Shaqiri, l'arme secrète de Petkovic

Depuis l'intronisation de Vladimir Petkovic, à la suite de la Coupe du monde 2014, le lutin de Stoke City présente des statistiques impressionnantes. Le joueur le plus utilisé par le sélectionneur a été impliqué sur treize des trente buts marqués lors des seize rencontres auxquelles il a pris part, soit plus que n'importe quel autre de ses coéquipiers. Il est également celui qui a le plus souvent frappé en direction du but adverse (cinquante-six fois).

Ses cinq réussites en font le meilleur buteur et ses huit caviars le meilleur passeur de "Petko". Son total de buts (dix-sept) sous le maillot national est en outre le plus important des vingt-trois élus pour le tournoi français. En d'autres termes, il ne faut pas chercher bien loin celui vers qui tous les regards convergeront lors de l'entrée en lice helvétique et lors des matches suivants. "XS" semble le joueur le plus à même d'apporter ces étincelles qui peuvent embraser les rêves.

"Je suis l'un de ceux qui peuvent être décisifs", admet-il, visiblement très détendu, en conférence de presse à Lens. La conscience de l'importance de son rôle potentiellement déterminant ne le grise pas pour autant. "Mais nous nous battons d'abord pour l'équipe. Les journalistes mettent des joueurs en avant. Je suis cool avec cela, mais la priorité demeure de briller en équipe", poursuit l'ancien bâlois parti de Montpellier à Lens vendredi avec ses coéquipiers.

Souriant, disert, le milieu aux origines kosovares ne paraît pas s'alarmer de ce match spécial. "Je suis heureux que le Kosovo ait été accepté par la FIFA. Mais là, je me concentre sur l'Euro", lâche-t-il après un petit moment d'hilarité. Un rire général déclenché par la "prochaine question s'il vous plaît" de la meneuse de conférence avant même que Shaqiri ne commence à répondre à la précédente au sujet du Kosovo. Aucun signe d'une quelconque tension donc.

Le feu follet semble serein, prêt à en découdre malgré ses racines et ses liens avec certains adversaires. Qui pourrait d'ailleurs le mettre en doute en toute bonne foi? Le no 23 de la sélection avait ouvert par deux fois le score contre l'Albanie en qualifications pour le Mondial 2014: le 11 septembre 2012 à Lucerne (2-0), puis le 11 octobre 2013 à Tirana (1-2).

Et s'il reconnaît que les émotions seront là, il ne les considère pas comme décisives. "Elles se dissiperont au fil des minutes. Nous bataillerons pour la Suisse. Le match sera disputé. Sur le terrain, nous ne serons pas amis". "Shaq" est ardemment attendu samedi sur la pelouse lensoise, il est à souhaiter que sa réponse sur le terrain provoque les mêmes sourires chez les Suisses que ceux qu'il a offerts aux médias.

Lille, Ludovic Perruchoud - Twitter @LPerruchoud

>> A lire aussi : La dernière pièce du puzzle est posée, la Suisse est prête et L’Angleterre et sa jeune garde pour conjurer le sort