Après 5 ans passés au FC Bâle, la binationale franco-suisse - son père est Français et sa mère Suissesse - a franchi un cap l'été dernier. Son diplôme d'ingénieure en génie civile en mains, elle a rejoint le FC Zurich, club le plus titré de l'histoire de la Women's Super League. Ce transfert a permis à Marion Rey de disputer ses premiers matches de Ligue des champions durant l'automne et de soulever un premier trophée en Suisse avec le sacre décroché par les Zurichoises en finale des playoffs de WSL.
Rey, qui a fait ses classes en Alsace et dans les sélections juniors de l'équipe de France, a également obtenu une première sélection avec la Suisse le 6 septembre contre la Moldavie (victoire 15-0), une entrée en jeu riche en émotions pour cette joueuse soucieuse de "rendre à la Suisse tout ce qu'elle m'a donné", ainsi qu'elle le confessait lors d'une rencontre avec RTSsport en mars.
Mardi face à la Norvège, la joueuse a bénéficié d'une poignée de secondes de jeu. Pas de quoi ternir le sourire éclatant qu'elle arbore volontiers. "C'est un sentiment incroyable. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de faire grand-chose, j'ai touché une seule balle", a-t-elle ri en zone mixte après le 0-0 décroché face aux Scandinaves. "Mais c'est un rêve qui se réalise de rentrer en jeu".
Cantonnée au rôle, souvent frustrant, de remplaçante, elle ne s'en formalise pas. "Etre ici est déjà une énorme chance pour moi. Je m'y attendais. Je savais très bien quel serait mon rôle en Nouvelle-Zélande et je prends ce rôle à coeur", explique-t-elle dans le vestiaire du Tahuna Park où s'entraînent les Suissesses. "Je suis sur le banc, j'encourage mes coéquipières. Pendant les entraînements, je donne mon meilleur pour que les titulaires puissent se préparer au mieux. Je fais mon maximum pour les aider et leur faciliter la tâche".
Rey compte parmi ces joueuses à l'état d'esprit aussi positif qu'irréprochable, des personnalités au service du collectif, qui ne joueront pas forcément beaucoup pendant la compétition, mais qui se tiennent prêtes à saisir leur chance et qui contribuent activement au succès de l'équipe. Une équipe où l'ambiance semble au beau fixe. "Que ce soit sur ou en-dehors de la pelouse, l'atmosphère est vraiment excellente. On rit beaucoup, on fait des blagues et on a même quelques clowns... Des noms? Secret (rires)! Mais lorsqu'il le faut, nous sommes sérieuses et appliquées", poursuit Rey. Sans doute est-ce dans ce savant mélange que réside l'une des grandes force de la Suisse, qui jouera sa qualification contre la Nouvelle-Zélande, dimanche à 9h00, heure suisse (RTS 2).
Dunedin, Ludovic Perruchoud
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