Sandrine Mauron: "On peut aussi aller chercher le doublé en Suisse romande"

Avec une finale de championnat sur un seul match - un format pour le moins discutable -, la pression pèsera sur les épaules des joueuses d'Eric Sévérac, qui n'ont pas concédé la moindre défaite au cours d'une saison régulière, qu'elles ont survolée, ainsi que lors des quarts puis des demies des playoffs: 22 matches, 19 victoires pour 3 nuls, des chiffres qui donnent le vertige et auxquels peuvent s'ajouter les 5 succès qui leur ont permis de soulever leur 1re Coupe de Suisse le 29 avril dernier.

Il faut éviter de faire le match avant l'heure.

"Cela reste un match de football. Bien sûr, il faudra être prêtes, mais il ne faut pas non plus se mettre trop de pression et éviter de faire le match avant l'heure. Au-delà de la bonne préparation, l'instinct et la forme du jour comptent vraiment", explique Sandrine Mauron lors d'une rencontre avec RTSsport au stade de la Fontenette. "Ca se joue, cette saison encore, sur un match. Le caractère sera important, il faudra être solides mentalement."

Présente dans les tribunes de la Tuilière le 6 juin 2022 pour assister à la défaite 5-4 aux tirs au but (2-2 après prolongation) de ses futures coéquipières, la Fribourgeoise de 26 ans ne sera pas simple spectatrice au Kybunpark vendredi et elle escompte bien exprimer toute sa rage de vaincre. "On veut montrer qu'on peut aussi aller chercher le doublé en Suisse romande. Il n'y aura pas d'amies pendant 90 minutes ou plus si nécessaire", glisse-t-elle avec le sourire.

On devra mettre du rythme, trouver les espaces entre les lignes.

Car, des amies, Mauron en a quelques-unes du côté du tenant du titre zurichois. Outre les joueuses qu'elle côtoie en équipe nationale depuis plusieurs années, elle y compte d'anciennes coéquipières puisqu'elle a évolué durant 5 saisons et célébré 4 fois le doublé (2015, 2016, 2018 et 2019) sous le maillot du FCZ avant de rejoindre Francfort en 2019. Elle ne doute pas que les Zurichoises seront également animées d'un esprit de revanche. "Après la défaite en demi-finales de Coupe de Suisse (ndlr: succès 3-0 de Servette le 29 mars), Zurich n'a pas du tout envie de revivre un revers contre nous."

Fabienne Humm et ses coéquipières montent d'ailleurs en puissance alors que les Servettiennes ont conscience de ne pas avoir pleinement convaincu contre un courageux et solide St-Gall en demi-finales, notamment lors du match retour à Carouge (2-2), qui a pris des allures d'une piqûre de rappel: rien ne sera simple et surtout sur un seul match couperet. "Il faudra retrouver un peu notre jeu, oser. On devra mettre du rythme, trouver les espaces entre les lignes. Profiter aussi des coups de pieds arrêtés. Et si nous menons, il faudra tuer le match. Il faudra également les maintenir sous pression et user de notre vitesse", conclut avec le sourire Mauron, qui espère bien rejoindre la sélection d'Inka Grings auréolée du 5e doublé de sa carrière, le 1er de l'histoire de Servette Chênois.

Carouge, Ludovic Perruchoud