Liverpool, c'est notamment 18 titres de champion d'Angleterre, 7 Cup, 5 Ligue des champions et 3 Coupes UEFA. Mais Liverpool, c'est également Anfield Road, "You'll never walk alone" et une histoire marquée par 2 drames. Tant d'éléments qui font de ce club un mythe.
Stéphane Henchoz a joué plus de 200 matches pour les "Reds" entre 1999 et 2005 et y a remporté 5 trophées. C'est dire si l'ex-international suisse connaît Liverpool. A travers ses souvenirs, le Fribourgeois nous plonge dans l'ambiance d'Anfield.
Bill Shankly, pilier de Liverpool
Les bibles de foot indiquent que le Liverpool FC a été créé en 1892. Mais à l'image des Beatles, les "Reds" ont dû attendre les années 60-70 pour éclore sur la scène anglaise et européenne.
"L’histoire du club a commencé avec Bill Shankly. Il reste pour les fans l’homme qui a "fait" Liverpool",
confie Stéphane Henchoz. Sous l'aile de Shankly, les "Scousers" ont pris leur envol, remportant notamment 2 titres de champion (1963-64 et 1965-1966) et leur première Coupe de l'UEFA (1973).
Outre le palmarès, Shankly a aussi permis à Liverpool de devenir les "Reds". C'est en effet lui qui a décidé que l'équipe devait être vêtue de rouge afin d'impressionner l'adversaire.
Ce n'est donc pas un hasard si les fans de Liverpool vouent toujours un culte à Shankly, dont la statue trône fièrement à l'entrée du stade d'Anfield.
Les Beatles et les "Reds", les fiertés
Un autre homme va compter dans l'histoire du club: Bob Paisley, qui prend le relais de Shankly en 1974. Liverpool ajoute alors quelques trophées à sa collection, dont 6 titres de champion et une Coupe UEFA (1976). Dans une ville qui est en pleine crise économique, le peuple revit grâce aux "Reds"
"Dans les années 80, le club était l'une des seules fiertés des habitants de Liverpool avec les Beatles. C'est d'ailleurs toujours le cas. Les gens à Liverpool vivent pour le foot et leur équipe", explique Stéphane Henchoz.
"Tout nous rappelle l'histoire à Anfield"
Si l'histoire de Liverpool passe par son palmarès, elle est également indissociable de son stade, Anfield. Occupé initialement par l'éternel rival Everton, Anfield est devenu le théâtre de Liverpool dès sa création.
Le club n'a depuis jamais déménagé et rien ou presque n'a changé à Anfield. "Les joueurs des années glorieuses 70-80 se sont assis sur les mêmes bancs qu'aujourd’hui dans les vestiaires. Le couloir très étroit qui mène jusqu'au terrain est toujours le même aussi. Tout nous rappelle l'histoire à Anfield", confirme Stéphane Henchoz.
"En tant que joueur, on sent le poids de l'histoire, on sent qu'on a une responsabilité", renchérit le défenseur.
Un lien renforcé par des drames
L'histoire du club, c'est aussi, malheureusement, les drames du Heysel et d'Hillsborough, qui ont causé la mort de 135 supporters dans les années 80.
Ces tragédies ont encore davantage renforcé le lien qui unit les supporters de Liverpool à leur équipe. Un lien qui se voit également dans le mythique "You'll never walk alone", adopté dans les années 60 par les fans des "Reds" et désormais chanté par le public avant chaque coup d'envoi. Un chant qui donne la chair de poule...
"Quand tout un stade chante cela, on ne peut qu'avoir des frissons. J'en ai même quand je l'entends à la télévision, raconte Stéphane Henchoz. Les paroles sont vraiment très fortes."
"Te transcender pour les fans"
"Il n'y a pas un seul club en Europe avec un chant comme "You'll never walk alone". Il n'y a pas d'autre club dans le monde qui soit aussi uni avec ses fans", avait d'ailleurs reconnu la star du foot néerlandais Johan Cruyff.
L'ambiance d'Anfield, Stéphane Henchoz ne s'en est pas lassé. "Entre mon 1er et mon dernier match, j’ai ressenti à chaque fois la même émotion." "Les fans font sentir que tu joues pour eux. Même si tu es fatigué, tu donnes tout. Les supporters t'amènent à te transcender", ajoute-t-il.
Et de citer Steven Gerrard, qui lors d'un match décisif contre l'AS Rome en Ligue des champions, avait réalisé un tacle "comme s'il était transcendé", par l'ambiance du stade et avait montré la voie à suivre à ses coéquipiers.
Ambiance différente en championnat
L'ambiance à Anfield a toutefois un peu changé. L'augmentation des prix des billets (6 francs en 1990, 65 francs en 2010), qui a exclu du stade la classe ouvrière, le pilier des supporters de Liverpool, en est notamment la cause.
"Ces supporters ont été remplacés par des gens de classe plus aisée, qui viennent de Londres, d'Europe, et qui vont au stade pour voir un spectacle. L'état d'esprit n'est plus tout à fait le même", regrette Stéphane Henchoz.
"En Ligue des champions, c'est différent. Ce n'est pas le même public, ce sont surtout des gens de Liverpool qui viennent. L'ambiance est incroyable", explique l'ex-joueur des "Reds". Le FC Bâle sait donc ce qui l'attend...
Liverpool, Jennifer Blanchard - @jenni_blanchard
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Henchoz: "on aurait dû gagner 3, voire 4 à 0"
"Je garde un souvenir mitigé du match aller contre Bâle à Anfield (réd: en 2002), car on avait fait 1-1. Sur ce match, on aurait dû gagner tranquillement 3, voire 4 à 0. Zuberbühler avait réalisé un des matches de sa carrière avec celui avec la Suisse en 2005, au Stade de France. Il avait tout sorti et la chance était avec lui ce soir-là."
"Bâle avait marqué sur une de ses seules occasions par Rossi. Au final, ces deux points perdus nous avaient éliminés."
"Au match retour, on était passés à côté pendant 35 minutes. Steven Gerrard avait eu des soucis familiaux avant le match et l’entraîneur avait fait l’erreur de l'aligner dès le départ. Bâle avait été en état de grâce pendant 35 minutes. Ils avaient une très belle équipe à l'époque avec les frères Yakin, Gimenez, Rossi ou encore Atouba."