Le travail de Ponte et Chassot sera avant tout psychologique. "En premier lieu, les joueurs doivent retrouver à la fois confiance et plaisir, souligne Ponte. Les premières impressions sont bonnes. Les joueurs doivent montrer du coeur. C'est le seul moyen de reconquérir le public. Le supporter valaisan sait accepter la défaite. Mais il ne tolère pas que les joueurs ne donnent pas tout !"
Malgré cette pointe de nostalgie, Raimondo Ponte n'est pas un homme du passé. A 58 ans, il veut croire que l'avenir lui offrira cette chance derrière laquelle il court depuis des années.
"Je remercie Christian Constantin de m'offrir l'opportunité de diriger à nouveau un club de l'élite. Nous n'avons rien signé, juste convenu d'une collaboration jusqu'à fin mai. On aura le temps d'évoquer l'avenir. Je connais la règle. A Sion, comme ailleurs, un entraîneur est condamné s'il ne gagne pas. Je connais également le tempérament de Christian Constantin, qui considère le FC Sion comme son enfant. Et comme tous les pères, il veut le meilleur pour lui. Peut-être que je serai capable de tisser des relations avec lui que n'avaient pas su nouer mes prédécesseurs."
si/dbu
"Il peut s'imposer à Sion"
Frédéric Chassot estime que celui qui fut son mentor à Zurich a toutes les cartes en main pour réussir. "Raimondo est très proche de ses joueurs. Il est surtout un entraîneur qui véhicule beaucoup d'émotions. Il peut s'imposer à Sion."
Et Raimondo Ponte de rappeler une qualité qui a marqué sa carrière. "J'ai joué 12 ans à Grasshopper. Je suis ensuite resté dix ans à Zurich comme directeur sportif et entraîneur, lâche-t-il. Je ne suis pas un homme qui quitte son club parce qu'il peut gagner cinquante francs de plus ailleurs !"
Sa carrière de joueur fut, faut-il le rappeler, remarquable avec des expériences à Nottingham Forest et à Bastia au début des années 80. Celle d'entraîneur s'est, avoue-t-il à demi-mot, brisée à l'automne 1999 avec cette défaite par forfait à Neuchâtel qui devait condamner le FCZ au tour de promotion/relégation. Un forfait dicté par la présence sur la feuille de match d'un joueur étranger de trop, en l'occurrence l'Ivoirien Kanga Akalé.
"Il ne manque pas grand-chose à Sion"
Si l'on excepte une pige de 6 mois à Lucerne, jamais Raimondo Ponte n'a plus eu la chance d'exercer en LNA ou en Super League depuis un funeste forfait du FC Zurich à Neuchâtel (voir ci-contre). C'est donc un homme avide de revanche qui s'assiéra samedi sur le banc au Parc Saint-Jacques. "Un match contre le FC Bâle dans un stade aussi magnifique est une fête tant pour l'entraîneur que pour ses joueurs".
D'ici samedi, Ponte s'efforcera de redonner une assise à un FC Sion qui reste sur 6 défaites. "Oui, mais l'équipe n'a jamais été à la rue cette saison, remarque Chassot. Elle a, ainsi, été capable de marquer des points contre les 9 formations de Super League. Il ne lui manque pas grand-chose..."
Sans doute, mais une statistique cruelle rappelle que Ponte part de loin. La dernière réussite de Sion inscrit sur une action de jeu remonte au 2 novembre dernier lors de la victoire 3-0 devant Lucerne à Tourbillon.