"C'est une super sensation, je suis fier d’appartenir à cette équipe et de représenter mon pays dans un tournoi aussi important", explique le milieu du FC Bâle Birkir Bjarnason. Une fierté compréhensible quand on sait que cette île située au milieu de l'Atlantique compte à peine 330'000 âmes pour environ 20'000 licenciés.
Pourtant, à y regarder de plus près, la présence de l'Islande en France relève d'une certaine logique. Depuis quelques années, l'UEFA s'est fixé pour mission de permettre aux "petites" nations du football européen d'éclore. Faire passer le nombre de participants à la phase finale de l'Euro de 16 à 24 équipes en est le meilleur exemple.
Mais les Islandais n'ont pas eu besoin de ce "coup de pouce" pour s'inviter à la fête. Deuxièmes de leur groupe de qualification derrière la République tchèque mais devant la Turquie et les Pays-Bas, ils ont décroché un billet direct pour la France, portés notamment par une défense de fer (5 buts encaissés en 10 matches).
L'apport de Lars Lagerbäck
Une qualification venue valider la progression d'une équipe qui a pris conscience du potentiel qui était le sien. "Nous avons eu beaucoup de grands entraîneurs, un bon mix au sein de l’effectif et, surtout, des joueurs qui ont de l’ambition", explique Bjarnason, qui fréquente la sélection depuis 2010.
Une qualification qui porte également le sceau de Lars Lagerbäck. Le Suédois de 67 ans, ancien sélectionneur de la Suède (Coupe du monde 2002 et Euro 2004) et du Nigeria (Coupe du monde 2010), a permis à Eidur Gudjohnsen et ses coéquipiers de franchir un palier, après les avoir menés aux portes du Mondial 2014 (réd: défaite en barrage face à la Croatie).
Arrivé à la tête de la sélection en octobre 2011, Lagerbäck a su lui donner des fondations solides en faisant confiance aux M21 qui s'étaient qualifiés pour l'Euro M21 en 2011, comme Birkir Bjarnason, Gylfi Sigurdsson ou Kolbeinn Sigthorsson.
Le Suédois, qui quittera ses fonctions après l'Euro, laissera un héritage très intéressant à son successeur. "Lars Lagerbäck a apporté beaucoup d'expérience, de sagesse et de connaissances à l’équipe. Cela nous a, bien sûr, beaucoup aidés", confirme Bjarnason.
"Tout peut arriver"
Une expérience qui ne sera pas un luxe pour une formation qui se frottera pour la première fois de son histoire au gratin européen. "Si notre manque d’expérience constitue un gros désavantage? Non, pas du tout", affirme sans équivoque l'ancien joueur de la Sampdoria, pour qui la force de l'Islande reste son collectif.
S'il place l'Allemagne et l'Espagne comme les grands favoris du tournoi, Birkir Bjarnason voit-il son Islande tirer son épingle du jeu dans un groupe qui comprend le Portugal, l'Autriche et la Hongrie? "Dans un tournoi comme l’Euro, tout peut arriver..."
Axel David - @axel_david7