Candidats déclarés aux huitièmes de finale, les Rhénans ont une belle occasion d'asseoir un peu plus leurs ambitions continentales avec un double affrontement face au triple champion de Bulgarie en titre, équipe la plus faible du groupe B. Sur le papier du moins.
Car la formation bulgare, aux mains de l'homme d'affaires Kiril Domuschiev depuis septembre 2010, aspire elle aussi à briller sur la scène européenne. Battus sur le fil à Liverpool (2-1) et face au Real Madrid (2-1), les hommes de Georgi Demendzhiev ont démontré qu'ils ne se contenteraient pas d'un rôle de faire-valoir.
Un esprit de revanche
"Ludogorets a réalisé deux gros matches, dont l'un face à l'une des meilleures équipes du monde. Ils auraient pu espérer arracher un point à chaque fois. Ca va leur donner confiance", explique Petar Aleksandrov.
Les Aigles pourront également se nourrir d'un esprit de revanche vis-à-vis du FC Bâle, qui les avait privés d'une place en phase de groupes de la Ligue des champions la saison dernière (succès bâlois 4-2 en Bulgarie et 2-0 à St-Jacques).
"Ils ont acquis beaucoup d'expérience avec un beau parcours en Europa League (réd: 8es de finale) et en franchissant un palier cette saison en atteignant la phase de groupes de la Ligue des champions, souligne l'ancien joueur de Neuchâtel Xamax. Et ils ont l'avantage de pouvoir compter sur un effectif qui a très peu changé par rapport à la saison dernière, contrairement à Bâle."
"Bâle a l'expérience"
Rompus à ce genre de match, les hommes de Paulo Sousa peuvent-ils se prendre les pieds dans le tapis comme ils l'avaient fait face au Steaua Bucarest en 2013/2014? Incapables de battre les Roumains (réd: 1-1, 1-1), Marco Streller et Cie avaient été contraints de faire une croix sur leurs rêves de 8es de finale malgré deux succès de prestige sur Chelsea.
"Bâle a l'expérience de ces matches, ce n'est pas un problème. Mais ça sera dur. Le FCB ne doit surtout pas sous-estimer Ludogorets. Il doit gagner pour confirmer son succès contre Liverpool et pourrait faire le trou avec deux victoires", estime Aleksandrov, qui souligne néanmoins le manque de compétitivité du football bulgare.
"On ne va pas se mentir. Le niveau en Suisse est bien meilleur. Mais c'est tout de même un championnat intéressant." Mais un championnat qui peine à se faire une place hors de ses frontières, à l'image de son équipe nationale.
Le foot bulgare mal en point
"Le foot bulgare ne va pas bien depuis quelques années. L'équipe nationale en souffre car elle ne peut plus compter sur des joueurs de classe mondiale qui évoluent dans les meilleurs clubs d'Europe. Si tu n'as pas la qualité, tu ne peux pas faire grand-chose", juge sans détour Aleksandrov (51 ans), qui avait atteint les demi-finales de la Coupe du monde aux Etats-Unis en 1994 aux côtés des Stoïchkov, Lechkov et autres Ivanov (réd: défaite 2-1 contre l'Italie).
Ludogorets Razgrad constitue donc une anomalie dans ce paysage. "Cela fait seulement cinq ans que Ludogorets est en 1ère division et il a déjà gagné trois titres. C'est un club très ambitieux, souligne celui qui oeuvre désormais dans le staff du FC St-Gall. Si l'équipe termine avec zéro point, même dans un groupe compliqué, les jours de Georgi Demendzhiev à la tête de l'équipe pourraient être comptés."
L'actuel technicien est bien placé pour savoir qu'il est assis sur un siège éjectable. Assistant de 2011 à 2014 chez les Aigles, il a vu ses deux prédécesseurs Ivaylo Petev (2010-13) et Stoycho Stoev (2013-14) être remerciés malgré la conquête du titre national.
Axel David - Twitter @axel_david7