"Je n'ai pas mal, je ne suis pas triste, en fait je ne ressens pour l'instant pas grand-chose." La voix posée, le verbe choisi avec soin, Frei ne sait pas encore vraiment ce qui se passera dans sa tête ni dans son coeur dimanche sur la pelouse du Parc St-Jacques. "Je dis cela maintenant mais cela sera sans doute différent entre la 80e et la 89e minute..."
Le football suisse va perdre un véritable ogre des surfaces de réparation, un attaquant de classe mondiale: meilleur buteur de l'histoire de l'équipe nationale (42 en 84 sélections), de Ligue 1 en 2004/05 avec Rennes, deuxième gâchette de L1 en 2003/04 et de Bundesliga en 2006/07, 32 réalisations en 60 parties de Coupe d'Europe, plus de 120 buts en première division suisse dont il a été le plus efficace artificier les deux dernières saisons. Quel tableau de chasse!
Capitaine face au FCZ
"Je ne suis pas triste, détaille-t-il, parce que lorsque je regarde en arrière, je constate que je suis allé le plus haut possible avec mes qualités. Bien plus haut que ce que j'aurais pensé ou rêvé au départ. Et ce ne sont pas ces derniers mois qui changent quoi que ce soit".
Des derniers mois où Frei s'est retrouvé relégué sur le banc, voire même parfois en tribune, par son nouvel entraîneur et ancien coéquipier Murat Yakin, nommé à St-Jacques en octobre. "Je n'en veux à personne, assure fermement le Bâlois. Je n'ai aucun regret en me retournant sur ma carrière".
Le tandem Yakin-Frei comportait sans doute un leader de trop. Ne comptant plus sur son attaquant, le coach a pris des décisions impopulaires au Joggeli. Il fera toutefois en sorte que le no 13 puisse effectuer des adieux dignes de ce nom. "Il mérite une grande performance pour sa sortie, déclare Yakin. Et il portera le brassard de capitaine (réd: normalement dévolu à Marco Streller)."
si/tai
Enchaînement bienvenu
Dès lundi, Alexander Frei sera officiellement directeur sportif d'un FC Lucerne qui lui avait offert sa première expérience en LNA en 1999. "Pour l'instant, je n'y pense pas, assure le futur retraité des terrains. Je vais donner à Bâle tout ce que j'ai dimanche."
L'enchaînement immédiat avec ses nouvelles fonctions est une aubaine. "Je n'aurai pas le temps de trop penser à ma retraite sportive, explique Frei. Je devrai être à 100% dès lundi car j'ai énormément de travail qui m'attend. Peut-être que j'y penserai plus en octobre ou novembre prochains." Et le buteur d'imaginer ce qui lui manquera le plus une fois les crampons raccrochés. "Les coéquipiers dont certains sont devenus des amis, l'ambiance d'un vestiaire, gagner, perdre, marquer ou ne pas marquer, jouer avec et pour un public, ce sont toutes ces choses qui me manqueront."
Fournier restera dans tous les cas au SFC
Que Servette se maintienne en Super League ou tombe en Challenge League, son entraîneur la saison prochaine s'appellera toujours Sébastien Fournier (41 ans). Le coach valaisan a répondu favorablement à la proposition du président Hugh Quennec, annonce la "Tribune de Genève".
Fournier est en poste depuis l'automne dernier. "Oui, je crois en ce club et au projet, explique-t-il sur le site internet du quotidien genevois. Pour moi les choses sont claires, j'ai confiance et c'est ici que je veux travailler." Servette, qui connaît actuellement des problèmes de liquidités un an après avoir évité la faillite de peu, est dernier du classement de Super League avec deux points de retard sur Lucerne et six sur Lausanne-Sport. Il reste dix journées avant la fin de la saison.