Dans ce format hybride entre qualifications pour l'Euro 2025 et Ligue des nations, la Suisse, naturellement qualifiée d'office en tant que pays organisateur, vise un retour dans la Ligue A. Les choses ont bien commencé avec deux succès. Vendredi, la Suisse accueille son adversaire réputé le plus fort du groupe 1, mais les Hongroises ont manqué leur départ (une défaite contre la Turquie et un nul contre l'Azerbaïdjan).
Brillante à Bakou, où elle a inscrit son premier but sous le maillot national et délivré trois passes décisives, Smilla Vallotto espère poursuivre sur sa lancée dans le Seeland. "J'ai joué mon jeu", sourit avec humilité la native de Genève, qui a été élevée en Norvège et évolue actuellement à Hammarby en Suède. "Ce n'était pas la meilleure équipe du monde non plus, il faut confirmer contre des meilleures formations".
Parfaitement dans le rythme dans un championnat suédois qui vient tout juste de débuter (avril-novembre), Vallotto est en grande forme. Depuis sa performance azerbaïdjanaise, elle a fait trembler les filets deux fois et distribué quatre assists pour l'actuel quatrième de Damallsvenskan. Outre ses performances en club, sa relation avec le nouveau staff de l'équipe de Suisse contribue certainement à sa confiance. "On a une bonne connexion avec Pia (ndlr: Sundhage) et Lilie (Persson, l'assistante) qui ont aussi joué à Hammarby (des légendes dans le club basé à Stockholm). Je leur parle en norvégien et elles me répondent en suédois", se réjouit la milieu de 20 ans.
Gagner et engranger de la confiance en Ligue B, ça va faire du bien.
Pas question pour autant de verser dans l'euphorie avant le premier duel contre les Hongroises. "Il faut jouer le match. Je pense que ça va bien se passer", glisse-t-elle. La Suisse a toutes les cartes en main pour peaufiner son jeu et ses automatismes après une année difficile. "On a plus envie de jouer en Ligue A bien sûr, mais gagner et engranger de la confiance en Ligue B, ça va faire du bien."
Repartir au bas de l'échelle semble offrir un socle idéal sur lequel Pia Sundhage pourra forger une nouvelle mentalité et peaufiner le jeu helvétique avant de très certainement défier des équipes réputées plus fortes à l'automne pour éprouver le travail mis en place. Dans ce cheminement, la technicienne suédoise de 64 ans pourra compter sur quelques joueuses appelées, tant par leur talent que leur caractère, à devenir des membres importants de l'équipe de Suisse ces prochains mois, ces prochaines années. Smilla Vallotto compte assurément parmi ses futures tenors.
Texte: Ludovic Perruchoud / Vidéo: Julie Lachenal
Une sélectionneuse qui connaît la Suisse
"J'ai été un peu surprise des résultats de leurs deux premiers matches", reconnaît la joueuse de Francfort Géraldine Reuteler. "Je pense qu'elles n'ont pas pu jouer ainsi qu'elles le voulaient". Les Hongroises auront donc à coeur de se racheter et tout particulièrement leur sélectionneuse Alexandra Szarvas qui a joué et entraîné - notamment l'équipe féminine de Suisse M17, durant 10 ans en Suisse avant de retourner en Hongrie l'année dernière.
Mauron rejoint la sélection
Après les forfaits d'Alayah Pilgrim et de Julia Stierli, remplacées par les jeunes Naomi Luyet et Caterina Tramezzani, c'est l'attaquante de Bâle Aurélie Csillag, victime d'une blessure musculaire, qui a dû abandonner la sélection. Sandrine Mauron, actrice majeure du doublé de Servette Chênois et autrice d'une superbe saison, a été appelée pour les deux matches contre la Hongrie. A noter que Marion Rey a également dû déclarer forfait et est remplacée par Naomi Mégroz.