTSsport.ch: Vous avez rejoint un club qui a été 4 fois champion de Suisse ces 5 dernières saisons et qui, cette année encore, confirme son rôle de favori. Avez-vous ressenti une pression particulière en arrivant?

KASTRIOT IMERI: Non, je ne pense pas qu'il y ait une pression supplémentaire. Je pense que dans chaque club où on va, on veut gagner des titres et je suis bien tombé. A YB, c'est ce que je veux faire: gagner des titres. C'est important. On sent la concurrence beaucoup plus qu'à Servette, même s'il y en avait aussi là-bas. Il y a des joueurs qui ont joué dans de grands clubs avec de l'expérience. J'apprends tous les jours. Avec le coach aussi. Et je suis très content d'être ici.

"C'était compliqué de quitter Genève"

RTSsport.ch: Et comment se passe votre relation avec votre entraîneur, Raphael Wicky?

KASTRIOT IMERI: Super bien. Avant de signer, j'avais pu être en contact avec lui. Je sais ce qu'il attend de moi et c'est positif. Je ressens sa confiance, ainsi que celle de tout le staff, des dirigeants et de l'équipe.

RTSsport.ch: D'un point de vue personnel, quelles sont vos ambitions pour cette première saison avec YB?

KASTRIOT IMERI: Je pense que c'était déjà de m'adapter le plus vite possible. Après, comme je l'ai dit, c'est de gagner des titres. On est bien dans le championnat, on est premiers avec pas mal de points d'avance. Il ne faut pas qu'on se relâche. Il y aussi la Coupe de Suisse. Ce sont quelques matches qu'il faut gagner.

RTSsport.ch: Donc le mot d'ordre, c'est tout gagner...

KASTRIOT IMERI: Exactement.

RTSsport.ch: Vous êtes un Genevois pure souche. Est ce que ça a été difficile de quitter Servette et le cocon familial?

KASTRIOT IMERI: Oui, bien sûr que c'était compliqué de quitter Genève, quitter ma famille, quitter Servette parce que c'était mon club formateur. Au début, quand je venais d'arriver en équipe première, je me disais que j'allais y rester de longues années parce que c'est là où je voulais être. Je suis quelqu'un qui a des ambitions, de grands rêves. Je pense que partir était ce qu'il y avait de mieux à faire. Le club était d'accord avec mon choix parce que je n'arrivais plus à progresser.

"Sur le terrain, on ne regarde pas qui on a en face"

RTSsport.ch: Gardez-vous un œil sur les résultats de Servette?

KASTRIOT IMERI: Bien sûr. Je regarde l'équipe de loin parce que c'est quand même une équipe avec laquelle j'ai créé des liens. Comme je l'ai dit, c'était une famille. Du coup, bien sûr, je regarde les résultats et les matches quand je peux.

Kastriot Imeri a connu la promotion en Super League avec Servette. [Keystone - Laurent Gillieron]
Kastriot Imeri a connu la promotion en Super League avec Servette. [Keystone - Laurent Gillieron]

RTSsport.ch: Comment gère-t-on un match contre une équipe dans laquelle on a joué pendant longtemps, où on connaît tout le monde? Y a-t-il a une émotion particulière ou arrivez-vous à mettre tout ça de côté?

KASTRIOT IMERI: Bien sûr qu'il y a des émotions. C'est mon club formateur. Mais quand on arrive sur un terrain, on se contrôle et on ne regarde pas qui on a en face. On a juste une envie, c'est de gagner.

RTSsport.ch: Quel est votre meilleur souvenir sous le maillot grenat?

KASTRIOT IMERI: Il y en a plusieurs. Mais je pense que c'est la montée en Super League. C'était un des moments les plus importants pour le club. Après, il y a aussi quelques buts que j'ai marqués qui restent gravés dans ma mémoire.

"J'avance étape par étape"

RTSsport.ch: Et en parlant de souvenirs, il y a aussi eu votre première sélection en équipe de Suisse contre l'Italie le 12 novembre 2021 au Stadio Olimpico...

KASTRIOT IMERI: C'est toujours un point positif parce que c'est quelque chose dont on rêve depuis tout petit. C'était un énorme plaisir pour moi et avec les performances que j'ai pu faire à Servette, j'ai eu la chance d'être convoqué.

RTSsport.ch: Et qu'avez vous ressenti quand vous avez vu le maillot suisse avec votre nom au dos?

KASTRIOT IMERI: Franchement, c'était une fierté. Une fierté pour moi, pour ma famille et je pense que cela a récompensé de nombreuses heures de travail.

Kastriot Imeri a connu sa première sélection avec la Nati à Rome face à l'Italie. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Kastriot Imeri a connu sa première sélection avec la Nati à Rome face à l'Italie. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

RTSsport.ch: Vous n'avez que 22 ans, mais déjà une bonne expérience du haut niveau. Sentez vous que vous avez encore une belle marge de progression?

KASTRIOT IMERI: Oui, bien sûr. C'est pour ça aussi que que je suis à Young Boys. Je pense que le club peut beaucoup m'apporter. C'est pour ça que j'ai préféré rester en Suisse et ne pas partir à l'étranger tout de suite. Je préfère avancer étape par étape.

"Je veux faire mes preuves en Suisse"

RTSsport.ch: En cas de départ à l'étranger, quel championnat vous conviendrait le mieux?

KASTRIOT IMERI: L'Allemagne, l'Angleterre, ce sont des championnats qui font rêver chaque joueur. Après, je n'ai pas spécialement de préférence, mais ce sont des championnats où je rêverais de jouer. Mais pour l'instant je suis en Suisse et je veux d'abord faire mes preuves ici, remporter des titres pour ensuite aller voir ailleurs.

RTSsport.ch: A quel âge avez-vous commencé le football?

KASTRIOT IMERI: J'avais quatre ans. Quand j'y pense, ce sont des souvenirs incroyables parce qu'on sait que toucher les premiers ballons, c'est toujours important. J'ai passé pas mal d'années à Meyrin où j'ai pu avoir des entraîneurs qui m'ont aidé. Je n'oublie jamais tout ça.

RTSsport.ch: Votre rêve était de devenir footballeur professionnel?

KASTRIOT IMERI: Je ne vais pas dire le contraire. Mais quand on est jeune, on pense surtout à s'amuser avec ses coéquipiers et avec ses amis. Et à un certain moment, je pense que j'ai eu un déclic et j'ai compris que je voulais vraiment faire quelque chose dans le foot.

"En dehors du football, je suis quelqu'un de timide"

RTSsport.ch: Quand exactement avez-vous eu ce déclic?

KASTRIOT IMERI: Je l'ai eu à quinze ans. C'est là où j'ai eu une conversation avec mes parents, ils m'ont raconté des choses qui ont provoqué ce déclic. A cet âge là, on commence à comprendre un peu la vie.

RTSsport.ch: Est-ce indiscret de savoir ce qu'ils vous ont dit?

KASTRIOT IMERI: Non, pas du tout. C'était une anecdote de mon père qui lui est arrivée quand il était plus jeune. Quand il était au pays (réd: le Kosovo), il voulait jouer au foot. Et son père lui a dit de rester à l'école et de travailler. Ensuite, mon père m'a regardé et m'a dit: 'Je ne peux pas te dire ça. Je suis avec toi de tout cœur. Moi, je n'ai pas eu cette chance, j'espère que toi tu auras la chance de faire ce que ce que tu veux et ce que tu mérites.' C'était un objectif. Mais maintenant c'est devenu une obligation d'être professionnel.

RTSsport.ch: Le football est-il pour vous une manière de vous exprimer?

KASTRIOT IMERI: Oui, je pense et c'est pour ça que j'ai eu envie de faire ce métier. C'est là où j'arrive à m'exprimer, là où j'arrive à me lâcher, à vibrer. Alors qu'en dehors, je suis quelqu'un d'un peu timide.

"J'écoute beaucoup ma famille"

RTSsport.ch: Selon vous, que faut-il faire pour devenir joueur professionnel?

KASTRIOT IMERI: C'est une question difficile. Je pense que chacun a une vision différente. Moi, je pense que le travail est très important. Il y a des objectifs qu'on peut atteindre facilement et des objectifs qu'on doit aller chercher avec le travail, chercher à améliorer des détails. Il faut aussi savoir être à l'écoute. Avoir sa famille derrière soi est aussi très important.

RTSsport.ch: Votre famille a l'air d'occuper une place très importante...

KASTRIOT IMERI: J'écoute beaucoup ma famille et je suis reconnaissant de tout ce que mes parents ont fait pour moi. Ils n'ont jamais loupé un match, ils n'ont jamais douté de moi. Aujourd'hui, je suis content de les avoir derrière moi et je les remercie pour ça.

RTSsport.ch: Votre famille vient-elle souvent vous voir à Berne?

KASTRIOT IMERI: Oui, bien sûr, ils habitent à 1 heure et demie. Ils aiment bien venir ici. J'ai de la famille à Thoune, aussi. Donc ça permet à mes parents de faire d'une pierre deux coups. C'est quelque chose de positif. Ils sont là souvent, c'est vraiment bien pour moi.

RTSsport.ch: Avez-vous consulté vos parents avant de signer à YB?

KASTRIOT IMERI: Oui, bien sûr. Je suis quelqu'un qui écoute énormément, qui écoute les différents avis et je pense que ma famille a su mettre les bons mots. Mais après je sais que personne ne fera le choix pour moi et le dernier mot est venu de moi.

Propos recueillis à Berne par Axel David

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Classement Matches Diff. Buts Points
1. Young Boys 36 82 : 30 74
2. Servette 36 53 : 48 58
3. Lugano 36 59 : 47 57
4. Lucerne 36 56 : 52 50
5. Bâle 36 51 : 50 47
6. Saint-Gall 36 66 : 52 45
7. Grasshopper 36 56 : 64 44
8. Zurich 36 41 : 55 44
9. Winterthour 36 32 : 66 32
10. Sion 36 41 : 73 31