Le rêve éveillé de Surdez, la bonne adaptation de Fernandes et la précieuse constance de Freuler

S'il est un Suisse qui connaît un formidable début de saison, c'est bien Franck Surdez. Le Neuchâtelois de 22 ans, qui a rejoint La Gantoise et le championnat belge en janvier dernier, a su prendre son mal en patience. L'adaptation n'a pas été simple, il a cependant mis ses six premiers mois à profit pour travailler sans relâche et soigner une petite déchirure musculaire contractée au mois de mai. Ses efforts sont récompensés en ce début de saison.

Avec l'arrivée du nouveau coach Wouter Vrancken, notamment assisté du Tessinois Danijel Milicevic, Surdez a eu sa chance et l'a saisie. En championnat, l'attaquant international M21 a pris place dans le onze de base. Avec un but (lors du succès 2-0 contre Malines le 15 septembre) et cinq passes décisives sur les dix matches disputés en Pro League jusqu'à présent, il frappe fort. Un but sur trois inscrits par La Gantoise en championnat porte sa patte! Loin d'être anodin.

Surdez a également pu disputer ses premières minutes européennes. Régulièrement aligné lors des qualifications, il a été titularisé lors de la 1re journée de la Conference League à Stamford Bridge, où les Buffalos se sont inclinés 4-2 devant Chelsea. Une expérience précieuse pour le jeune attaquant, qui, s'il poursuit sur sa lancée, ne devrait pas tarder à rejoindre la sélection de Murat Yakin. En attendant, il devrait disputer ses 9e et 10e matches avec la Suisse M21, en qualifications pour l'Euro 2025, vendredi face à la Finlande, puis mardi en Roumanie.

Edimilson Fernandes se plaît en Bretagne. Discrète et introvertie, la recrue estivale du Stade brestois charme le Stade Francis Le Blé. Dragué par Montpellier cet été, le Valaisan de 28 ans a finalement rejoint Brest sous la forme d'un prêt de Mayence en fin de mercato. Sa capacité à évoluer quasiment à toutes les positions a tapé dans l'oeil du directeur sportif Grégory Lorenzi. "En cas de pépin, il peut pallier plusieurs positions. C'est bien, chez nous, d'avoir des joueurs polyvalents. Il comprend vite les choses. Son souhait était de pouvoir évoluer milieu défensif", a confié ce dernier à L'Equipe au début du mois d'octobre.

Rapidement et bien intégré dans son nouveau club, Fernandes a joué deux des cinq matches de Ligue 1 disputés par les Ti'Zefs depuis son arrivée. Il a surtout été titularisé par deux fois en Ligue des champions, dont Brest est devenu la surprise du chef en remportant ses deux premiers matches de la phase de ligue. "Il est capable de jouer simple, de jouer court, de jouer long, d'avoir de la sécurité dans ses passes, claquées. Il nous fait du bien, car il fluidifie le jeu. Quand on a quelqu'un capable de sauter des lignes, de faire avancer le ballon plus vite, ça aide dans les phases de construction", s'est réjoui son coach Eric Roy après la victoire 2-1 contre Sturm Graz le 19 septembre.

Placé en no6, en l'absence sur blessure de Pierre Lees-Melou, le temps de jeu du Valaisan devrait s'amoindrir avec le retour à la compétition du Français. En théorie du moins, car le cousin de Gelson Fernandes est bien décidé à se faire une place à Brest, un club qui possède tous les atouts pour permettre à un caractère comme le sien de s'épanouir et de donner la pleine mesure de son talent, ainsi qu'il a déjà pu le montrer lors de la démonstration bretonne à Salzbourg le 1er octobre (4-0).

"Toujours sur le terrain, Highlander: fatigué mais invincible", La Gazzetta dello Sport ne tarit pas d'éloges sur Remo Freuler. Le Glaronais de 32 ans enquille les solides performances avec Bologne. La dernière en date ? Le 0-0 face à Parme le 6 octobre. Mais son travail de l'ombre, sa sérénité ont fait merveille sur l'ensemble des neuf matches disputés jusqu'à présent par les Bolonais cette saison. C'est bien simple, avec 804 minutes de jeu, il est le joueur de son équipe le plus utilisé et il compte parmi les 18 joueurs de champ qui ont joué l'intégralité des rencontres depuis le début de saison.

La saison est certes plus compliquée pour Bologne, qui a perdu plusieurs joueurs et son entraîneur Thiago Motta cet été et n'occupe que la 9e place de Serie A, mais dans les vents contraires, l'international suisse demeure une valeur sûre. Son abattage à Anfield lors de la défaite 2-0 de son équipe face à Liverpool en est le parfait exemple. Si les résultats ne suivent plus vraiment pour Bologne, la constance de Freuler est assurément précieuse.

Dan Ndoye, qui a été nommé meilleur joueur du match face à Parme, a lui aussi le vent en poupe du côté des Rossoblù. Il ne manque que les buts au Vaudois de 23 ans pour prendre une autre dimension. Sur les huit matches qu'il a disputés cette saison, il n'a délivré qu'une passe décisive, tout comme Remo Freuler. Ce bilan statistique un peu maigre n'enlève pourtant rien à toute l'énergie qu'il déploie sur le terrain et au nombre d'occasions qu'il crée. Ses très belles performances finiront assurément par être récompensées. Les choses sont un peu plus compliquées pour le troisième représentant de la cohorte helvétique du club d'Emilie-Romagne: Michel Aebischer. Le Fribourgeois est un peu moins utilisé que ces compatriotes et ses dernières apparitions n'ont pas vraiment été convaincantes. Mais le milieu a toutes les qualités pour rebondir.

Un peu plus d'une année après avoir rejoint le nord de Londres, en provenance de Hoffenheim, Luana Bühler tient son premier but avec Tottenham. Pour sa première titularisation de la saison, la patronne de l'arrière-garde nationale, avec Viola Calligaris, a ouvert la marque lors du succès 2-1 des Lilywhites en Coupe de la Ligue face à Charlton le 2 octobre. La Lucernoise de 28 ans, oubliée au second poteau, a placé une très belle tête sur un coup franc de la Suédoise Matilda Vinberg.

La nouvelle ne manquera pas de ravir la sélectionneuse nationale Pia Sundhage, qui a fait des coups de pied arrêtés un de ses grands axes de travail. Bühler avait déjà démontré toute son habileté dans le jeu aérien avec ses deux buts de la tête sous le maillot national au mois d'avril, face à la Turquie (3-1) et en Azerbaïdjan (0-4).

Cette réussite, avec un Tottenham de plus en plus ambitieux et auteur d'un bon début saison, est importante pour la défenseuse centrale. Notamment en concurrence avec l'internationale australienne Clare Hunt, transférée du PSG cet été, et l'expérimentée Molly Bartrip, Bühler aura fort à faire pour figurer régulièrement dans le onze de base de l'entraîneur suédois Robert Vilahamn. Signe que rien ne sera simple, elle a retrouvé le banc lors de la défaite 3-2 face à Liverpool le 6 octobre.