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Domenico Criscito n'ira pas à l'Euro

Domenico Criscito (en bleu) pourrait manquer l'Euro 2012 en raison de cette affaire de matches truqués. [Reuters - Eddie Keogh]
Domenico Criscito (en bleu) va manquer l'Euro 2012 en raison de cette affaire de matches truqués. - [Reuters - Eddie Keogh]
Domenico Criscito ne jouera pas l'Euro 2012! L'international italien a été interrogé lundi sur le lieu même où la "Squadra azzurra" se prépare et plusieurs joueurs ont été arrêtés par la police dans le nouveau scandale de matches truqués qui frappe le football italien.

La police est venue réveiller le défenseur du Zénith Saint Petersbourg tôt lundi matin à Coverciano, le centre d'entraînement de la sélection italienne à Florence, pour l'entendre comme témoin assisté dans le cadre du énième rebondissement d'une vaste enquête policière baptisée "Last Bet" (dernier pari), et son domicile de Gênes a également été perquisitionné.

Criscito, premier choix au poste d'arrière-gauche, ne sera pas dans la liste des 23 Italiens pour l'Euro (8 juin-1er juillet) car il souhaite "clarifier sa situation" judiciaire, ont expliqué le vice-président de la Fédération italienne Demetrio Albertini et l'agent du joueur, Andrea D'Amico.

"Qui va me dédommager si je suis disculpé?"

Roberto Di Martino, le procureur de Crémone chargé de l'enquête sur ce scandale des matches arrangés par des officines de paris, appelé par la presse italienne "Calcioscommesse" (paris sur le football), avait pourtant assuré en fin de matinée que Criscito pouvait "participer tranquillement à l'Euro", mais le joueur ne serait plus assez serein pour disputer le championnat d'Europe, selon des sources proches de la Fédération italienne (FIGC).

"Qui me dédommagera si je ne vais pas à l'Euro et qu'ensuite je suis disculpé?", avait alors déclaré Criscito via son agent. Le poste d'arrière-gauche de l'Italie à l'Euro devrait être occupé par le Palermitain Federico Balzaretti ou le défenseur central polyvalent de la Juventus Turin, Giorgio Chiellini.

Stefano Mauri, capitaine de la Lazio, a également été arrêté. [Keystone - PAOLO MAGNI]
Stefano Mauri, capitaine de la Lazio, a également été arrêté. [Keystone - PAOLO MAGNI]

Si Criscito est seulement témoin assisté, 19 personnes ont été arrêtées lundi aux premières heures, dont dix joueurs, et parmi eux le capitaine de la Lazio Rome, Stefano Mauri. Elles sont poursuivies pour "association de malfaiteurs à des fins de tricherie et de fraude sportive".

Selon les enquêteurs de l'opération policière "Last bet" (Dernier pari" en anglais), les joueurs concernés sont soupçonnés d'avoir truqué des matches contre de l'argent.

Les arrestations effectuées lundi matin par la police ont visé plusieurs villes et plusieurs clubs italiens. Selon l'Ansa, le domicile de l'entraîneur de la Juventus Turin Antonio Conte a également été perquisitionné lundi matin dans ce cadre. Les faits qui intéressent les enquêteurs remontent à la saison dernière, quand Conte entraînait Sienne en deuxième division (Serie B).

Une troisième vague d'arrestations

Dans les années 80, une affaire semblable avait coûté 2 ans de suspension à Paolo Rossi. [Keystone - EPA ANSA]
Dans les années 80, une affaire semblable avait coûté 2 ans de suspension à Paolo Rossi. [Keystone - EPA ANSA]

Cette troisième vague d'arrestations, après celles de novembre 2011 et d'avril 2012, se produit à trois jours de la mise en action de la justice sportive. Jeudi, la commission de discipline de la Fédération italienne (FIGC) doit juger 22 clubs et 61 joueurs ou ex-joueurs dans le cadre de l'enquête de Crémone. Les premiers risquent des points de pénalité, les seconds des suspensions.

L'Italie redoute désormais un séisme comme celui du "Totonero" en 1980, qui avait précipité l'AC Milan en deuxième division et coûté deux ans de suspension à Paolo Rossi, ou du "Calciopoli", le scandale des arbitres qui a privé la Juventus de deux titres (2005 et 2006) et l'a laissée en Serie B à son tour.

agences/dbu

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On n'achète pas que la victoire

L'opération "Last bet" compte trois volets, et l'enquête est conduite par les Parquets de Crémone, Bari et Naples. L'ex-international Giuseppe Signori, l'ancien capitaine de l'Atalanta Cristiano Doni ou l'ancien joueur de Bari Andrea Masiello avaient notamment été arrêtés lors de ces coups de filets.

Au coeur du scandale, des mafias locales et étrangères et des joueurs qui s'arrangeaient pour influer sur le résultat d'un match, afin de parier dessus à coup sûr. Des joueurs, des intermédiaires de toute sorte et peut-être des dirigeants truquaient les rencontres de ligues inférieures et même de Serie A.

Il ne s'agissait pas seulement d'acheter la victoire. Les paris pouvaient en effet prendre différentes formes, comme l'"over", le fait de marquer plus d'un certain nombre de buts dans une rencontre.

Un bon signe en vue de l'Euro?

Les optimistes préféreront se rappeler qu'à chaque fois que l'Italie a été touchée par une telle affaire, elle a remporté dans la foulée la compétition (Coupes du monde 1982 et 2006).

"En 2006 aussi il y a eu un scandale, on a réagi et on a gagné", a commenté lundi matin le buteur italien de la finale contre la France (1-1, 5 tab. à 3), Marco Materazzi.