Cette issue n'enlève rien, bien entendu, à l'empreinte que laissera la future responsable du football féminin au sein du FC Lugano. Impeccable tout au long du tournoi, la Bulloise de 37 ans a une nouvelle fois livré une prestation de haut vol. Elle s'est interposée plus d'une fois sur les nombreuses tentatives espagnoles. Las, cela n'a pas suffi. "Il y a de la déception de quitter l'équipe comme cela. On aurait voulu faire une meilleure prestation et aller plus loin. J'ai toujours voulu arrêter au meilleur de ma forme, je pense pouvoir dire que c'est le cas."
"C'est difficile à imaginer", a expliqué la Team Manager de la sélection Caroline Abbé qui a longtemps côtoyé Thalmann en club comme sous le maillot helvétique. "Elle a été pendant très longtemps ma collègue de chambre en équipe nationale. On était un peu à l'opposé. C'était l'ordonnée et moi la bordélique. Elle celle qui se levait tôt, moi qui me levais tard. On a toujours une belle harmonie."
"Elle a été notre numéro 1 pendant très longtemps", a ajouté l'ancienne défenseuse centrale. "Elle a été la meilleure gardienne de Suisse, l'une des meilleures en Europe. Cela fait bizarre. C'est une page qui se tourne. Cela ne veut pas dire qu'on ferme le livre. Car la prochaine génération arrive, nous avons bien travaillé dans la formation."
La Fribourgeoise a abordé ce tournoi de la meilleure des manières. "On a beaucoup discuté de la gestion de cette situation", a commenté l'entraîneur des gardiens David Gonzalez. "Mon seul conseil a été de kiffer énormément ces derniers instants de professionnelle. Elle n'a rien changé au niveau de la préparation. Elle profite simplement à fond." Son père Jacques est allé dans le même sens. "Je la sens très sereine", a-t-il témoigné.
"Petit à petit, l'idée d'arrêter a fait son chemin", s'est souvenue Rossella, la maman de Gaëlle Thalmann. "Elle s'est rendue compte qu'elle avait déjà bien bourlingué. On la remercie, on aurait jamais fait ce voyage. Grâce à elle on s'est déplacé un peu partout dans le monde. Quand elle a dit qu'elle arrêterait, cela m'a fait un petit coup, mais c'est bien. Elle peut arrêter quand elle le souhaite et pas à cause d'une blessure, c'est terrible quand cela arrive. Je suis fière de mon aînée, de mes deux filles d'ailleurs." L'émotion est naturellement très présente pour les proches, mais elle est également pour l'ensemble d'une sélection, qu'elle a marqué de son empreinte et dans laquelle il ne sera pas simple pour la talentueuse Livia Peng ou une autre de prendre sa place.
Auckland, Ludovic Perruchoud
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