La reine des compétitions européennes va donc livrer son épilogue à Londres. Le palmarès, la dynamique, l'effectif et le budget pencheront en faveur du Real Madrid, club le plus titré de l'histoire avec quatorze sacres, dont cinq décrochés sur les dix dernières années.
La "Maison blanche", peuplée de jeunes talents (Jude Bellingham, Rodrygo, Vinicius...) et de vétérans expérimentés (Nacho, Toni Kroos, Luka Modric...), entend remonter sur le trône au terminus d'une saison quasiment parfaite, parsemée de deux défaites seulement en 54 matches. Le Real de Carlo Ancelotti n'est jamais aussi fort que quand retentit l'hymne de la Ligue des champions, sa compétition fétiche, celle de ses coups d'éclat les plus retentissants.
Pour rallier Londres, les Madrilènes ont égalisé deux fois contre Manchester City (3-3) en quart de finale aller, gardé les nerfs solides au retour (1-1, 4-3 tab) pour sortir le tenant du titre en quart de finale. Ensuite, ils ont tenu en échec le Bayern à Munich (2-2) puis renversé les Allemands au retour (2-1) avec deux buts très tardifs.
Mission et rêve
Malgré cela, Dortmund et son gardien suisse Gregor Kobel ne veulent pas venir à Wembley sur la pointe des pieds. Ou alors, c'est pour pouvoir regarder l'ogre madrilène dans les yeux. "On joue contre une équipe qui est bâtie pour gagner la Ligue des champions, dont la mission est de gagner la Ligue des champions. Quand on a une mission à remplir, on peut la manquer. Nous, on a un rêve. C'est la différence entre un rêve et une mission", a lancé Edin Terzic.
L'entraîneur du BVB sait que la flamme de la passion peut brûler les ailes d'adversaires bien plus costauds. Après tout, son Borussia a dominé le "groupe de la mort" (PSG, AC Milan, Newcastle) avant de faire tomber l'Atlético Madrid d'Antoine Griezmann et le PSG de Kylian Mbappé.
"Maintenant, c'est le champion absolu dans l'histoire du foot et dans cette compétition, qui nous attend", a résumé l'Allemand de 41 ans. "Je suis intimement convaincu que sur un match tout est possible" et si quelqu'un l'a montré cette saison, "c'était nous", a-t-il glissé. Le Real a remporté ses huit dernières finales européennes, son dernier échec date de 1981, "mais tout ça ne compte pas", a insisté le manager du BVB, cinquième de la dernière Bundesliga.
agences/efas
Bellingham, le symbole
La ferveur légendaire du public allemand ne sera pas de trop pour contrecarrer les plans du Real, machine à gagner d'année en année, capable de combler sans sourciller le vide laissé par Karim Benzema. Le départ en Arabie saoudite du Ballon d'Or 2022, ex-capitaine et buteur prolifique, n'est plus qu'un lointain souvenir pour les supporters, désormais sous le charme de Jude Bellingham.
A 20 ans, le milieu anglais symbolise autant la puissance sportive et financière du Real, capable d'aligner plus de 100 millions d'euros pour le recruter, que les limites du Borussia, sa pépinière de 2020 à 2023, incapable de retenir plus longtemps un si grand talent. Deux mondes vont donc s'opposer samedi à Wembley, et un seul triomphera. Celui du Real, encore une fois? Ou celui de Dortmund, pour une fois?