Sohm et Amdouni voient double, Bienz trouve la faille

Il n'est assurément pas l'exilé helvétique qui fait le plus parler de lui. Il n'empêche que Simon Sohm trace son bout de chemin avec Parme. Transféré de Zurich en octobre 2020 alors qu'il avait 19 ans, le Zurichois a franchi les paliers les uns après les autres. Au terme d'une première saison difficile et gâchée par les blessures en Serie A, le milieu s'est affirmé en Serie B au point de devenir l'un des grands artisans du retour parmesan dans l'élite au printemps. "Comme elle semble lointaine, l'époque où Simon Sohm ne récoltait que des critiques. Aujourd'hui, le Suisse de 23 ans est l'un des rouages fondamentaux de l'équipe", lui rendait hommage en septembre la Gazzetta di Parma.

Ce parcours a affiné le talentueux et travailleur milieu de terrain qui éclot véritablement cette année au plus haut niveau. Après avoir été appelé à nouveau en équipe de Suisse par Murat Yakin lors de la défaite 3-2 en Espagne (il avait été convoqué par Vladimir Petkovic en... 2020!), Sohm a signé le premier doublé de sa carrière le 15 décembre. S'il n'a pu éviter le revers 3-2 des Parmesans à domicile contre Hellas Vérone, il a indubitablement marqué les esprits par une performance majuscule, saluée comme il se doit par la Gazzetta dello Sport. "Un milieu qui se démène et se démultiplie fréquemment dans la zone offensive", a souligné le quotidien sportif, qui lui a décerné la note de 7 sur 10 pour cette rencontre.

Ce doublé lui permet de faire grimper son total à trois buts cette saison, soit autant que le nombre de réussites qu'il avait inscrites avant cet exercice sous le maillot gialloblu. Au-delà des statistiques, son travail au coeur du jeu fait régulièrement l'objet d'éloges. Lors de l'importante victoire de Parme 2-1 contre Monza le 28 décembre, "il a été un barrage au milieu de terrain", selon la Gazzetta dello Sport. A 23 ans, l'un des joueurs les plus utilisés par Fabio Pecchia a une prometteuse année 2025 devant lui.

Zeki Amdouni n'a toujours pas gagné ses galons de titulaire du côté de Lisbonne. En concurrence avec Vangelis Pavlidis et Arthur Cabral, le Genevois de 24 ans met néanmoins à profit les minutes de jeu que lui accorde Bruno Lage et finit l'année en trombe.

Buteur décisif le 27 novembre lors du succès 3-2 de Benfica à Monaco, il a ouvert le score le 15 décembre sur la pelouse de Vila das Aves pour sa première titularisation en championnat (1-1). De retour sur le banc le 19 décembre à Madère face au Nacional (0-2) puis le 23 décembre contre Estoril (3-0), Amdouni n'en a pas moins brillé. Entré en jeu, il a délivré une passe décisive lors de la première de ces deux rencontres, puis a signé un doublé lors de la seconde. Deux réussites et un assist en 36 minutes de jeu, une belle leçon d'efficacité.

Toutes compétitions confondues, Amdouni a fait trembler les filets à sept reprises, soit autant que son rival grec, Pavlidis. Mais la grande différence réside dans le temps de jeu. Pavlidis a atteint ce total en 1593 minutes de jeu, Amdouni en 518, soit trois fois moins. Le quotidien sportif A Bola a d'ailleurs salué la performance du Genevois contre Estoril avec une note de 8 sur 10. "Entré à la 70e minute, il a marqué à la 73e en tirant dans la surface après un mauvais renvoi de Pedro Alvaro. Il a inscrit un second but sur un corner de Jan-Niklas Beste. Plus rapide et mobile que Pavlidis, il a reculé pour combiner et a couru pour s'ouvrir des espaces", a développé le journal dans son édition en ligne.

Peter Morrison

Le coach Lage l'a ainsi logiquement titularisé pour le choc au sommet de Primeira Liga. Malgré quelques bonnes séquences et une grosse occasion à la 62e, le Genevois n'a pas vraiment pesé dans ce duel du 29 décembre, durant lequel il a été remplacé par Pavlidis à la 75e et qui a logiquement été remporté 1-0 par un Sporting dominateur. Reste à espérer que l'international helvétique, auteur de 3 buts cet automne avec la Nati en Ligue des nations après un Euro 2024 où il n'a pas vraiment eu sa chance, pourra bénéficier de plus de titularisations et de temps de jeu en 2025.

Manuel Akanji ne vit pas la saison la plus agréable de sa carrière sous le maillot de Manchester City. L'été et cet Euro magistral - il avait été nommé dans le l'équipe type de la compétition -, malgré son tir au but manqué en quarts de finale face à l'Angleterre, semblent bien loin. L'hiver est arrivé et le jeu des Skyblues s'est grippé. La formation de Pep Guardiola n'a gagné que deux fois lors de ses quatorze derniers matches, toutes compétitions confondues. Conséquences: une modeste 6e place en Premier League et un médiocre 22e rang en Ligue des champions. Toutefois, la victoire à Leicester laisse entrevoir des lendemains meilleurs en 2025.

RTS

Si la période compliquée des Citizens ne peut être imputée qu'à un seul joueur, le défenseur zurichois de 29 ans a bien évidemment sa part de responsabilité. Lors du nul 1-1 concédé le 26 décembre contre Everton, l'international helvétique a manqué son intervention sur un centre d'Abdoulaye Doucoure dont a pu profiter Iliman Ndiaye pour égaliser. Akanji a toutefois vu un peu de positif au micro de la BBC après la rencontre: "Nous avons eu de nombreuses occasions de marquer mais le ballon ne voulait pas rentrer. Leur but est venu de nulle part. Je pense que nous avons bien joué par rapport aux autres matches". Une vision qui s'est confirmée trois jours plus tard lors du succès 2-0 à Leicester. Le défenseur a par ailleurs réussi un sauvetage décisif dans ce match. La fin du spleen mancunien semble approcher.

Autre élément propre à se réjouir: malgré quelques petits pépins physiques, qui lui ont fait manquer deux matches avec l'équipe de Suisse en novembre et deux rencontres de Premier League avec City en décembre, Akanji conserve toute la confiance de Guardiola. Malgré ses blessures, il est le cinquième joueur le plus utilisé par le technicien espagnol cette saison.

Alena Bienz tient son premier but en Bundesliga! Transférée de Lucerne à Cologne en juillet 2022, la milieu de terrain de 21 ans a débloqué son compteur le 7 décembre. Servie sur un plateau, la Lucernoise n'a eu qu'à pousser le ballon au fond des filets face au Turbine Potsdam pour permettre à son équipe d'arracher son unique victoire de la saison jusqu'à présent. Las, cette réussite et cette victoire 1-0 n'ont pas servi de déclic pour la formation dirigée ad interim par l'ancienne coach du FC Zurich, Jacqueline Dünker. Elle s'est inclinée 3-1 le 16 décembre devant le RB Leipzig d'Elvira Herzog, Lara Marti et Lydia Andrade.

Il n'empêche que Bienz cumule un temps de jeu intéressant. Ce n'est guère un hasard si la talentueuse joueuse a été rappelée par Pia Sundhage pour les deux derniers matches de l'année, les défaites 6-0 contre l'Allemagne (elle a joué une demi-heure) et 1-0 en Angleterre. Dans l'un des secteurs les plus concurrentiels de l'équipe de Suisse, ces minutes de jeu engrangées à Cologne pourraient permettre à la technique Lucernoise de décrocher une place dans la sélection helvétique amenée à disputer la Ligue des nations dès le mois de février et, qui sait, d'avoir l'opportunité de s'affirmer comme une alternative intéressante au coeur du jeu pour l'Euro 2025 à domicile. Une compétition où la Suisse affrontera la Norvège, l'Islande puis la Finlande, ainsi qu'en a décidé le tirage au sort du 16 décembre dernier à Lausanne.