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Fringant centenaire, Bernex accueille Servette pour son "match du siècle"

Michel Jaggi, président du Signal FC Bernex-Confignon depuis 2014. [Cerutti]
Michel Jaggi, président du Signal FC Bernex-Confignon depuis 2014. - [Cerutti]
Les 32es de finale de la Coupe de Suisse se disputent ce week-end avec notamment une délicieuse affiche entre le Signal FC Bernex-Confignon et le Servette FC, dimanche à 14h30 (sur rtssport.ch). Le club de la campagne genevoise, qui souffle ses 100 bougies cette année, vit un conte de fées grâce à ce rendez-vous avec le tenant du titre.

"Au moment du tirage au sort de la Coupe, j'étais en vacances en Norvège. J'ai dit à ma femme 'tiens, ce serait marrant qu'on tombe contre Servette...' Trente minutes plus tard, les messages pleuvaient sur mon portable..." Président du Signal FC Bernex-Confignon (2e Ligue interrégionale), Michel Jaggi se marre. Depuis plus d'un mois, ses journées battent au rythme des 32es de finale de la Coupe de Suisse, le club dont il est le président depuis 10 ans s'apprêtant à recevoir le tenant du titre, "grand frère" cantonal, dimanche à 14h30 sur le Coteau (à suivre sur rtssport.ch).

Servette, c'est le plus beau des tirages! A part Liverpool, on n'aurait pas pu rêver mieux

Michel Jaggi, président du Signal FC Bernex-Confignon

Bernex-Servette, l'affiche berce déjà le foot genevois. Elle charrie forcément un brin de nostalgie. Et de jolis songes, assurément. "A part affronter Liverpool, on n'aurait en effet pas pu rêver mieux que cela, reprend Michel Jaggi. Servette, c'est le plus beau des tirages! C'est le club qui réunit toutes les générations. La mienne, qu'il a fait rêver, puis les suivantes, dont les plus jeunes, qui rêvent à nouveau avec les Grenat depuis 5-6 ans. Le SFC, ce sont quantité de souvenirs, Desbiolles, Marchi, la finale de Coupe 1971, la volée de 1979 (ndlr: lire encadré), etc..."

Soit un temps que les moins de... cinquante ans ne peuvent pas connaître. Aujourd'hui, c'est le Signal FC Bernex-Confignon qui a pris de l'âge, lui qui souffle ses 100 bougies en cette année 2024. A la base sans flonflon ni trompette. "Il est vrai que nous n'avions pas prévu un gros bastringue d'anniversaire, mais que nous souhaitions marquer le coup avec 2/3 petites manifestations au fil de l'année, souligne son président. Puis voilà que ce 32e de finale nous offre le plus beau des cadeaux."

Ce sont les 100 ans de la Coupe, les 100 ans du Signal FC et on joue contre le Servette FC, tenant du titre... Plus qu'une rencontre de gala, c'est notre match du siècle!

Michel Jaggi, président du Signal FC Bernex-Confignon

Surtout, le rendez-vous dépasse toutes les attentes. "Il y a quelques mois, on s'était dit qu'on ferait un match de gala pour nos 100 ans, fait remarquer Michel Jaggi. Sauf que depuis quelques années, cela est tout simplement devenu impossible; les grands clubs sont en préparation, voire ont déjà repris, pendant que les petits n'ont pas encore leurs effectifs au complet. Et voilà que, sans vraiment le vouloir, on l'a, ce match de gala. Ce sont les 100 ans de la Coupe, les 100 ans du Signal FC et on joue contre le Servette FC, tenant du titre. Que demander d'autre? Plus qu'une rencontre de gala, c'est notre match du siècle..."

La magie de la Coupe existe donc toujours. Et peu importe le fait que les contraintes sécuritaires aient encore pris une autre ampleur pour un petit club comme Bernex, qui avait accueilli Thoune au même stade de la compétition à l'été 2019 (défaite 0-2). "Les supporters bernois avaient été géniaux et on sait que les Servettiens seront pareils, s'enthousiasme le président Jaune et Noir. Ce match, ce sera la fête du foot genevois."

Et une belle manière, pour Bernex, de souffler ses 100 bougies.

Arnaud Cerutti, Bernex

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"C'est un gros travail"

La "fête du foot genevois" met tout de même au défi les dirigeants bernésiens, tout en nourrissant leur passion. "C'est un gros travail, mais nous sommes aidés par l'expérience d'il y a 5 ans, martèle le président. Il faut remercier toutes celles et tous ceux qui s'engagent pour que cela se passe à merveille, dont Nathalie, notre secrétaire, qui maîtrise parfaitement l'organisation de ce match." Et sur le terrain, quel résultat succédera au court 2-0 concédé aux Oberlandais en 2019?

"Une identité plus régionale"

Cet été, Signal a pris un virage avec un renouvellement quasi complet de son équipe-première. "On aspire à avoir une identité plus régionale, confie Michel Jaggi. Le but est aussi de pouvoir compter sur un noyau de joueurs qui resteront au club, en évitant de devoir changer l'équipe tous les étés." Les commandes du groupe - invaincu depuis le début de sa préparation! - ont été confiées à Daniel Nieto (32 ans), qui avait emmené Onex en 16es de finale de la Coupe de Suisse la saison passée. Plus globalement, Bernex veut rester l'un des principaux clubs genevois, à tous les échelons. "Nous demeurons un club de campagne, mais avec certaines ambitions et un mouvement juniors très fort", ajoute le président.

"On en avait pris 18!"

Bernex et Servette ont un lien à distance. Certains des juniors de l'un ont rejoint l'autre. Des anciens de l'autre sont allés chez le petit, voire y ont entraîné. Héros de la volée 1979 des Grenat, Jean-Pierre Weber est par exemple un fidèle spectateur du stade municipal. De quoi rappeler des souvenirs à Michel Jaggi, qui avait rencontré cette fameuse équipe en match amical, quelques mois après sa razzia sur le foot suisse. "On en avait pris 18, s'esclaffe aujourd'hui le président du Signal FC. J'ai trouvé des archives de l'époque. Certains journaux avaient écrit qu'on en avait pris 9, d'autres 7. Mais en tant que stoppeur, je peux vous certifier que Servette nous en avait mis 18! Cette équipe était merveilleuse!"

Le grand Servette de 1979, au retour de sa victoire en Coupe de Suisse. [KEYSTONE - STR]
Le grand Servette de 1979, au retour de sa victoire en Coupe de Suisse. [KEYSTONE - STR]