Dunedin, une ville "loin de tout" où l'université est reine

"Le nom vient des premiers colons écossais (ndlr: il vient de Dun Eideann, Edimbourg en gaélique écossais)", précise Anne-Claire Mauger, archéologue établie dans la région et membre de l'Alliance française, organisation qui s'efforce de faire briller la langue française. "D'ailleurs, il arrive encore de croiser des personnes qui portent le tartan".

La Française, établie dans la région depuis cinq ans, a accepté de rencontrer RTSsport pour nous présenter cette ville un peu particulière "loin de tout". Souriante, elle ouvre la porte d'un petit café situé dans le campus universitaire, considéré comme l'un des plus beaux du monde. "C'est le poumon de la ville", précise-t-elle. "La population est quasiment doublée pendant la période universitaire avec les étudiants et les travailleurs qui viennent du monde entier. C'est très multiculturel. La faculté de psychologie est l'une des meilleures."

L'université d'Otago et son gigantesque campus est sans conteste le lieu le plus animé de cette cité tranquille. Elle est la plus ancienne de Nouvelle-Zélande, le plus gros employeur de l'Ile du Sud de la Nouvelle-Zélande et fait naturellement la fierté d'une ville où la culture maori est très présente. "On vient de fêter le nouvel an maori, le Matariki, vendredi dernier (14 juillet). C'est le moment de l'année où on voit sept étoiles dans le ciel qu'on ne voit qu'à ce moment-là (constellation des Pléiades). C'est un moment de réflexion sur le passé, de célébration du présent mais aussi de projection vers l'année à venir", explique l'Angevine dont les jeunes enfants parlent également la langue maori apprise dans les écoles.

Outre cette fête, devenue légalement jour férié l'an dernier, la culture maori s'exprime de manière subtile mais avec plus en plus de force que ce soit par le langage des mots, mais aussi celui, beaucoup plus connu, du corps avec notamment le haka. "C'est plus qu'une simple danse avant un match de rugby. C'est une tradition qui accompagne différents moments de la vie. Elle n'est pas uniquement guerrière. Elle peut exprimer le respect, l'amour, la bienvenue..." Les Suissesses ont été acueillies à leur arrivée en Nouvelle-Zélande par ce rituel. Le drapeau maori flottera d'ailleurs sur les stades néo-zélandais, comme le drapeau aborigène sur les enceintes australiennes.

Au-dehors du paisible café, l'agitation reprend et les flots d'étudiants se déversent entre les vénérables bâtiments gothiques des rives de la "Water of Leith", hommage évident à Edimbourg. Le travail rappelle notre guide qui assistera aux six matches prévus à Dunedin avec sa famille. "J'espère que vous passerez un excellent séjour ici. C'est une ville calme et bonne chance à l'équipe de Suisse", conclut-elle avant de nous indiquer la direction du stade à une dizaine de minutes à pied et de nous saluer.

Dunedin, Ludovic Perruchoud