"Nous avons besoin de ces matches et c'est important de les jouer maintenant", explique Iman Beney
Cruellement stoppée par une grave blessure (ligaments croisés du genou droit) à la veille de s'envoler pour le Mondial 2023 en Nouvelle-Zélande et en Australie, la talentueuse joueuse de 18 ans revient en forme. Une excellente nouvelle pour l'équipe de Suisse tant la vitesse, la force de percussion et la spontanéité de la joueuse d'YB peuvent amener un peu plus de tranchant et de folie au jeu helvétique. Le chemin a toutefois été long.
"Il a toujours été clair qu'on voulait prendre le temps de bien faire les choses avec le staff médical", explique Beney. "Même s'il y avait des moments où je sentais que ça allait bien, on s'est dit 'on recommence à partir de la nouvelle saison'. Je pense que ça a été une bonne décision." Avec son père Nicolas, ancien gardien du FC Sion notamment et international espoir, et sa tante Noémie, ancienne internationale, la Valaisanne n'a pas manqué de soutien et de bons conseils. "Cela m'a beaucoup aidé. Mon papa a déjà connu cette blessure, ma tante aussi. Ce n'est pas quelque chose de cool, mais j'ai été bien entourée. J'ai eu beaucoup d'aide aussi du staff médical qui a toujours été là pour moi."
Passés les premiers matches de Women's Super League pour retrouver ses marques, se rassurer et reprendre confiance, Iman Beney fait son retour en équipe nationale dans une forme ascendante. Le choix de la patience s'est révélé payant. "Je me sens très, très bien. Au début du championnat, c'était un peu compliqué. Je n'osais pas encore faire des choses que j'ose faire maintenant: les un contre un et prendre des décisions seule par exemple." Naomi Luyet, son amie, sa colocatrice et sa coéquipière en club comme en équipe nationale, et elle font le malheur des défenses suisses et sont les grandes artisanes de la place de leader occupée par YB en WSL. "Ce n'est que du bonheur. Mais ce n'est pas trois ou quatre joueuses qui sont bien. C'est vraiment toute l'équipe, le staff y compris", s'empresse de préciser avec modestie la Saviésanne de 18 ans.
Il n'empêche qu'avec cinq buts et une passe décisive sur les six derniers matches, en championnat et en Coupe, la Valaisanne semble bel et bien de retour aux affaires. Le timing est parfait, car quatre matches d'importance attendent l'équipe de Suisse: l'Australie vendredi à Zurich, la France mardi à Genève, puis lors du prochaine rassemblement en novembre et décembre, l'Allemagne et l'Angleterre. Des adversaires de qualité. "Nous avons besoin de ces matches et c'est important de les jouer maintenant et pas juste un mois avant l'Euro."
Pas question non plus de se laisser impressionner par la valeur de cette opposition, de certaines des joueuses qu'elle a pu admirer. "Ce sont des joueuses que j'ai pu voir à la télévision, mais cela ne m'impressionne pas. Je me dis 'maintenant, c'est à moi de les affronter, on y va'". Après les belles choses accomplies en équipe de Suisse M17 et lors de sa première apparition en sélection A face à la Zambie (une passe décisive), Iman Beney semble mûre pour se faire une place en équipe de Suisse. Avec intelligence, avec patience, et, surtout, avec talent.
Texte: Ludovic Perruchoud / Vidéo: Julie Lachenal
Naomi Luyet: "Cela fait vraiment plaisir de voir que la sélectionneuse donne des opportunités aux jeunes"
Pia Sundhage a fait le choix de miser sur les jeunes pépites, outre son amie Iman Beney, Naomi Luyet a également été sélectionné. La joueuse d'YB, meilleure buteuse de la Women's Super League, se réjouit de faire partie de ce groupe. "Cela fait vraiment plaisir de voir que la sélectionneuse donne des opportunités aux jeunes et qu'elle leur fait confiance". La Valaisanne de 18 ans se sent très à l'aise dans cette équipe de Suisse. "Elles [ndlr: les joueuses plus expérimentées] sont vraiment toutes très sympas, très ouvertes. Elles nous intègrent bien et ne nous laissent pas sur le côté."