Son interdiction annoncée contraire au droit, certains rêvent d'une compétition à 64 équipes
L’affaire avait été entendue l’année dernière devant le tribunal après l’échec de la Super League lors de son lancement en avril 2021. Le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, avait menacé d’exclure les joueurs des clubs de Super League.
La société formée par 12 clubs rebelles – désormais dirigée uniquement par le Real Madrid et Barcelone après le retrait de la Juventus – a entamé une action en justice pour protéger sa position et la Cour de justice a été invitée à se prononcer sur des points de droit européen par un tribunal de Madrid.
Les clubs accusaient l'UEFA d'avoir enfreint le droit européen en abusant de sa position dominante sur le marché des compétitions de football.
"Les règles de la FIFA et de l'UEFA interdisant aux clubs et aux joueurs de participer à ces compétitions, sont illégales, a déclaré le tribunal. Il n'existe aucun cadre pour les règles de la FIFA et de l'UEFA garantissant qu'elles sont transparentes, objectives, non discriminatoires et proportionnées."
ap/ace
Opposition aussi de la part de la Swiss Football League
Comme d'autres, la Swiss Football League (SFL) est strictement opposée au projet de Super League européenne. Elle a réagi au jugement de la Cour européenne de justice publié.
"La SFL reste fidèle au principe selon lequel l'accès aux compétitions européennes doit être organisé exclusivement par les compétitions annuelles nationales", a-t-elle dit dans un communiqué.
Selon la SFL, les championnats nationaux avec leurs matches du week-end constituent la pièce maîtresse de l'enthousiasme de tous les fans de football. Ce caractère unique doit être protégé par tous les moyens. Dans le cas contraire, les meilleurs clubs de chaque pays ne pourraient plus apporter leur contribution à la pyramide du football dans les régions.
L'UEFA dit sa confiance
L'UEFA "a confiance" dans la conformité au droit européen de ses nouvelles règles sur les compétitions concurrentes comme la Super League, a-t-elle expliqué jeudi, minimisant la portée du revers sur la forme que lui a infligé la justice européenne. "Cet arrêt ne signifie pas une approbation ou une validation de la soi-disant 'Super League'. Il souligne plutôt une lacune préexistante" dans la réglementation de l'UEFA, "un aspect technique qui a déjà été reconnu" et corrigé en juin 2022 avec de nouveaux textes", affirme l'instance dans un communiqué.
Vers une nouvelle compétition?
L'organisation A22 a proposé jeudi "une nouvelle compétition européenne ouverte", avec "64 clubs répartis en trois ligues" pour le tournoi masculin et "32 clubs répartis en deux ligues" pour l'édition féminine, s'appuyant sur la décision de la justice européenne sur la Super League. Cette structure créée en octobre 2022, après l'échec d'un premier projet de tournoi privé en avril 2021, ne dit rien du calendrier ni du niveau d'approbation parmi les clubs européens, mais promet une diffusion gratuite de sa compétition sur une plateforme de streaming, avance A22 dans un communiqué.
Le Bayern fermement opposé, le gouvernement britannique aussi
Le Bayern Munich a estimé, par la voix de son directeur général Jan-Christian Dreesen, qu'une Super League constitue "une attaque contre les championnats nationaux et la structure du football européen". Le club bavarois, qui ne faisait pas fait partie des 12 clubs prêts à s'engager dans la Super League lancée en 2021, a assuré dans un communiqué que sa "porte reste fermée" à cette compétition sur le point d'être relancée. De leur côté, le gouvernement britannique et la Premier League ont réitéré leur opposition à tout projet de Super League.