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Le règne sans partage de la Roja

Depuis 2008, l'Espagne ne laisse que des miettes aux autres nations du football. [KEYSTONE - SRDJAN SUKI]
Depuis 2008, l'Espagne ne laisse que des miettes aux autres nations du football. - [KEYSTONE - SRDJAN SUKI]
Critiquée pour son style de jeu ennuyeux, la Roja a fait taire ses détracteurs lors de l'Euro 2012. Montant en puissance au fil des matches, Iniesta et Cie ont remporté leur troisième titre majeur d'affilée au terme d'un récital en finale contre l'Italie. Un succès qui lui permet à l'Espagne d'entrer encore un peu plus dans l'histoire du football.

En ajoutant l'Euro 2012, aux sacres de championne d'Europe 2008 et du monde 2010, l'équipe d'Espagne est entrée l'été dernier par la grande porte dans l'histoire du football. Jamais encore une sélection nationale n'avait réussi à enchaîner trois titres majeurs, la RFA de Beckenbauer et la France de Zidane ayant respectivement loupé le coche en 1976 et 2002.

Et dire que la Roja avait été critiquée pour son "ennuyeux tiki-taka", ce jeu à base de passes répétées! Auteurs d'une finale époustouflante à Kiev face à l'Italie (4-0), les champions d'Europe et du monde ont fait taire pour un bon moment les détracteurs un rien rabat-joie.

La prestation des hommes de Del Bosque en Pologne et Ukraine a en effet consacré une génération dorée et un style qui fera date. La Roja est un hymne à la possession de balle, à des actions savamment construites, couplées à de brutales accélérations.

Iniesta au sommet de son art

Grâce à cette philosophie de jeu dont ils n'ont jamais démordu, même sous le feu de la critique, les Espagnols ont réussi à surmonter les forfaits pour blessure de Carles Puyol et de David Villa. Collective par définition, la prouesse de la Roja repose toutefois aussi sur quelques brillants fers de lance.

Iniesta tout d'abord, élu meilleur joueur de l'Euro 2012 puis meilleur joueur de l'année par l'UEFA. A 28 ans, le petit milieu offensif du Barça, qui figure également dans le trio final pour l'élection du Ballon d'Or 2012, semble arrivé au sommet de son art. Sa prestation de choix face à la Croatie (1-0), alors que les siens n'étaient pas au mieux, reste encore sur les rétines de tous les amoureux du football.

Ramos ensuite. Le défenseur central du Real Madrid fut un symbole de l'équipe, virtuose sur le plan offensif mais aussi impénétrable en défense. Avec l'aide du gardien Iker Casillas, lui aussi salvateur, l'Armada n'a ainsi encaissé que deux buts en matchs officiels depuis le début de l'Euro 2012.

Rendez-vous à Rio en 2014

Enfin, à 23 ans, Jordi Alba incarne le futur de cette équipe d'Espagne. L'arrière gauche s'est imposé en un temps record comme titulaire indiscutable et a complètement fait oublier son prédécesseur Joan Capdevila.

L'Espagne lorgne ainsi déjà vers le rendez-vous de 2014 au Brésil, où un 4e titre d'affilée la consacrerait sans doute comme la plus grande équipe de tous les temps. Mais les protégés de Del Bosque devront auparavant batailler en qualifications, avec notamment la France au souffle retrouvé. La route vers Rio semble donc encore longue. Même pour la meilleure équipe du monde!

afp/adav

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La folle année de Chelsea

Deux crises, trois entraîneurs, une Ligue des champions et une Coupe d'Angleterre: Chelsea a connu en 2012 l'année la plus folle de son histoire, dont le sommet restera la finale européenne de Munich. Ce 19 mai, en allant battre le Bayern dans son antre aux tirs au but, les "Blues" ont enfin décroché la Ligue des champions.

Et pourtant, moins qu'aucun autre, l'exercice 2011-2012 semblait propice à l'accomplissement de cette ambition. A peine trois mois avant, en pleine crise, Roman Abramovitch avait limogé son 6e entraîneur, le Portugais Andre Villas-Boas. Son ex-adjoint et successeur Roberto Di Matteo a trouvé une situation compromise en Championnat, mais une équipe toujours qualifiée en Ligue des champions et en Coupe d'Angleterre, ce qui laissait la porte ouverte aux songes les plus déraisonnables.

L'Italien les a réalisés au-delà de toute espérance. Au prix d'une stratégie ultra-défensive et souvent avec une chance insolente, Chelsea a successivement fait tomber le tenant du titre, le FC Barcelone, et l'hôte de la finale, le Bayern Munich. Entre ces deux temps forts, les Londoniens ont remporté la Coupe d'Angleterre en battant Liverpool.

Confirmé dans ses fonctions, Di Matteo a tenté, au début de l'exercice 2012-2013, de donner à son équipe un style plus chatoyant. Mauvaise inspiration, car après des débuts prometteurs, tout s'est rapidement déréglé jusqu'à la défaite 3 à 0 à Turin contre la Juventus, le 20 novembre, qui condamnait les "Blues" à une piteuse élimination dès le 1er tour de la Ligue des champions, une triste première pour un tenant du titre.

Abramovitch, qui semblait n'attendre que cela, a saisi l'occasion pour montrer à Di Matteo la direction de la sortie dès le lendemain et de confier les commandes des Blues à Rafael Benitez, nommé entraîneur par interim le 21 novembre.