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Les joueuses se sont résignées au synthétique

Le revêtement synthétique, ici celui du stade d'Edmonton, a été choisi pour des raisons climatiques au Canada. [Erich Schlegel]
Le revêtement synthétique, ici celui du stade d'Edmonton, a été choisi pour des raisons climatiques au Canada. - [Erich Schlegel]
Amateurs des belles pelouses des stades anglais, vous n'allez pas être servis à la Coupe du monde féminine au Canada! Tous les matches du tournoi se dérouleront sur synthétique. Une première. Les Suissesses se sont fait une raison à jouer sur une telle surface.

Discrimination envers les femmes, risque de blessures accru: tels ont été les arguments prônés par les opposants à cette décision historique de la FIFA et de l'Association Canadienne de Foot (ACF).

Le débat a notamment été vif au Canada. "Forcer les femmes à jouer sur une surface artificielle laisse à penser que le foot féminin est lui-même artificiel, une version plastique et non-authentique du foot masculin qui se joue seulement sur herbe. Ce qui n'est pas le cas", a-t-on pu lire dans "The Globe and Mail" du 2 juin.

"Les hommes feraient grève"

Dès l'annonce de la FIFA, les footballeuses se sont fait entendre. L'Américaine Abby Wambach, élue meilleure joueuse en 2012, a estimé que "les hommes feraient grève s’ils devaient jouer sur une surface synthétique."

Sydney Leroux, une autre internationale américaine, n'a elle pas hésité à poster sur les réseaux sociaux une photo de ses jambes bien écorchées, afin de montrer "pourquoi le foot devrait se jouer sur herbe" (voir encadré).

Un groupe de joueuses a donc décidé de porter une plainte contre la FIFA et l'ACF en octobre dernier, arguant le fait que jouer sur un terrain synthétique, alors que les Coupes du monde masculines se déroulent toujours sur du gazon naturel, était discriminatoire.

La pelouse de Vancouver refaite

Après des discussions avec la FIFA, les joueuses ont finalement retiré leur plainte. L'instance suprême du foot est, elle, restée inflexible sur son choix.

La FIFA a en effet décrété par la voix de son secrétaire général Jérôme Valcke que cette décision "n’est pas une question d’argent et n'est pas motivée par le fait qu’il s’agisse d’une compétition masculine ou féminine, mais par les conditions naturelles au Canada."

Afin de garantir la qualité des terrains, toutes les pelouses du Mondial ont dû répondre aux exigences du label 2 étoiles, le plus élevé, de la FIFA. La pelouse du stade de Vancouver, critiquée pour être dure comme du béton, a ainsi été changée la semaine passée.

Les billes de caoutchouc (à droite) étaient bien visibles sur le terrain d'entraînement des Suissesses jeudi. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Les billes de caoutchouc (à droite) étaient bien visibles sur le terrain d'entraînement des Suissesses jeudi. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]

"Pourquoi devons-nous servir de cobayes?"

Côté suisse, même si elles ne sont pas forcément convaincues de devoir jouer sur des terrains synthétiques, les joueuses se sont fait une raison.

"Lorsque l'histoire est sortie, on s'est dit: pourquoi nous, les filles, devons servir de cobayes", confie Caroline Abbé. "Mais je ne vois pas cela comme une discrimination. On a parlé de droits de l'Homme. Il n'y a pas eu de meurtre. Je trouve que cela a été un peu loin", ajoute la capitaine.

Sa coéquipière Martina Moser s'est aussi résignée à disputer le Mondial sur cette surface. "Cela a été décidé ainsi. On doit composer avec cela", note la Bernoise. "Le problème est que les pelouses ne sont jamais les mêmes."

S'adapter aux différents terrains

Les Suissesses ont, il est vrai, dû changer trois fois de terrain d'entraînement depuis leur arrivée à Vancouver.

Lors de leur séance de jeudi, la pelouse était correcte, mais le problème était le nombre important de granulés de caoutchouc. "Le terrain était presque noir à cause de ces billes de caoutchouc", s'amuse ainsi Ana Crnogorcevic.

Malgré une préparation sur synthétique à Macolin et des chaussures avec des crampons spéciaux pour cette surface, l'adaptation à ces pelouses n'est donc pas simple. "Lundi, le terrain pour le match sera aussi différent de ce que nous avons connu jusqu'à présent", explique Lara Dickenmann. "Mais cela sera pareil pour les 2 équipes. Il faut s'adapter", conclut-elle.

Vancouver, Jennifer Blanchard -@jenni_blanchard

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Les terrains synthétiques? Pas pour l'Américaine Sydney Leroux!

This is why soccer should be played on grass! pic.twitter.com/fsNGi27oRY

— Sydney Leroux Dwyer (@sydneyleroux) 15 Avril 2013

Mondial 2015, groupe C

Cameroun - Equateur 09.06 01h00
Japon - Suisse 09.06 04h00
Su
isse - Equateur 13.06 01h00
Japon - Cameroun 13.06 04h00
Equateur - Japon 16.06 23h00
Suisse - Cameroun 16.06 23h00

La sélection suisse

Das #WM #Aufgebot der letzten 23 #Spielerinen ist fix!! Hier das #FNTA #Kader der #SUI #Frauen @FIFAWWC in #Kanada! pic.twitter.com/qZMQj13jBI

— nationalteams_SFVASF (@SFV_ASF) 22 Mai 2015




Gardiens: Stenia Michel (USV Jena/All), Jennifer Oehrli (Young Boys), Gaëlle Thalmann (Duisburg/All).

Défense: Caroline Abbé (Bayern Munich), Sandra Betschart (Sunnana(Su), Rahel Kiwic (Duisburg/All), Selina Kuster (Zurich), Noelle Maritz (Wolfsburg/All), Nicole Remund (Zurich), Rachel Rinast (Cologne/All), Daniela Schwarz (Valerenga/No).

Milieu de terrain: Vanessa Bernauer (Wolfsburg/All), Vanessa Bürki (Bayern Munich), Fabienne Humm (Zurich), Florjana Ismaili (Young Boys), Martina Moser (Hoffenheim), Lia Wälti (Turbine Postdam/All), Cinzia Zehnder (Zurich).

Attaque: Eseosa Aigbogun (Bâle), Ramona Bachmann (Rosengard/Su), Ana-Maria Crnogorcevic (Francfort/All), Barla Deplazes (Zurich), Lara Dickenmann (Olympique Lyonnais/Fr).