Devant un public du Stade de Genève majoritairement acquis à sa
cause, Fenerbahçe a battu 2-0 le FC Sion en playoff aller de
l'Europa League. Déjà compliquée avant le coup d'envoi, la tâche
des Valaisans relève désormais de l'impossible avant le match
retour de jeudi prochain à Istanbul.
Dire que Sion fit un mauvais match serait pour le moins
injustifié. Il composa simplement avec les moyens du bord, c'est-à
dire ceux d'une formation moyenne de première division suisse. Et
le constat était cinglant: malgré toute sa bonne volonté, le onze
étoilé ne parvint jamais à réellement bousculer une équipe turque
venue à Genève pour évoluer sérieusement, sereinement, mais sans se
faire trop mal.
Une inspiration d'environ 5 secondes
Il suffit d'ailleurs d'une seule inspiration pour que Fenerbahçe
tue presque entièrement le suspense de cette double confrontation.
Une transversale de Kazim, un pivot orienté de la poitrine de Güiza
et une frappe tranquille et précise d'André Santos. Le haut niveau.
Sion n'y vit que du feu. Autant dire qu'à elle seule, cette phase
de jeu d'environ 5 secondes réduisait presque à néant, déjà qu'ils
n'étaient très élevés, les espoirs sédunois de qualification. Le
2-0, inscrit en fin de partie, était la conclusion d'un contre
foudroyant emmené par Sentürk et transformé par Kazim.
Une accession en phase de poule passerait alors forcément par une
victoire dans le terrible stade Sükrü Saraçoglu. Avec au moins deux
buts inscrits. Un tel scénario entrerait à n'en pas douter dans le
panthéon des plus grands exploits sportifs suisses.
Essayé, pas pu pour Sion
Si le jugement paraît sévère, c'est que la pression exercée par
les hommes de Tholot en seconde période doit être replacée dans son
contexte. Fenerbahçe n'était de loin pas au maximum de son
potentiel, ne voulait prendre aucun risque, et avait marqué le
fameux but à l'extérieur. Certes, Sion toucha du bois, quand Marin
lança en profondeur Mpenza, qui remportait son duel face à Volkan
mais trouvait le poteau gauche sur sa route.
Un portier stambouliote par ailleurs bien inspiré dans sa cage,
notamment sur des tirs de Serey Die (13e) et Dominguez (59e).
Autant de tentatives qui traduisaient bien la volonté des Sédunois
de réaliser l'impensable. La maîtrise technique et la puissance
physique étaient toutefois turques. Sion essayait. Sion se battait.
Las pour lui sans être récompensé pour son bel état d'esprit.
Une ferme intention de ne pas se laisser impressionner par ce
grand d'Europe, symbolisée par l'abattage et la débauche d'énergie
d'un Serey Die qu'il est fort probable de voir quitter le
championnat helvétique tout au plus dans un an. Et ce en dépit de
sa grosse erreur, quand il lançait involontairement Güiza seul face
à Vanins à la 70e (poteau)
UN DOUBLE DE STRELLER SAUVE BALE
Sans Marco Streller, le FC Bâle
serait reparti d'Azerbaïdjan la tête basse, comme la Suisse en
1996. Menés 1-0 et dominés, les Rhénans ont finalement inversé la
tendance grâce à leur international, auteur de deux buts, pour
arracher un 3-1 plutôt immérité. Sans ce réveil tardif, les jours
de Thorsten Fink sur les bords du Rhin auraient sans doute été
comptés.
Vainqueur de seulement deux matches sur six en championnat (deux
défaites), le FCB connaît l'un de ses plus mauvais débuts de saison
depuis bien longtemps. Tant sur le plan comptable que sur celui du
jeu. "On a l'air d'avoir à chaque fois besoin de recevoir un
coup avant de pouvoir réagir, s'est emporté Thorsten Fink.
Nous avons dormi durant toute la première mi-temps."
Une chose est sûre, Bâle n'offrit pas au public azerbaïdjanais la
possibilité de se faire une meilleure opinion du football
helvétique, 13 ans presque jour pour jour après la débâcle que
l'équipe de Suisse avait vécue dans ce même stade Tofikh
Bakhramov.
Un FC Bâle très bien payé
En retard dans presque toutes les interventions et d'une
maladresse impensable dans les 30 derniers mètres adverses, les
hommes de Fink s'avéraient extrêmement gênés par la vivacité des
petits gabarits adverses. Un quart d'heure de mise en route, puis
dix minutes de légère domination - sans toutefois se procurer la
moindre occasion franche et le reste de souffrance, telle fut le
match des Bâlois jusqu'à la 70e.
Alors, en trois minutes, Streller trompait deux fois la vigilence
du portier Sissokho, impuissant également sur le 3-1 signé Huggel à
peine trois minutes plus tard. Bâle, qui n'avait proposé qu'une
succession de fautes, de longs ballons et de gestes manqués, était
très bien payé. Va-t-il encore trembler, jeudi prochain au match
retour, face à un Bakou tout de même très limité ?
si/dbu
La parole aux entraîneurs
Didier Tholot: Nous avons été très respectueux en début de match. Trop, avec un déchet technique qui nous a empêché de construire le jeu. Et avec leurs qualités techniques... Maintenant, ça va être très difficile. Je suis déçu du résultat.
Christoph Daum: Nous sommes montés en puissance en première mi-temps, parvenant de mieux en mieux à contrôler le ballon. Je suis notamment très heureux du match de Daniel Güiza, dont la magnifique action nous offre le 1-0. En deuxième mi-temps, nous avons levé le pied et Sion a ainsi eu plus d'occasions pour égaliser.
Europa League, barrages
Sion - Fenerbahçe 0-2 (0-1)
45'Andre Santos, 85'Kazim Kazim.
Sion: Vanins; Vanczak, Chihab, Alioui, Paito; Die, Fermino; Marin (78e Mfuti), Obradovic (60e Yoda), Dominguez (78e Afonso); Mpenza.
Fenerbahçe: Volkan; Gönül, Lugano, Baris (28e Turaci), Roberto Carlos; Cristian; Kazim Kazim, Deivid (62e Sentürk), Emre (77e Boral), André Santos; Güiza.
Notes: Fenerbahçe sans Bilica (suspendu), Alex ni Mehmet Topüz (blessés). 47e but de Roberto Carlos annulé pour hors-jeu. 64e tir sur le poteau de Mpenza. 70e tir sur le poteau de Güiza. Avertissements: 52e Cristian. 68e Güiza. 89e Gönül.
Arbitre: Stalhammar/SWE
Stade de Genève: 9500 spectateurs
FK Bakou - Bâle 1-3 (0-0)
48'Perez 1-0, 71'/74'Streller 1-2, 77'Huggel 1-3.
FK Bakou: Sissoko; Savinov, Yunisoglu, Bates, Borets; Skulic, Solic (74e Adamia); Soltanov, Perez, Mujiri; Jaba (64e Gurbanov).
Bâle: Costanzo; Inkoom (53e Carlitos), Cabral, Cagdas, Safari (53e Shaqiri); Huggel; Sahin, Da Silva, Chipperfield; Frei, Streller (87e Almerares).
Notes: Bâle sans Gelabert (suspendu), ni Ferati, Abraham, Marque, Zanni, Perovic, Schürpf (blessés). Bakou sans Felix (suspendu), Barbosa (blessé), Oprita et Pank (pas qualifiés). Avertissements: 3e Skulic, 45e Sahin et 51e Inkoom.
Arbitre: Szabo/HUN
Bakou: 13'000 spectateurs.
Autres matches
Kosice - AS Rome 3-3 (1-1)
BATE Borisov - Litex Lovech 0-1 (0-0)
Teplice - Hapoel Tel-Aviv 1-2 (0-0)
Bnei Yehuda Tel-Aviv - PSV Eindhoven 0-1 (0-1)
Guingamp - SV Hambourg 1-5 (0-3)
Trabzonspor - Toulouse 1-3 (1-1)
Dinamo Bucarest - Slovan Liberec 0-2 (0-1)
Metalurg Donetsk - Austria Vienne 2-2 (1-1)
NAC Breda - Villarreal 1-3 (1-1)
PAOK Salonique - Heerenveen 1-1 (0-1)
CSKA Sofia - Dinamo Moscou 0-0
Rapid Vienne - Aston Villa 1-0 (1-0)
Sturm Graz - Metalist Kharkiv 1-1 (1-0)
Steaua Bucarest - St-Patrick's 3-0 (0-0)
Slavia Prague - Etoile Rouge Belgrade 3-0 (1-0)
FC Vaslui - AEK Athènes 2-1 (1-0)
Partizan Belgrade - MSK Zilina 1-1 (1-1)
Twente Enschede - Karabakh Agdam 3-1 (1-1)
Sarajevo - CFR Cluj 1-1 (0-1)
Lech Poznan - FC Bruges 1-0 (0-0)
Bröndby - Hertha Berlin 2-1 (0-0)
Ajax Amsterdam - Slovan Bratislava 5-0 (1-0)
Benfica - Vorskia Poltava 4-0 (1-0)
Galatasaray - Levadia Tallinn 5-0 (2-0)
Genoa - Odense 3-1 (1-0)
Genk - Lille 1-2 (0-1)
Lazio Rome - Elsfborg 3-0 (2-0)
Maribor - Sparta Prague 0-2 (0-1)
Everton - Sigma Olmuc 4-0 (2-0)
Fulham - Amkar Perm 3-1 (1-0)
Dinamo Zagreb - Hearts 4-0 (2-0)
Stabaek - Valence 0-3 (0-2)
Werder Brême - Aktobe 6-3 (3-2)
Sivasspor - Shakhtar Donetsk 0-4 (0-1)
Nacional Madeira - Zénit St. Pétersbourg 4-3 (2-1)
Athletic Bilbao - Tromsö (No) 3-2 (0-1)
Matches retour: 27 août