Un petit but en trois matches joués seulement, sur les 7 qu'a disputés le Portugal pour remporter son premier titre international. Faible bilan pour un attaquant de pointe. Mais quel but! Une frappe limpide, pure, à 12 minutes de la fin des prolongations.
Loin de faire l'unanimité
En un but, fêté comme il se doit par les Portugais, l'avant-centre acheté cet été par le club français de Lille a sans doute retourné pour toujours l'opinion des Portugais à son égard. Car avant d'être le héros de la finale de l'Euro 2016, l'attaquant d'origine bissau-guinéenne était loin de faire l'unanimité au pays de Cristiano Ronaldo.
Début avril, il avait même dû essuyer des sifflets de la part de son public lors d'un match amical contre la Belgique. Interrogé sur son statut de "mal-aimé" de la sélection avant le début du tournoi, il avait assuré ne pas vouloir "faire taire les critiques". "Ça ne m'intéresse pas", avait-il assuré. "Ce que je veux c'est travailler pour ma sélection."
Il a travaillé, donc, et fait des choix avisés en décidant de rejoindre Lille en provenance de Swansea, en prêt, lors du mercato d'hiver dernier. Avec comme objectif de se mettre en valeur pour convaincre son sélectionneur de l'emmener à l'Euro-2016. "Le championnat de France m'a donné l'opportunité de montrer mes qualités, dont certaines étaient même endormies", disait-il le 11 juin. "C'était une excellente expérience dans un championnat très difficile."
A Lille, Eder a en effet rayonné, avec 6 buts, 4 passes décisives en 13 matches, le tout agrémenté de ce qui fait un vrai no 9: un bon travail dos au but, une carrure qui pèse sur les défenses et mobilise des joueurs adverses. Le Portugais de 28 ans est "un guerrier", assure son entraîneur en club Frédéric Antonetti. Il entraînera un champion d'Europe la saison prochaine puisqu'Eder a signé pour quatre ans.
Forcément, il le fallait
Balayés, oubliés, les griefs passés? "Depuis que Fernando Santos m'a convoqué, j'ai tout donné et je suis très content de ce que nous avons réalisé", a réagi le buteur dimanche. "Je savais que mon heure allait sonner quand j'ai été convoqué. J'avais une grande confiance, je savais qu'un moment comme celui-ci pouvait arriver."
Avant qu'il entre sur le terrain, son capitaine, blessé lors du match, Cristiano Ronaldo, lui a d'ailleurs assuré que "ce serait lui qui ferait la décision". "J'ai senti qu'il pouvait marquer le but de la victoire", a assuré 'CR7'. Forcément, il fallait que ce soit lui.
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agences/lper