Thaïs Hurni: "Mardi, c'était un match 'sans'. Mais il y a eu quelques signaux positifs"
CE QUI A MARCHE. Certaines combinaisons sur le terrain commencent vraiment à bien fonctionner. Je pense notamment à la défense centrale avec le duo Bühler/Calligaris, que j'ai trouvé très fort. Elles se complètent bien. Au milieu du terrain, surtout sur le premier match, Bachmann et Sow se sont bien trouvées. Elles jouent le même foot tout en ayant chacune leurs qualités propres. Vendredi à Bienne, les Suissesses ont essayé d'aller vers l'avant, en fin de match particulièrement. Après avoir concédé l'égalisation, elles ont poussé et réussi à inverser la tendance. La Suisse ne se relevait pas toujours dans ce type de scénario. Cela témoigne du caractère de l'équipe. Mardi, c'était un match "sans" à tous les niveaux. Mais il y a eu quelques signaux positifs. Sow par exemple, plutôt malheureuse sur le but hongrois [ndlr: elle est à l'origine de la perte de balle qui amène l'ouverture du score], a réagi et est parvenue en fin de match à aller chercher cette main qui a amené le penalty [que Bachmann a tiré sur le poteau]. Cela montre que même dans un mauvais jour, elles n'ont pas baissé les bras et ont essayé d'y aller jusqu'au bout.
Il a manqué un peu de vitesse à tous les niveaux et de jeu à une ou deux touches de balle.
CE QUI N'A PAS MARCHE. Il a manqué un peu de vitesse à tous les niveaux et de jeu à une ou deux touches de balle. Face à un adversaire moins fort, on attendait tout de même que la Suisse fasse le jeu. Quand tu tombes dans un faux rythme, cela devient très vite compliqué. Contre ce type d'opposition, il faut essayer d'imprimer plus de tempo, d'amener de la percussion. On a peu vu par exemple les ailières aller chercher le un contre un. Les longs ballons ont amené du danger, mais malheureusement on n'en a pas assez vus. J'ai également trouvé qu'il y avait passablement de déchet technique et qu'il manquait de mouvement autour de la porteuse de balle. Et puis, on sentait que c'était la fin de saison. Ce rassemblement à ce moment-là, c'est un peu un cadeau empoisonné. Autant il y avait quelques filles comme Bachmann ou Vallotto qui étaient très en jambes, parce qu'elles sont en plein championnat, ou des joueuses comme Baumann qui ont su se mettre en évidence malgré la fatigue, autant tu sentais que d'autres n'avaient plus trop de jus.
LA JOUEUSE DE CE RASSEMBLEMENT. Baumann a vraiment su saisir sa chance. Elle a fait un excellent premier match vendredi. Et même si on l'a moins vu mardi, comme l'ensemble de l'équipe, jouer deux fois nonante minutes pour ses deux premières sélections... chapeau. J'ai une petite anecdote à son sujet. J'ai évolué en Suisse M17 avec elle. Je crois qu'elle avait dû faire un rassemblement avec nous et après nous ne l'avions plus revue. Elle avait même arrêté le foot durant une ou deux saisons. Et là, cela fait trois ou quatre saisons qu'elle joue tous les matches avec Saint-Gall, qu'elle est constante, en confiance. Cela se remarque sur le terrain. Il y a forcément eu un peu de stress, mais elle n'a pas été effrayée par l'enjeu. Dès qu'elle a été sur la pelouse, elle savait ce qu'elle avait à faire. Elle a quasiment gagné tous les duels, elle a fait les efforts défensivement et a essayé d'apporter un maximum offensivement. Sa présence est aussi bénéfique pour l'équipe de Suisse. D'avoir une vraie latérale gauche, une vraie gauchère, c'est très positif.
Ludovic Perruchoud