Un coup à jouer pour la Suisse face à la Norvège

Les Helvètes ont bien conscience de défier un adversaire de qualité qui peut s'appuyer sur des individualités talentueuses. "Ce sera un match difficile. La Norvège a perdu son premier match. Elle doit l'emporter", analyse la milieu Seraina Piubel, buteuse face aux Philippines. "Un deuxième but contre la Norvège? Le plus important est que l'équipe gagne", ajoute la jeune Zurichoise, qui garde en tête qu'un succès devrait, selon toute vraisemblance, qualifier la Suisse pour les huitièmes de finale.

Ce sera un match différent avec une tout autre intensité.

Malmenées physiquement et dans le jeu par les Néo-Zélandaises, les Scandinaves n'en demeurent pas moins les favorites du groupe, supérieures sur le papier à la Suisse. "Ce sera un match différent avec une toute autre intensité", prévoit la sélectionneuse Inka Grings. Face à l'armada viking, les Suissesses ont toutefois des arguments à faire valoir. Elles bénéficient premièrement de la confiance engrangée lors de leur victoire initiale contre les Philippines. L'ambiance au sein de l'équipe semble au beau fixe. Deuxièmement, elles ont prouvé lors de l'Euro 2022 en Angleterre qu'elles savaient élever leur niveau de jeu pour rivaliser avec les meilleures nations.

Face à la Suède (défaite 2-1), puis aux Pays-Bas (défaite 4-1), elles avaient offert une réplique digne de ce nom l'été dernier avant de céder en fin de match dans ces deux rencontres. "Nous avons montré que nous pouvions bien jouer contre de grosses nations", convient Meriame Terchoun. "Mais il faut pouvoir le faire durant tout le match, rester lucides jusqu'à la fin."

S'inspirer de l'Euro 2022

Aux Helvètes donc de prouver qu'elles ont su tirer les enseignements de ces déconvenues passées. Les Norvégiennes évolueront de plus sous pression puisqu'elles seront éliminées si elles sont battues et que la Nouvelle-Zélande bat les Philippines. Puis, les Scandinaves ne semblent pas encore avoir trouvé une véritable âme collective et ne peuvent pas s'appuyer sur de nombreuses certitudes.

Si les joueuses de Grings parviennent à tenir le choc face à l'impact physique que ne manqueront pas d'imposer les Scandinaves d'entrée de match, à maintenir le doute le plus longtemps possible chez leurs adversaires, elles auront une carte à jouer et pourraient bien décrocher un bon, voire un très bon résultat face à la Norvège. Une équipe certes finaliste de la première Coupe du monde 1991, championne du monde quatre ans plus tard, avec l'actuelle sélectionneuse Hege Riise sur le terrain, qui s'est qualifiée pour les neuf phases finales de l'histoire et n'a échoué qu'une fois à s'extraire de la phase de groupes, en 2011. Mais une équipe au collectif encore fragile.

Hamilton, Ludovic Perruchoud