Le maître tir de Xhaka, la belle première de Jashari et la grande forme de Xhemaili

Le Bayer Leverkusen est redevenu une équipe comme les autres. L'aura d'invincibilité a éclaté pour le Werkself, 4e de Bundesliga et 13e de la Ligue des champions, après une saison historique. Mais il est une chose qui ne change pas: Granit Xhaka demeure un rouage essentiel dans le très beau jeu produit par la formation dirigée par Xabi Alonso. Le capitaine de l'équipe de Suisse a pris part aux 18 matches disputés juqu'à présent par le Bayer, toutes compétitions confondues, et a été titularisé à 16 reprises. Avec 1454 minutes de jeu, il présente le troisième meilleur total de l'effectif, derrière les deux défenseurs centraux Jonathan Tah et Edmond Tapsoba.

Toujours aussi dans le jeu, le Bâlois de 32 ans est parti pour réussir sa meilleure saison de Bundesliga sur le plan statistique. Samedi, lors du succès 5-2 face à Heidenheim, il a initié la révolte d'un Leverkusen mal embarqué dans la rencontre puisque mené 2-0 après 21 minutes de jeu. A la 30e, il a offert le 2-1 à Exequiel Palacios. Partie prenante de la plupart des actions de son équipe, il a été récompensé à la 82e. Il a alors scellé la marque d'une superbe frappe enroulée. Avec ses 2 buts et ses 4 passes décisives, le Bâlois est directement impliqué sur 6 des 26 réussites du Bayer. Un pourcentage impressionnant pour un milieu défensif. Xhaka continue donc d'étinceler et, à en croire sa célébration après sa réussite et sa performance XXL, son épouse pourrait bien attendre un heureux événement. Largement de quoi faire oublier ses prestations un peu décevantes lors de ses dernières sorties avec l'équipe de Suisse, reléguée en deuxième division de la Ligue des nations.

Autre ombre dans ce tableau idyllique: un petit coup de sang en début de mois qui aurait bien pu lui valoir un carton rouge. Le 1er novembre, lors du nul 0-0 face à Stuttgart, Xhaka a frisé le code après avoir saisi un bras de l'arbitre et remis en cause avec véhémence l'une de ses décisions. Mais le directeur de jeu a fait preuve de magnanimité en brandissant un simple carton jaune, le troisième de sa saison en club. Rien de dramatique évidemment, juste le rappel que le meilleur ennemi du recordman de sélections en équipe de Suisse reste son tempérament parfois sanguin sur le terrain.

Ardon Jashari a acquis ses galons de titulaire à Bruges. Le Zougois de 22 ans, promis à un bel avenir, appartenait au onze de base du Club lors des 6 derniers matches de Pro League. Hasard ou non, son équipe a engrangé 14 points (4 victoires et 2 nuls) lors de ces 6 rencontres et pointe désormais à la 2e place du classement. Le milieu défensif s'est même offert une première réussite sous le maillot Blauw en Zwart (bleu et noir) qu'il porte depuis le mois de juillet et son transfert en provenance de Lucerne.

Parfaitement démarqué dans la surface, Jashari a réussi un crochet avant de croiser sa frappe pour inscrire le 6-0 lors du carton 7-0 de son équipe face à Saint-Trond. Ce but vient couronner des prestations convaincantes du mois de novembre qui lui valent bien des louanges en Flandres, où le talent du joueur, lancé par Mario Frick en Suisse centrale en 2022, fait des émules. De quoi releguer aux oubliettes le début de polémique né d'une interview accordée au Het Laatste Nieuws et publiée le 6 novembre dans les colonnes du quotidien belge néerlandophone.

Dans cet entretien, il disait notamment se sentir "100% albanais". Le directeur des équipes nationales Pierluigi Tami a toutefois balayé les premiers questionnements apparus dans la presse lors du rassemblement du mois de novembre pour lequel le capitaine de la Suisse M21 a été appelé par Murat Yakin (grippé, il n'a toutefois pas fait le déplacement en Espagne). "Certaines déclarations peuvent parfois être mal reçues par les gens, mais pour avoir longtemps discuté avec Jashari à l'époque, je peux dire qu'il se sent 100% Albanais et 100% Suisse. Quand il a dû choisir sa sélection, il n'a jamais été question de l'Albanie. Il voulait jouer pour la Suisse et, quoi qu'il en soit, il ne peut jouer que pour la Suisse", a déclaré Tami au Matin. Pour rappel, le Zougois a disputé deux matches officiels avec l'équipe nationale, dont le dernier en 8es de finale de la Coupe du monde au Qatar en 2022, et faisait également partie du groupe à l'Euro 2024, même s'il n'a pas joué.

Les nuages s'amoncellent pour Breel Embolo sur le Rocher. Ses statistiques et ses performances interrogent. Dans un article titré "Breel Embolo, réveil très attendu à Monaco", L'Equipe n'épargne pas l'international helvétique. "C'est la seule ombre au tableau d'une équipe à laquelle tout sourit: le rendement de ses avant-centres, et en particulier du premier d'entre eux, l'international suisse Breel Embolo (27 ans, 73 sélections, 15 buts), auteur de deux buts en quatorze matches cette saison à Monaco, toutes compétitions confondues. Ses trois dernières rencontres avec l'ASM disent beaucoup de son impasse", écrit le quotidien sportif français.

Si l'on ajoute ses dernières sorties sous le maillot national à ses prestations en demi-teinte, voire mauvaises, en club, le tableau n'est pas franchement reluisant. L'embellie d'octobre après un début de saison compliquée ne s'est pas confirmée. Au contraire, le Bâlois semble en panne sèche de confiance devant le but. L'attaquant a toutefois de la ressource et peut compter sur le soutien de son entraîneur Adi Hütter. Une base importante sur laquelle s'appuyer pour retrouver l'efficacité qui était la sienne avant sa grave blessure. Cela commencera peut-être dès mercredi en Ligue des champions face au Benfica, match que devrait débuter Embolo malgré le retour de son concurrent Folarin Balogun, rétabli d'une blessure à une épaule.

Riola Xhemaili a fait un choix fort en rejoignant le PSV Eindhoven durant l'été. Sevrée de temps de jeu à Wolfsburg, elle a fait l'objet d'un prêt au club néerlandais. Et le moins qui puisse être écrit, c'est que ce changement réussit à la Soleuroise de 21 ans. Titulaire lors des 8 premiers matches de la saison, elle a délivré 2 passes décisives et inscrit 4 buts, exactement le même total que sa coéquipière en attaque, la Néerlandaise Joëlle Smits.

Xhemaili a même été élue joueuse du match dans les rangs du PSV lors de la défaite 3-2 à Utrecht. L'attaquante a réduit la marque à la 66e d'une belle tête croisée avant d'égaliser à 2-2 sur un nouveau coup de tête moins de 7 minutes plus tard. Elle a également été à l'origine de plusieurs actions dangereuses mal exploitées par ses coéquipières.

La milieu offensive retrouve le rythme, les sensations, les minutes de jeu qui lui faisaient tant défaut - elle a déjà joué cette saison quasiment deux fois plus que sur l'ensemble de la saison dernière - et peut espérer retrouver bientôt sa place dans le cadre national. Elle n'est pas du rassemblement actuel pour pouvoir se consacrer pleinement à son club, mais cela pourrait bien changer en 2025, année importante puisque synonyme d'Euro en Suisse. Sa qualité technique pourrait amener des alternatives intéressantes à la sélectionneuse Pia Sundhage.