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Eric Pédat: "Pour Servette, c'est le bon moment de remettre quelque chose dans la vitrine!"

Eric Pédat, ici avec Sébastien Fournier, Lionel Pizzinat et Oscar Londono, brandit fièrement la Coupe de Suisse. Vingt-trois ans après, le capitaine genevois attend toujours un successeur. [KEYSTONE - LAURENT GILLIERON]
Eric Pédat, ici avec Sébastien Fournier, Lionel Pizzinat et Oscar Londono, brandit fièrement la Coupe de Suisse. Vingt-trois ans après, le capitaine genevois attend toujours un successeur. - [KEYSTONE - LAURENT GILLIERON]
Servette-Lugano, finale de Coupe de Suisse 2024, se joue dimanche à Berne (dès 13h30 sur RTS 2). Dernier capitaine genevois à avoir soulevé un trophée au plus haut niveau, en 2001, Eric Pédat espère avoir un successeur dans quelques heures.

Les images appartiennent à l’histoire, mais le maillot gris et noir que portait ce jour-là Eric Pédat commence à jaunir sur les photos. Parce que oui, cela fait déjà 23 ans que le gardien du Servette FC du 10 juin 2001 a été le dernier capitaine grenat à soulever un trophée au plus haut niveau, à l’issue d’une finale de Coupe de Suisse maîtrisée contre Yverdon (3-0). Plus de deux décennies ont passé et voilà que le SFC peut ajouter une ligne à son palmarès en cas de succès sur Lugano ce dimanche au Wankdorf (13h30 sur RTS 2). Désormais âgé de 56 ans, l’ancien dernier rempart rêve de dénicher enfin un successeur.

"Ca me fait bien sûr plaisir que l’on me rappelle que j’ai été le dernier à soulever la Coupe, car plus le temps passe, plus je me rends compte qu’aller au bout n’avait rien eu d’évident, mais il est clair que je serai aujourd’hui le premier heureux de voir un autre capitaine servettien soulever un tel trophée, confie Pédat. Je crois que pour le SFC, c'est le bon moment de remettre quelque chose dans la vitrine, le moment de remplir l'armoire à trophées!"

Le message est clair: le Genevois aspire à voir Jérémy Frick et Cie conquérir le Graal face aux Tessinois. "Si je devais adresser un message aux joueurs avant leur finale, je leur dirais de ne pas paniquer face à l’événement, mais de le jouer à fond", reprend-il. Avant d’ajouter: "Je me souviens qu’avant notre match de 2001 contre Yverdon, Sébastien Fournier m’avait dit, en désignant une tablette dans le car nous menant à Bâle, que dans quelques heures, la Coupe y serait sagement posée."

Si je devais adresser un message aux joueurs avant leur finale, je leur dirais de ne pas paniquer face à l’événement, mais de le jouer à fond

Eric Pédat, gardien et capitaine du SFC 2000/2001

Vingt-trois ans plus tard, c’est peut-être un Rouiller, un Cognat ou un Séverin qui auront cette inspiration-là. A condition de gérer au mieux l’approche de cette rencontre. "Ce sont des matches au couteau où l'on n’a pas le droit à l’erreur, d’autant plus lorsque l’on est gardien, relève Eric Pédat. Dans une finale ou dans un match décisif comme celui que nous avions vécu contre Lausanne en 1999 (ndlr: tiens, un 2 juin aussi…), tout prend plus de place. Il faut savoir faire abstraction de l’enjeu. A mon sens, la préparation mentale revêt encore davantage d’importance que pour les autres échéances. Il faut savoir se protéger, s’isoler, vivre la chose en groupe, afin que l’unité du collectif puisse faire la différence

Reste qu’il y a un adversaire, un très bon Lugano, à maîtriser. "C’est une belle équipe, qui dispose en plus d’un excellent gardien, souligne le capitaine de légende. Et je crois même que les Tessinois seront un peu plus favoris dimanche, car avec leur expérience des deux dernières finales, ils ont un petit truc en plus pour l’approche de ce match. En plus, ils restent sur une série plus solide en championnat."

Dans un tel match, tu ne sais jamais ce qui va se passer, les repères ne sont plus les mêmes et il y a toujours un truc improbable qui peut arriver dans une finale de Coupe

Eric Pédat, gardien et capitaine du SFC 2000/2001

Eric Pédat veut quand même croire très fort en un titre pour le SFC: "Dans une finale, tu ne sais jamais ce qui va se passer. Alors oui, tu connais l’adversaire, encore plus maintenant qu’en Super League les équipes s’affrontent quatre fois, mais tu es dans un autre stade, les repères ne sont plus les mêmes et il y a toujours un truc improbable qui peut arriver dans une finale de Coupe."

Servette, à entendre son ancien gardien, devra surtout marquer en premier et faire preuve d’une solidarité à toute épreuve. "J’ai aimé l’attitude des Genevois cette saison et j’ai vraiment envie de relever le fait qu’ils ont livré un exercice de très haut vol. Jamais, même dans les moments difficiles, je n’ai senti que le bateau pouvait couler. Les gars se sont serré les coudes, n’ont jamais baissé les bras, ne se sont jamais démoralisés."

A 90 (ou 120) minutes d'un moment d'histoire, Eric Pédat les enjoint à faire front. Pour que les plus récentes images de trophée servettien soient moins jaunies.

Arnaud Cerutti

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