La Confédération n'est pas compétente pour les mesures à l'étude, a déclaré jeudi le ministre des sports Ueli Maurer à l'issue de la 10e table ronde nationale contre la violence liée aux évènements sportifs. S'il a salué la collaboration étroite entre la politique et le sport, il n'a pas manqué de noter qu'il y avait des divergences de vues.
Concordat en vue
Les prochains mois et années, la priorité ira à des actions décentralisées, selon le conseiller fédéral. Les problèmes sont sur la table et il revient désormais aux cantons de prendre leurs responsabilités, a ajouté le conseiller d'Etat Hanspeter Gass (BS).
La Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) mise notamment sur une révision du concordat intercantonal. Plusieurs mesures sont proposées comme l'introduction d'une obligation d'autorisation pour des rencontres de football et matches de hockey sur glace des ligues supérieures et, le cas échéant, pour les ligues inférieures. Ces autorisations pourraient être assorties d'obligations.
Il s'agit par exemple de mesures pour assurer la sécurité des clubs ou celle des fans à leur arrivée et à leur départ du stade. Autre mesure, le contrôle systématique d'identité des groupes de supporters permettrait simultanément de vérifier que n'y figurent pas des personnes bannies ou interdites d'un périmètre donné.
La création de trains charters et l'introduction de tickets combinés pour les fans lors de matches à risques est également évoquée de même que la possibilité de décréter une interdiction de périmètre étendue à tout le territoire helvétique.
Réticences des clubs
Du côté des clubs de hockey et de football, on se déclare prêt à prendre des mesures, notamment pour mieux identifier les hooligans (vidéosurveillance, photos sur Internet). Les tickets combinés sont en revanche jugés difficiles à appliquer: cela pourrait revenir à obliger des fans st-gallois du HC Davos à se rendre d'abord dans les Grisons pour assister à un match à Zurich.
L'obligation de détenir une autorisation pour organiser une rencontre est quant à elle jugée trop bureaucratique par les clubs. Certains craignent une liste d'obligations trop lourde et des défaites par forfait en série liées à des refus d'autoriser la tenue du match.
ats/hof
Dans le canton de Vaud, la fermeture de guichets de la gendarmerie déplaît
La fermeture le samedi de guichets de la gendarmerie vaudoise pour dégager les effectifs nécessaires à la sécurité des matchs du Lausanne-Sport (LS) fait grincer des dents. Le syndic d'Avenches refuse un tel système et menace de reconsidérer le contrat de prestations de la commune.
La promotion du LS en Super League entraîne la mise sur pied de dispositifs de sécurité très importants: quelque 280 personnes sont mobilisées par match, tous services confondus. Pour réunir ces forces les jours de match à domicile, un week-end sur deux en général, la gendarmerie a décidé de fermer plus d'une trentaine de ses guichets dans le canton.
"On n'a pas le choix", affirme jeudi Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise, en revenant sur des informations de 24 heures. Les tâches administratives sont touchées et non pas "le socle sécuritaire de base", assure-t-il.
Le syndic d'Avenches, Daniel Trolliet, n'admet pas cette péjoration du service, rapporte le quotidien. Il affirme ne pas vouloir subventionner la police à Lausanne et dit qu'il demandera une diminution des frais de police facturés selon le contrat de prestations si le système perdure.
"Nous prenons la mesure la moins dommageable", note Jean-Christophe Sauterel. Le porte-parole reconnaît cependant que la mise en oeuvre de telles opérations de sécurité pour des événements sportifs n'est "pas admissible" à long terme.
"Tous les commandants de police sont d'accord" pour demander à ce que l'on travaille à une réduction de ces engagements, notamment en ciblant mieux et plus sévèrement les fauteurs de troubles.
La police cantonale compte plus de 1100 collaborateurs dont 600 gendarmes.