Avec Suisse-Italie et les autres 8es de finale, l'Euro entre enfin dans le vif du sujet
SUISSE-ITALIE: le plus attendu (samedi, dès 17h30 sur RTS 2)
Forcément, la Suisse entière n'attend que ça, ce 8e de finale contre les amis italiens, en se disant que, cette fois-ci, il y a quelque chose à jouer, un gros truc à dessiner. Mais les Transalpins pourraient bien être plus remontés que jamais, aussi. Donc il ne faudrait pas avoir les chevilles qui enflent, ou le melon, côté suisse. Mais il est vrai que dix-huit ans après avoir manqué une affiche qui aurait été formidable pour s'être montrés trop maladroits aux tirs au but devant l'Ukraine à la Coupe du monde 2006, les Helvètes vont pouvoir se frotter à la Squadra Azzurra dans un match à élimination directe et cela est très excitant. Ils doivent le faire en chassant le souvenir de la phase de poules de l'Euro 2020, durant lequel Granit Xhaka et Cie s'étaient fait marcher dessus par de dynamiques Italiens, et en ravivant plutôt ceux de la Coupe du monde 1954, du 1er mai 1993 ou encore du 12 novembre 2021, au début de l'ère Yakin, lorsqu'à Rome ils avaient tenu la dragée haute aux champions d'Europe. S'il y a un "tenant" de quelque chose à faire tomber, c'est samedi. Pas la veille. Pas le lendemain. Samedi. Pour entamer un nouveau chapitre. Vous y croyez?
Historique: 61 affrontements, 29 victoires italiennes, 24 nuls, 8 succès suisses.
ALLEMAGNE-DANEMARK: la revanche de 1992 (samedi, à 21h00 sur RTS 2)
De l’eau a coulé sous les ponts, bien sûr, depuis le 26 juin 1992, des oppositions directes ont eu lieu, aussi, mais ce 8e de finale d’Euro a tout de même des senteurs de revanche d’il y a 32 ans, lorsque les "touristes" danois, merveilleux, avaient privé les Allemands de titre continental en Suède. Un parcours historique, ponctué par une victoire 2-0 en finale, avait porté le Danemark au sommet, alors que la veille de la compétition, ses joueurs étaient encore à la plage ou devant le barbecue à siroter des bières... "J'avais 12 ans, je m'en souviens très bien, a relevé Christian Poulsen, désormais entraîneur-assistant. C'est un moment mythique de l'histoire de notre football. Si nous pouvons le répéter..." Aujourd’hui pourtant, le décor a changé et, chez elle, la "Mannschaft", bien que brouillonne jusqu'ici, ne voudra pas se laisser surprendre. Reste que Christian Eriksen et ses partenaires ont le jeu pour enquiquiner les hôtes. Depuis 30 ans, les confrontations entre les deux pays n’ont d’ailleurs jamais tourné à la démonstration. Surprise possible?
Historique: 27 affrontements, 15 victoires allemandes, 4 nuls, 8 succès danois.
ANGLETERRE-SLOVAQUIE: la "Three Lions" sous pression (dimanche, à 18h00 sur RTS 2)
Après n’avoir strictement rien montré en phase de poules, l’Angleterre se retrouve sous pression. Elle que d’aucuns considèrent (considéraient?) comme étant l’une des deux favorites de cet Euro avec la France est loin d’avoir assumé ce statut. Mais c’est maintenant, lorsque les matches comptent un petit plus que les autres, que les grandes sélections peuvent se révéler. La "Three Lions" en est-elle une? Jude Bellingham et Cie vont tenter de répondre par l’affirmative. En face, la Slovaquie, qui pratique un football intéressant mais n’a jamais battu l’Angleterre, a tout à gagner. Autant dire que les Anglais, qui se souviennent avoir été tenus en échec par leur futur adversaire lors de l’Euro 2016, auront intérêt à tirer (et à marquer) les premiers.
Historique: 6 affrontements, 5 victoires anglaises, 1 nul, 0 succès slovaque.
ESPAGNE-GEORGIE: le 8e de finale le plus déséquilibré (dimanche, à 21h00 sur RTS 2)
Sur le papier, il s’agit clairement là du 8e de finale le plus déséquilibré sur le papier. Quid sur le terrain? Jusqu’ici, l’Espagne a nettement été la sélection la mieux inspirée du plateau, mais la Géorgie a surpris, en pratiquant un football plaisant, ainsi qu’en marquant l’histoire, grâce à son accession à cette phase à élimination directe. La paire Kvaratskhelia-Mikautadze peut-elle faire des misères à la défense espagnole, considérée comme le potentiel point faible de la Roja, mais pas encore vraiment mise à l'épreuve jusqu'ici? Face à la puissance offensive ibérique, les Géorgiens peuvent-ils encore tenir et frapper? Voici des questions parmi d’autres. Willy Sagnol, sélectionneur géorgien, se souvient sans doute qu’en 8es de finale de la Coupe du monde 2006, lui et la France avaient sorti… l’Espagne. Un signe?
Historique: 2 affrontements, 2 victoires espagnoles, 0 nul, 0 succès géorgien.
FRANCE-BELGIQUE: curieuse fête des voisins (lundi, à 18h00 sur RTS 2)
Imaginez donc: vous partez en vacances à l’étranger, et au moment de vous allonger sur la chaise longue, qui donc se pointe sur celle d’à côté? Votre voisin! Voilà ce qui va arriver aux Français et aux Belges le 1er juillet pour ce qui ne sera pas un jour férié, mais un jour de 8e de finale, censé sonner pour les uns le début de la grande aventure et pour les autres le retour à la maison. Bien qu’ils se soient revus en 2021 en Ligue des Nations, où les Bleus avaient encore gagné, leur historique récent demeure marqué par leur demi-finale du Mondial 2018, où les Diables Rouges avaient dominé, mais sans gagner (défaite 0-1).
Depuis, le Plat Pays a la rage et rêve de faire tomber la France, comme les Suisses l’avaient fait à l’Euro 2020. Or, les hommes de Didier Deschamps sont prévenus. Sauf qu’eux non plus, comme les Anglais, n’ont pas illuminé la phase de poules. Mais on a l’habitude de voir nos voisins monter en puissance au fil d’une compétition, ce qui ne devrait pas manquer non plus cet été. "On dit que c’est dommage d’être tombés dans la partie de tableau la plus relevée, mais je ne suis pas sûr que l’Espagne ou le Portugal soient contentes de nous voir dans cette partie non plus", relève à juste titre l’international français Youssouf Fofana. A vérifier sur le rectangle vert.
Historique: 75 affrontements, 26 victoires françaises, 19 nuls, 30 succès belges.
PORTUGAL-SLOVENIE: un Ronaldo attendu (lundi, à 21h00 sur RTS 2)
Un seul affrontement a eu lieu entre le Portugal et la Slovénie. En mars dernier, les Lusitaniens ont quitté le terrain battus 2-0 à Ljubljana. Surprise! Trois mois et quelques jours plus tard, Jan Oblak et ses partenaires ont-ils vraiment de quoi dégoûter encore une fois Cristiano Ronaldo et ses compères? Sans être flamboyants, mais en se montrant accrocheurs, les Slovènes ont prouvé être en mesure d'enquiquiner de bonnes équipes. Mais le Portugal, qui a été emprunté devant la Géorgie, semble avoir suffisamment d'arguments, notamment offensifs, pour ne pas se refaire piéger. Il compte surtout sur le réveil de Cristiano Ronaldo, mine de rien encore bien discret jusque-là dans ce tournoi. CR7 va-t-il dégainer le ketchup?
Historique: 1 affrontement, 1 victoire slovène, 0 nul, 0 succès portugais.
ROUMANIE-PAYS-BAS: une chance pour les Roumains (mardi, à 18h00 sur RTS 2)
La Roumanie a montré de très belles choses en phase de poules, en marchant notamment sur l'Ukraine (3-0). Gonflée à bloc, elle aurait tort de ne pas y croire contre des Pays-Bas qui ont fait l'inverse, se montrant guère enthousiasmants devant la Pologne, pas franchement transcendants face à la France et carrément mauvais défensivement contre l'Autriche. Résultat: les "Oranje" sont dans leurs petits souliers et Virgil van Dijk, leur capitaine, est montré au front pour dénoncer l'attitude globale d'un collectif qui n'en est pas un. "Il faut que quelque chance dans cette équipe, dans l'attitude", a tonné le patron. Malgré un effectif solide sur le papier, les Bataves, trop fragiles, ne partent même pas favoris contre Nicolae Stanciu et ses compères. A moins que le réveil n'ait sonné?
Historique: 11 affrontements, 7 victoires néerlandaises, 3 nuls, 1 succès roumain.
AUTRICHE-TURQUIE: pour effacer l'Euro 2020 (mardi, à 21h00 sur RTS 2)
La Turquie a déjà réussi une partie de sa mission, en faisant oublier son Euro 2020 catastrophique (3 matches, 3 défaites). Même si elle avait à l'époque atteint les 8es de finale, l'Autriche aimerait elle aussi effacer le souvenir d'alors, car elle avait été sortie à ce stade-là de la compétition en prolongations par l'Italie, non sans avoir été la plus forte sur le terrain. Les regrets avaient gâché l'été 2021. Aujourd'hui, l'objectif reste l'accession aux quarts de finale pour (l'excellent) Marcel Sabitzer et sa sélection, qui ont fini en tête du groupe D, devant la France. Il leur faudra pour cela franchir l'obstacle représenté par des Turcs portés par une partie de l'Allemagne et "à fond" depuis qu'ils ont fait trébucher les Tchèques. Une soirée de mardi qui promet!
Historique: 17 affrontements, 9 victoires autrichiennes, 1 nul, 7 succès turcs.
Arnaud Cerutti