A Neuchâtel Xamax, personne n'a oublié Jean-François Bédénik (30
ans). Gardien de talent, parfois fantasque, le Français avait
disputé une cinquantaine de matches avec les "rouge et noir", lors
des saisons 2004/05 et 2005/06. Parti de la Maladière - même si le
club évoluait encore à la Charrière à ce moment-là... - pour "des
broutilles", "Jeff" avait alors mis le cap sur la Grèce, où son
expérience a tourné court. Il porte depuis le printemps 2007 les
couleurs de Boulogne-sur-Mer, alors en National.
Etiqueté no2 par le nouveau coach du club du Pas-de-Calais,
Bédénik tente tant bien que mal de soigner une lancinante tendinite
à l'épaule. Il évoque tout de même avec tsrsport.ch la "mission" du
néo-promu dans ce championnat de Ligue 1 qui commence ce week-end
avec, pour lui, un déplacement à Rennes.
"Moi, je veux croire que c'est possible"
Le président
Bernasconi était un peu têtu, mais moi aussi
Jean-François Bédénik
tsrsport.ch:
- La saison ne s'annonce pas
facile pour votre Boulogne-sur-Mer, néo-promu en Ligue 1. Tout le
monde vous voit comme candidat no1 à la relégation...
J.-F.BEDENIK:
Ce sera avant tout historique,
étant donné que Boulogne-sur-Mer n'a jamais joué en L1. Ensuite,
les observateurs nous voient effectivement couler au terme de la
saison, surtout que nous avons certainement le plus petit budget du
championnat. Moi, je veux croire que c'est possible, que l'argent
ne fait pas tout. Nous avons la chance de pouvoir faire taire nos
détracteurs, même si nous savons que nous aurons à coup sûr des
moments très difficiles.
tsrsport.ch:
- Au niveau de l'effectif,
avez-vous l'impression que Boulogne-sur-Mer sera en mesure de
régater en Ligue 1?
J.-F.BEDENIK:
Nous avons quelques nouveaux
éléments, un nouveau gardien no1 (Mathieu Valverde, ex-Bordeaux) et
surtout un nouveau coach, qui amène sa propre tactique. Tout se met
gentiment en place, et l'équipe vit bien.
tsrsport.ch:
- Est-ce à dire que la
perspective d'affronter les Bordeaux, Lyon, Marseille ou PSG ne
vous inquiète pas?
J.-F.BEDENIK:
Il est clair que nous n'évoluons
pas dans le même registre! Ce seront des rencontres de haut niveau,
à fort intérêt médiatique. En tout cas, dans l'équipe, tout le
monde se réjouit vraiment de disputer de telles rencontres.
"Les surprises sont possibles au début, après plus"
tsrsport.ch: - Comment le néo-promu voit-il
ce nouveau championnat qui commence? La lutte pour le titre
concernera-t-elle toujours Bordeaux, Lyon ou Marseille?
J.-F.BEDENIK: A mon avis, on retrouvera les mêmes
équipes devant, oui. Pour un petit club comme le nôtre, il est
possible de réussir l'une ou l'autre surprise, mais pas sur la
durée. Au sein des "grosses machines", tous les postes sont
doublés, voire triplés. En début d'exercice, tout le monde se
cherchera. Après, la logique prendra le dessus. Il faudra peut-être
aussi chercher à profiter du fait que les Bordeaux, OM ou autres
disputeront la Coupe d'Europe, et pourraient parfois paraître
fatigués. Plus tard, s'ils sont éliminés, ils se concentreront sur
le championnat, et là ce sera difficile...
Mais il ne faut pas oublier non plus que ces équipes investissent
énormément sur de nouveaux joueurs. Mais s'il n'y a pas d'affinités
entre eux, personne ne mettra un pied devant l'autre!
tsrsport.ch: - Vous étiez en fin de contrat
cet été et avez même été annoncé sur le départ. Finalement, vous
êtes toujours là...
J.-F.BEDENIK: Je ne voulais pas vraiment partir,
et j'ai finalement prolongé pour 2 ans plus option, même si on sait
ce que ça veut dire dans le football actuel... Reste que notre
coach est parti à Valenciennes, et que la philosophie a désormais
forcément changé. Le coach Laurent Guyot a voulu faire venir un
gardien d'expérience. Le club cherchait une pointure de la L1. Ils
ont choisi Mathieu Valverde (16 matches de L1 avec Bordeaux en
2008/09). Mais tout peut aller très vite, et je dois me tenir prêt
au cas où. On dit toujours que le foot est un sport collectif, mais
il est tout autant individuel. Je donnerai donc le meilleur de moi
pour être no1.
Propos recueillis par Daniel Burkhalter
"Je reviendrais bien à Neuchâtel Xamax"
tsrsport.ch: - Gardez-vous un oeil sur le championnat de Suisse, sur Neuchâtel Xamax?
J.-F.BEDENIK: Oui oui, je me tiens au courant par les copains, par la télévision et par internet. J'ai parfois Xavier Margairaz (Zurich) ou Steve von Bergen (Hertha Berlin) au téléphone...
tsrsport.ch: - N'avez-vous jamais eu l'occasion de retrouver le championnat de Suisse?
J.-F.BEDENIK: Non, mais j'aimerais bien. C'est un championnat qui m'a bien convenu. J'ai eu l'occasion de rencontrer Bernard Challandes pendant les vacances, mais il est déjà "équipé" au niveau gardiens! Je reviendrais aussi volontiers à Xamax, où j'ai gardé d'excellents souvenirs. J'avais d'ailleurs quitté le club pour des broutilles au niveau financier. Le président Bernasconi était un peu têtu, et malheureusement moi également...
tsrsport.ch: - Vous êtes alors parti en Grèce, à Ionikos. Mais ça n'a pas duré...
J.-F.BEDENIK: J'avais signé pour 3 ans, mais j'ai demandé à partir au bout de 6 mois! C'était spécial au niveau ambiance. Au niveau foot, ça allait, mais autour... Tout était un peu mafieux... Mais je ne regrette rien. Je suis revenu en France, à Boulogne-sur-Mer, qui était alors en National. Et j'ai connu deux ascensions avec ce club. Je ne peux donc pas me plaindre.
Ligue 1, la 1ère journée (8-9 août)
Samedi 8 août
Auxerre - Sochaux
Grenoble - Marseille
Le Mans - Lyon
Monaco - Toulouse
Montpellier - Paris Saint-Germain
Rennes - Boulogne-sur-Mer
Saint-Etienne - Nice
Valenciennes - Nancy
Dimanche 9 août
Lille - Lorient
Bordeaux - Lens