Publié

Nouvelle formule, promotions vaudoises et millions européens, Claudius Schäfer fait le point

Claudius Schäfer se réjouit de découvrir le nouveau format de la Super League. [Peter Schneider]
Claudius Schäfer se réjouit de découvrir le nouveau format de la Super League. - [Peter Schneider]
La Super League à 10 clubs est désormais de l'histoire ancienne. Claudius Schäfer, CEO de la Swiss Football League, a évoqué la fin d'une ère, les défis des promus et ceux des grands clubs dans un entretien accordé à l'agence Keystone-ATS.

Keystone-ATS: L'augmentation à 12 équipes intervient après la saison avec la moyenne de spectateurs la plus élevée. A-t-on enterré ici sans nécessité un modèle de réussite?

CLAUDIUS SCHÄFER: Tout le monde était conscient que nous ne pourrions probablement pas maintenir la moyenne de spectateurs avec 12 équipes. En revanche, avec les matches supplémentaires, il y aura encore plus de monde dans les stades. Nous laissons la ligue à 12 venir à nous et tirerons un premier bilan après quelques années. Au final, ce sont nos membres, les clubs, qui décideront de la suite du voyage.

Je ne peux pas exclure complètement le scénario d'un nombre inégal de matches à domicile et à l'extérieur

Claudius Schäfer

Keystone-ATS: Avec ce mode, il peut arriver qu'une équipe affronte une autre trois fois à l'extérieur et une seule fois à domicile. Les discussions seront inévitables...

CLAUDIUS SCHÄFER: C'est un mode qui a été fortement promu par les clubs et les supporters. Lors du processus de décision, tous les avantages et inconvénients ont été présentés en détail. Je ne peux pas exclure complètement le scénario d'un nombre inégal de matches à domicile et à l'extérieur, mais je ne pense pas qu'il y aura de grandes discussions.

La "success-story" vaudoise

Keystone-ATS: Que pensez-vous du fait que trois clubs du canton de Vaud ont été promus?

CLAUDIUS SCHÄFER: Pour le canton, c'est une "success story". Il y aura de nombreux derbys qui susciteront un grand intérêt du public. Mais il y a aussi 9 autres équipes en Super League, qui sont globalement bien réparties sur la carte du pays.

Je ne pars pas du principe que ce sera toujours le cas, mais la montée en Super League aura certainement un effet positif sur le nombre de spectateurs du SLO

Claudius Schäfer

Keystone-ATS: Le SLO comptait en moyenne 1200 spectateurs par match la saison dernière. Auriez-vous souhaité un promu avec une base de supporters plus importante?

CLAUDIUS SCHÄFER: Les clubs qui montent sont ceux qui se qualifient sportivement et obtiennent la licence. Il y a toujours eu des clubs qui attirent plus de spectateurs et d'autres qui en attirent moins. Le FC Stade Lausanne-Ouchy est né en 2000 de la fusion de deux clubs traditionnels et s'est hissé depuis lors du football amateur. C'est une histoire intéressante. Lors du barrage retour, plus de 10'000 spectateurs étaient présents au stade. Je ne pars pas du principe que ce sera toujours le cas, mais la montée en Super League aura certainement un effet positif.

Yverdon sera fixé en début de semaine

Keystone-ATS: Peu après sa promotion, les problèmes de stade d'Yverdon ont été rendus publics. Comment cela a-t-il pu se produire?

CLAUDIUS SCHÄFER: Des situations comme celle-ci sont connues: un club rassemble tous les documents, les dépose auprès de la commission des licences et soudain, des modifications sont apportées au dossier déposé. En l'occurrence, au niveau de l'infrastructure. C'est pourquoi la commission des licences a informé le club qu'elle allait réexaminer ce domaine. La décision est attendue en début de semaine prochaine. D'ici là, je ne peux pas en dire plus.

Je peux imaginer que le FC Sion pourrait connaître le même sort que le FC Zurich

Claudius Schäfer

Keystone-ATS: Avec la relégation du FC Sion après 17 ans au plus haut niveau, la Super League perd un club de tradition...

CLAUDIUS SCHÄFER: La Super League perd un club attractif issu d'un canton passionné de football. C'est déjà arrivé à d'autres clubs. Je pense par exemple au FC Zurich, qui est ensuite revenu plus fort. Je peux imaginer que le FC Sion pourrait connaître le même sort.

ats/btro

>> A lire aussi : Yverdon pourrait jouer à Neuchâtel à La Maladière et Bruno Berner est le nouvel entraîneur de Grasshopper

Publié

L'argent de la Ligue des champions, "un défi" pour Young Boys

Keystone-ATS: Young Boys ne devra passer qu'un seul tour la saison prochaine pour jouer la phase de groupes de la Ligue des champions...

CLAUDIUS SCHÄFER: Pour les joueurs, les supporters et les finances du club, une qualification en Ligue des champions est ce qu'il y a de plus beau. Mais pour l'équilibre de la ligue, c'est un défi lorsqu'un club génère soudain des recettes de 30 millions de francs ou plus. C'est pourquoi nous nous engageons depuis des années pour plus de fonds de solidarité, ce qui profiterait aux clubs qui ne sont pas européens. Cela augmenterait l'attractivité générale de la ligue.

"La Conference League est primordiale"

Keystone-ATS: Quelle est l'importance de la Conference League lancée il y a 2 ans à cet égard?

CLAUDIUS SCHÄFER:  A cet égard, la Conference League est primordiale. Lors de la phase de groupes, les primes de l'UEFA sont plus élevées que celles que la SFL distribue aux clubs de Super League. De plus, il est nettement plus facile d'améliorer son coefficient UEFA qu'en Ligue des champions. Grâce aussi aux points accumulés par le FC Bâle cette saison, la Suisse est par exemple bien mieux placée dans le classement qu'il y a quelques années et joue à nouveau pour une place directe en Ligue des champions.

Bâle et le risque de dépendance à l'Europe

Keystone-ATS: Bâle se bat toujours avec un important déficit structurel. Que se passera-t-il si le club ne se qualifie pas pour la Conference League?

CLAUDIUS SCHÄFER: Nous considérons d'un œil très critique une trop grande dépendance aux recettes des compétitions européennes. Un club comme le FC Bâle veut jouer au niveau international et avoir du succès. Pour cela, il faut la qualité nécessaire dans l'effectif. Avec la structure qui prévaut à Bâle, il n'y a pas d'autre solution que de prendre certains risques dans cette constellation. Mais je pars alors du principe que les moyens sont là pour amortir d'éventuelles pertes.

La SFL suit de près l'évolution à Lucerne et GC

Keystone-ATS:  La saison a été riche en événements. Au FC Lucerne, les rapports de propriété sont contestés en justice, tandis que les propriétaires chinois de GC examinent apparemment des offres de reprise. Craignez-vous de nouveaux troubles autour de ces clubs?

CLAUDIUS SCHÄFER:  Malheureusement, les tentatives de conciliation que le président de la ville et moi-même avons entreprises dans le conflit lucernois n'ont pas été couronnées de succès. Les procédures juridiques sont maintenant en cours et nous attendons les jugements. Pour l'instant, c'est relativement calme autour du FCL. En ce qui concerne Grasshoppers, C'est une nouvelle réalité dans le football que les clubs aient des propriétaires étrangers et que l'identité du club change. Après l'affaire Chagaev à Xamax, la ligue regarde de très près les rachats. Mais si toutes les conditions sont remplies, il faut accepter ces changements de propriétaires.