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Carlos Varela: "Je me fais du souci pour la Suisse en vue de l'Euro"

Tout comme Vincent Sierro, titularisé en Irlande, Dereck Kutesa a connu ses premières minutes internationales à Dublin. [KEYSTONE - PETER MORRISON]
Tout comme Vincent Sierro, titularisé en Irlande, Dereck Kutesa a connu ses premières minutes internationales à Dublin. - [KEYSTONE - PETER MORRISON]
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Suisse
Quoi de mieux que le franc-parler de Carlos Varela pour analyser la victoire poussive de la Suisse contre l'Irlande à Dublin? L'ancien joueur de Servette, Bâle, Young Boys et Xamax notamment revient sur la prestation helvétique en préparation pour l'Euro 2024, compétition pour laquelle il n'est pas très optimiste...

Le but de Xherdan Shaqiri a donné une autre teinte au ciel helvétique, puisqu'il a permis de mettre un terme à six mois d'insuccès suisse. Mais ce n'est pas pour autant que tout est rose à l'horizon, bien au contraire. "Franchement, je me fais du souci pour la Nati en vue de l'Euro, ne cache pas Carlos Varela, l'homme aux plus de 400 matches de Super League. Collectivement, sur le plan offensif, ce n'est pas brillant. La Suisse n'est pas dangereuse. Si cela n'avait pas été cette faible Irlande en face hier soir, mais une équipe qui presse, qui vient chercher l'adversaire, je me demande ce que cela aurait donné, je me demande si l'équipe nationale aurait passé le milieu de terrain. Donc oui, à court terme, c'est assez inquiétant."

Interrogation sur le système

L'ancien ailier, ex-habitué de la Ligue des champions avec Bâle, se pose beaucoup de questions sur l'équipe de Suisse. Notamment car il n'est en rien convaincu par le système en 3-5-2. "Je ne comprends pas cette idée de vouloir se passer des 4 hommes derrière, relève-t-il. Pour moi, il faudrait évoluer en 4-2-3-1, avec une solide défense, un duo Freuler-Xhaka à mi-terrain et utiliser les ailiers. Actuellement, je retrouve la sélection d'antan, devant laquelle on s'ennuie. Celle-ci ne se fait certes pas promener ni laminer, mais elle ne démontre rien d'enthousiasmant sur le plan offensif."

Comme d'autres l'ont souligné après le 0-0 de samedi passé contre le Danemark, l'absence de Breel Embolo fait mal à Murat Yakin. "Il manque cruellement à la Suisse, reprend Carlos Varela. Il pèse tellement dans l'axe que toute l'équipe pourrait profiter de son apport. Les autres éléments offensifs sont bons, mais ils n'ont pas le même mordant que Breel."

"Sierro a fait de bonnes choses"

Le Genevois, par ailleurs consultant chez blue Sport, n'est pas pour autant surpris du trou d'air que connaît l'équipe nationale depuis maintenant douze mois. "Je m'y attendais, car ces dernières années, celle-ci a signé des résultats assez incroyables pour un petit pays et c'est une question de cycles. C'est donc en partie logique qu'elle en passe par là aujourd'hui. Seulement, dorénavant, les spectateurs sont trop exigeants avec la Suisse, ils placent trop d'espoirs en elle."

Pour le positif, car il y en a quand même, il faut se pencher sur Vincent Sierro, qui s'est fait l'auteur d'une prestation très encourageante pour sa première sortie internationale. "J'ai apprécié ce qu'il a fait, il a été très juste, applaudit Varela. Il n'a pas eu peur d'aller de l'avant, il a réalisé de bonnes passes. Le Valaisan peut être une bonne alternative à Freuler-Xhaka, qui restent pour moi les meilleurs. Je pense qu'il pourrait être de ceux qui pourront prendre les commandes dans quelque temps."

Idem pour Kutesa, Amdouni, Vargas et autre Ndoye? "Peut-être que ceux-ci sauront se libérer lorsque les anciens seront partis, note l'ex-Bâlois. Il faut parfois cela pour forcer d'autres à prendre leurs responsabilités."

Arnaud Cerutti

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