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"Je savais que le temps me donnerait raison"

Paulo Sousa, l'entraîneur du FC Bâle qui rêve de jouer un mauvais tour à Porto. [Valentin Flauraud]
Paulo Sousa, l'entraîneur du FC Bâle qui rêve de jouer un mauvais tour à Porto. - [Valentin Flauraud]
Le FC Bâle a rendez-vous avec l'histoire en 8es de finale de la Ligue des champions. Le club rhénan va défier Porto: match aller mercredi au Parc St-Jacques. Pour Paulo Sousa, ce duel a évidemment une saveur particulière. L'entraîneur portugais du FCB s'est confié dans un long entretien à la RTS à voir ci-dessous. Personnage très cérébral, il a répondu avec beaucoup de sincérité aux questions de David Lemos. Voici quelques extraits.

SON PARCOURS: Très jeune déjà, j'étais une personne timide. Ce qui m'a aidé à me développer c'est ma capacité d'observation et d'analyse des autres. Par chance, mon métier de joueur puis d'entraîneur m'a aidé à être plus communicatif. Fabio Capello a une phrase extraordinaire: Nous, les entraîneurs, sommes des voleurs d'autres entraîneurs. Nous observons et analysons et nous gardons et adaptons ce qui nous paraît le meilleur. Selon moi, il est fondamental d'être cohérent avec soi-même.

"Je n'étais pas critiquable"

LES CRITIQUES EN DEBUT DE SAISON: Au niveau des résultats je n'étais pas critiquable, même si cela a été le cas. Depuis 2003 ou 2005, si je ne me trompe pas, c'est le meilleur début de saison du club. Nous l'avons fait avec un nouvel entraîneur, une philosophie de jeu différente du passé. Nous avons perdu deux joueurs clé avec Sommer et Stocker. Nous avons en plus intégré des nouveaux joueurs, de culture et de football très différents, tout ça dans un pays différent, ça fait beaucoup d'éléments. Je sais que cela prend du temps. Mais j'étais aussi conscient que le temps me donnerait raison.

LA CONCURRENCE DANS L'EQUIPE: J'ai compris qu'en Suisse on aime beaucoup être dans sa zone de confort. Donc quand on sort de cette zone, il est normal qu'il y ait des critiques. Mais plus que de vouloir garder chaque joueur concerné dans le processus, je voulais surtout de la concurrence interne. Il y a, selon moi, de nombreux facteurs qui aident au développement personnel et humain. Cela commence par la compétition. Il y a la concurrence interne pour optimiser l'intensité et la prise de décision. Tout dans le football, et c'est d'ailleurs pareil dans la vie, vient de la tête. Si nous avons une qualité trop inégale entre les joueurs à l'entraînement, l'intensité ne sera pas la même qu'en match. C'est pour toutes ces raisons que j'ai demandé à la direction du club de disposer d'un contingent super compétitif.

"Marquer durablement l'histoire"

LE RENDEZ-VOUS AVEC PORTO: Lorsque les autres Portugais ont du succès, c'est comme si c'était le mien. Cela me rend super fier. Malheureusement, je vais me retrouver maintenant face à un club portugais, qui n'aligne d'ailleurs pas beaucoup de joueurs portugais. Dans l'histoire du FC Porto, c'est probablement le contingent qui en a le moins. Je vais analyser cette équipe sans penser que c'est un club portugais.

Pour moi, comme entraîneur et employé du FC Bâle, c'est un honneur et un grand défi de nous mesurer à ce club. On a l'occasion de marquer durablement l'histoire footballistique du FC Bâle et de la Suisse. Nous sommes ambitieux, courageux et nous voulons prendre les choses en main pour réaffirmer ce en quoi nous croyons: un football attractif, intense et de qualité qui donne des émotions et qui nous permettra, encore une fois, de marquer l'histoire.

WEB SOUSA
WEB SOUSA / Football / 24 min. / le 10 février 2015

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