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Ambiance de Noël, mais pas de cadeau!

Le FC Bâle a découvert la magie d'un Anfield encore vide... [Georgios Kefalas]
Le FC Bâle a découvert la magie d'un Anfield encore vide... - [Georgios Kefalas]
La Mersey s'écoule presque paisiblement. Le ciel, lui, varie entre brèves éclaircies et crachin (enfin, assez soutenu quand même!). Une atmosphère très britannique, en fait. Et ce n'est pas le mercure, qui colle parfaitement au marché de Noël de la zone piétonne, qui viendra nous souffler le contraire.

En fait, tout semble se dérouler tout à fait normalement en ville de Liverpool. Personne ne semble vraiment inquiet pour des "Reds" appelés à jouer "à la vie, à la mort" face à Bâle mardi.

Et même si Noël est proche, soyons-en sûrs, le temps ne sera pas aux cadeaux mardi soir à Anfield Road, dans cette "finale" du groupe B de Champions League. Le FCB va souffrir, c'est sûr.

D'ailleurs, Stéphane Henchoz, consultant RTS mais surtout ancien Red (1999-2005, 205 matches), n'est pas loin de promettre l'enfer aux Bâlois, et ce dès le coup d'envoi. "Les Bâlois ne sauront plus qui ils sont dans le couloir avant d'entrer sur le terrain. L'ambiance sera électrique, je vous le promets".

Il y a pile 10 ans, Steven Gerrard avait qualifié Liverpool contre l'Olympiakos... [AFP - Paul Ellis]
Il y a pile 10 ans, Steven Gerrard avait qualifié Liverpool contre l'Olympiakos... [AFP - Paul Ellis]

Et l'ex-défenseur fribourgeois de rappeler que Liverpool a connu

2 "finales" de la sorte

, en mars 2002 face à la Roma (2-0), et il y a tout juste 10 ans, contre Olympiakos (3-1). "Dans l'équipe de la Roma, les Totti, Montella et autres Everson ne savaient même plus comment ils s'appelaient. Avec l'ambiance mise par les fans, ils avaient déjà perdu avant le match".

Et même si Henchoz reconnaît que son ancien club traverse une période difficile - après un "recrutement estival raté" -, il estime que la différence de niveau entre les "Reds" et les "Rotblau" est bien trop grande. "Liverpool, ce n'est ni Vaduz, ni Aarau...".

Mais Bâle a réussi de bons résultats à Manchester et même à Liverpool par le passé, non? "Oui, mais ce n'étaient jamais des "finales"", coupe l'ex-Xamaxien. "Ce genre de rencontre, ça se joue à l'expérience".

En plus, le team d'Anfield Road sort gentiment de la crise (7 points en 3 matches), même si tout n'est évidemment pas encore rose. Et avec le retour en grâce du Brésilien Lucas, posté juste devant la défense, Liverpool prend moins de buts (1 en 3 matches). Seul hic pour les Britanniques, ils doivent absolument gagner. Et pour se faire, ils doivent donc marquer. Or, en 8 parties de Premier League à domicile, ils n'ont scoré que 7 fois...

"Nous n'avons pas l'équipe pour jouer le nul"

En face, Bâle n'a lui encaissé qu'un seul but en 5 rencontres de Super League depuis le 1er novembre. Et encore, c'était sur penalty. Dans le camp rhénan, on est donc en droit de se montrer confiant. "Nous avons 2 points d'avance, il n'y a donc aucune raison d'être sous pression", dit Fabian Frei. Mais le FCB ne va pas pour autant jouer pour le nul. "Non, nous n'avons pas l'équipe pour cela", confie le capitaine remplaçant de Streller. "Nous jouerons pour gagner, comme toujours!"

Et dans le discours de l'international helvétique, la crainte de l'adversaire - certes prestigieux - n'existe pas en tout cas pas! "Aucune équipe ne me fait peur! J'ai du respect, plutôt. De la qualité, il y en a chez nous aussi!"

"Ils vont venir comme des "oufs""!

Anfield Road, un stade, une histoire... [KEYSTONE - Georgios Kefalas]
Anfield Road, un stade, une histoire... [KEYSTONE - Georgios Kefalas]

Ce qui aurait tendance à "inquiéter" Frei, c'est l'atmosphère qui va régner à Anfield, et son "You'll Never Walk Alone", chanté à tue-tête par le Kop, par tout un stade. "Ca ne m'inquiète pas vraiment, mais l'entraînement de la veille permettra de s'habituer à l'enceinte, d'imaginer... Car on sait que ce sera un moment particulier".

En fait, le demi bâlois piaffe d'impatience, à hâte d'en découdre. "Jouer à Anfield, c'était un rêve car c'est l'un des stades qui a le plus d'histoire. En plus, ce sera décisif!", confie celui qui a toujours été fan de la Premier League et... d'Arsenal!

Frei & Cie savent que le début de match sera crucial. "Ils vont venir comme des "oufs" (fous, sic!). Avec cette ambiance, il faudra éviter de prendre un but pendant les 15-20 premières minutes".

Liverpool, Daniel Burkhalter - Twitter @DaniBurkhalter

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Nouvelle soirée magique pour Bâle?

Paulo Sousa, coach FC Bâle: La pression est clairement sur Liverpool. Et je le dis car je connais la réalité. Que ce soit au niveau du budget, de l'argent dépensé pour des transferts, les joueurs ou encore l'expérience, Liverpool a tout pour lui et doit passer. Mais Bâle a aussi beaucoup de qualités et de très bons joueurs. En plus, nous sommes en confiance et espérons donc revivre une autre soirée magique dans la compétition. Jouer le nul? Ceux qui me connaissent savent que je suis un coach qui veut toujours gagner, toujours jouer vers l'avant".

Philipp Degen, défenseur FC Bâle et ex-Liverpool (2008-2011, 13 matches): Ce sera vraiment un match spécial pour moi. Je connais encore tout le monde. D'ailleurs, à force de dire bonjour, j'en ai raté mon propre vestiaire! L'ambiance à Anfield? Ceux qui sont déjà venus ici savent à quoi s'attendre. Ce sera fort, très fort. Mais je me réjouis vraiment!

"Une opportunité, pas une menace"

Brendan Rodgers, coach Liverpool: Se retrouver dans cette situation n'est pas vraiment une surprise, on l'avait déjà imaginé lors du tirage au sort. Nous voyons cette rencontre comme une opportunité d'atteindre quelque chose, notre objectif, mais pas comme une menace. Une qualification serait évidemment bonne pour la confiance, mais nous savons que ce sera difficile. Mais Bâle n'a-t-il pas perdu tous ses matches à l'extérieur en Champions League?

Nous n'avons pas besoin de gagner dès la 1ère minute. Nous avons juste besoin de gagner le match! Je compte aussi beaucoup sur nos supporters et la pression qu'ils vont nous insuffler.

"Pour l'image du FC Bâle, il n'y aurait rien de mieux"

Président du FC Bâle, Bernhard Heusler verra mardi soir son 1er match à Anfield Road, "un rêve qui se réalise". "Gamins, on était tous fascinés par Liverpool. Quand on pensait au foot anglais, c'était forcément Liverpool, car les Manchester et Chelsea n'avaient pas leur réputation actuelle. C'était vraiment Liverpool, voire Leeds United". Il évoque ce Liverpool-Bâle, avec passion.

Bâle en "finale", une surprise? Pas complètement. Au niveau international, nous avons quand même développé une certaine constance. Nous ne sommes plus une exception. En plus, nous avons tout de même battu 3 fois un club anglais. Mais avec tous les changements connus en 4 ans, notamment des joueurs, le FCB a toujours pu avancer, confirmer.

Un match qui vaut des millions! On parle évidemment d'une énorme rentrée d'argent, hors budget, en cas de qualification. Le ticket pour les 1/8 rapporte 4 mio de francs. Plus un match à domicile à guichets fermés et qui peut nous apporter 3 mio de plus... Mais ce sont des extras, et ce n'est donc pas une catastrophe si ça ne passe pas.

Une marque à faire grandir. Ce n'est pas l'argent en jeu qui me rend nerveux, c'est l'enjeu sportif, de pouvoir jouer cette "finale" à Anfield. En cas de qualification, ce serait aussi une confirmation supplémentaire. Un club suisse, qui se qualifie en Angleterre face à une telle "marque". Toute l'Europe le verrait. Pour l'image du FC Bâle, il n'y aurait rien de mieux.

3 clubs suisses qualifiés cette semaine en Coupe d'Europe? Je le dis et le répète, le foot suisse des clubs n'est pas si mauvais que ça! En Super League, Bâle doit toujours lutter, et même contre des Thoune ou Aarau. Toutes les équipes sont bien disposées tactiquement, au top physiquement et ont de bons joueurs. Donc si 2-3 formations sont encore en Europe au printemps, ce serait une belle confirmation.

Une excellente demi-saison. Oui, mais avant tout une année astreignante. D'abord le titre, puis la finale de la Coupe, un 1/4 d'Europa League à huis clos puis un changement de coach pour insuffler une nouvelle énergie. Rien n'a été facile. Nous en avions peut-être besoin pour en arriver là...