"Le SLO doit afficher davantage de caractère et de personnalité", affirme Anthony Braizat
Anthony Braizat pourrait apprécier le moment, savourer. Après tout, le technicien de 45 ans vogue en pleine réussite depuis qu'il a pris les commandes du Stade Lausanne Ouchy (SLO) à l'été 2022; ses hommes ont décroché une promotion inattendue et se débrouillent pas mal pour la première saison en Super League de l'existence du club. Mais l'ancien joueur de l'OL et de Toulouse n'est pas du genre à se taper sur le ventre, donc encore moins à se satisfaire de 9 unités cueillies en 10 sorties. Alors, il le dit: pas question de se contenter de cela!
"Effectivement, je ne suis pas particulièrement heureux de notre première partie de saison, martèle-t-il sans ambage. Il nous manque 4 ou 5 points par rapport à notre objectif et, comme dirait l'autre, c'est bien le Totomat qui parle (rires). Nous sommes encore parfois trop naïfs et ça m'embête."
Même si le SLO a dominé GC et signé un joli succès à Bâle, le Français en veut plus. Il veut mieux, surtout, de la part de ses protégés. "Je suis frustré car on a beau produire de jolies choses, avec du jeu, nous finissons souvent par nous punir nous-mêmes avec des erreurs individuelles, reprend-il. On l'a encore vu le week-end dernier contre le LS, nous faisons trop de cadeaux à nos adversaires. Et à ce niveau, cela ne pardonne pas!"
A l'heure de se déplacer samedi chez le FCZ, leader de Super League, puis de se rendre mercredi à Genève dans le cadre de la Coupe de Suisse, les Vaudois ne doivent pas tendre l'autre joue. "Nous devons élever notre niveau, être plus compacts, tous à 100%, car ce que nous livrons n'est pas encore suffisant aujourd'hui, enchaîne Braizat. Si nous ne sommes pas tous impliqués, on ne peut rien espérer. C'était d'ailleurs déjà le cas en Challenge League! On doit afficher plus de caractère et de personnalité, car nous restons très ambitieux. Tout le monde nous voit descendre et on doit avoir à coeur de prouver que nous pouvons rester dans l'élite. "
Le SLO a toutefois déjà le mérite d'avoir fait taire ses (nombreux) détracteurs. Non, il n'a en rien volé sa place en Super League. Anthony Braizat en est conscient, mais répète attendre davantage de son groupe. "Sachant que nous n'avons jamais été déclassés pendant 90 minutes cette saison, même à Saint-Gall, nous devons gagner en confiance, nous imposer sur le terrain et surtout cesser de faire des offrandes. Je suis persuadé que nous avons tout pour aller chercher plus de points, pour montrer qui nous sommes. Seulement, les mecs, quand ils viennent nous affronter, se disent toujours qu'il y aura, à un moment ou à un autre, une erreur de notre part et qu'ils pourront en profiter. Cela doit cesser..."
Dès samedi contre Zurich? "Le FCZ n'aime pas spécialement avoir le ballon, souligne le coach originaire de Saint-Raphaël. Il compte souvent sur une erreur adverse pour faire la différence. A nous d'être solides, concentrés, de trouver la clé." Celle qui permet notamment de clouer le cadenas sur la bouche des détracteurs du SLO.
Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti
"Pourquoi pas en Coupe?"
"On ne veut rien s'interdire, mais au contraire rêver de l'exceptionnel", confie Anthony Braizat. Tiens, et si l'exceptionnel se traduisait par un joli parcours en Coupe de Suisse? "Ah oui, ce serait top, enchaîne le quadragénaire. Le match contre Servette doit nous faire saliver. Bien sûr, on peut aussi en prendre 4, puisque les Grenat sont désormais lancés, mais nous devons croire en nous, jouer ce 8e de finale pour le gagner. Rien d'autre." Le Français pioche de l'optimisme en jetant un oeil dans le rétroviseur. "Nous sommes passés à l'arraché contre Wil, aux tirs au but. Et puisque parfois, les belles histoires se construisent dans la difficulté..."
"Servette reste 'mon' club"
Joueur du Servette FC entre 2008 et 2010, puis entraîneur du club grenat en 2016, Anthony Braizat se réjouit d'affronter les Grenat en Coupe de Suisse. "Ca reste en quelque sorte "mon" club, s'emballe-t-il. Je n'habite pas loin du stade, j'entends les fans depuis chez moi les jours de match et j'ai vécu de belles années là-bas..." Même s'il avait fini par être écarté du banc genevois, l'ancien milieu de terrain n'en garde aucune aigreur. "Au contraire, je suis fier de voir le SFC revenu dans l'élite, de le voir réaliser de jolies choses en Europe. Peut-être qu'un jour j'y reviendrai, d'ailleurs. Mais pour l'instant, le staff fait du super boulot et moi j'ai eu besoin de grandir ailleurs."