Le président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, suspendu par la FIFA pour avoir donné un baiser forcé à l'internationale espagnole Jenni Hermoso, a annoncé dimanche qu'il allait démissionner de son poste.
"A propos de ma démission, oui, je vais le faire, oui, parce que je ne peux pas continuer mon travail", a-t-il dit dans un entretien accordé au journaliste de télévision anglais Piers Morgan. Rubiales a ajouté que son entourage proche lui avait dit "Luis, tu dois te soucier de ta dignité et poursuivre ta vie. Sinon, tu vas faire du mal aux gens que tu aimes et au sport que tu aimes".
Sa démission a été notifiée à 21h30 au président intérimaire de la Fédération espagnole, selon une lettre signée de Rubiales et publiée par les médias espagnols. "Je ne veux pas que le football espagnol puisse subir les préjudices de cette campagne tant disproportionnée" lancée, selon lui, à son encontre.
Rubiales, âgé de 48 ans, a déclenché une vague d'indignation mondiale en embrassant sur la bouche et par surprise l'internationale espagnole après la victoire de l'équipe d'Espagne en finale de la Coupe du monde, le 20 août à Sydney.
Suspendu le 26 août par la FIFA pour une durée de 90 jours, il risque aussi d'être poursuivi pour "agression sexuelle" par la justice espagnole, le parquet ayant réclamé vendredi son inculpation.
Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tout type de violence sexuelle.
afp/bao
Hermoso: "Acte impulsif et sexiste"
Luis Rubiales, qui affirmait qu'il s'agissait d'un "petit bisou consenti", avait refusé jusqu'alors de démissionner et contre-attaqué en fustigeant le 25 août un supposé "faux féminisme" et argué qu'il avait obtenu l'autorisation de la joueuse avant de l'embrasser.
Une version démentie par Jenni Hermoso, qui a dit s'être "sentie vulnérable et victime (...) d'un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de (sa) part".
Cette affaire a plongé le foot espagnol dans le chaos et éclipsé le sacre mondial de l'équipe nationale féminine.
Critiqué par ses joueuses, le sélectionneur Jorge Vilda, un proche de Rubiales, a été limogé mardi par la fédération et remplacé par son ancienne adjointe, Montse Tomé.