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La rivalité entre Servette et Sion, cuvée 1992

Sion a fêté son premier titre de Champion de Suisse sur le terrain des Charmilles en 1992. [KEYSTONE - STR]
Sion a fêté son premier titre de Champion de Suisse sur le terrain des Charmilles en 1992. - [KEYSTONE - STR]
S’il fallait dater le millésime du "je t’aime moi non plus" entre le FC Sion et le Servette FC, ce serait sans aucun doute la cuvée 1992. Et plus précisément celle du samedi 23 mai 1992.

Ce jour-là, le public valaisan se déplace en masse aux Stade des Charmilles, à Genève, pour voir son FC Sion remporter le titre de champion Suisse, le premier de son histoire. L’affront, l’offense "suprême". Si sur le terrain la rivalité n’est pas vraiment de mise, c’est dans les tribunes que les inimitiés se font les plus vives.

Servette - Sion: retour sur le 23 mai 1992, un match particulier dans l'histoire de la rivalité
Servette - Sion: retour sur le 23 mai 1992, un match particulier dans l'histoire de la rivalité / Football / 2 min. / le 18 octobre 2024

Pour les supporters, ou les ultras, le seul vrai derby romand c’est désormais entre Valaisans et Genevois qu’il se joue. Depuis cette année-là, ils sont même devenus les meilleurs ennemis du football romand. Sans doute une histoire de suprématie sportive, d’abord genevoise. Avant 1992, les Grenat dominent, parfois avec arrogance, le championnat face à des Sédunois "sympas et courageux", mais sans plus. Servette est le club riche, avec pléthore de joueurs, souvent valaisans.

Dans les tribunes, les mentalités s’opposent. Les Valaisans soutiennent et désirent la victoire. Les Genevois supportent et veulent du spectacle. L’antagonisme est aussi cantonal. Pour faire simple, dans les tribunes se joue le duel ville - campagne ou ville - montagne. Le Genevois "grande gueule" face au Valaisan "grand amateur de raisin": les clichés vont bon train, les tensions aussi. L’antagonisme se nourrit des duels sur les pelouses.

Pas un match comme les autres

Sion remporte sa première Coupe de Suisse en 1965 contre… Servette, bien sûr. Ensuite, les relégations, promotions, titres (17 pour les Genevois, 2 pour les Sédunois), matches, chiffres et victoires enveniment les tribunes, qui oscillent entre rivalité, différence, jalousie et parfois bêtise. Mais ce derby assure toujours des stades pleins, un tifo à la hauteur et des acteurs qui élèvent leur niveau de jeu.

Ce n’est jamais un match comme les autres. Un derby romand encore moins, et que dire du derby du Rhône entre Sion et Servette. En tous les cas, celui du 23 mai 1992 restera dans les mémoires, surtout valaisannes. 

Alberto Montesissa

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