Lucien Favre, viré il y a 8 jours, règle ses comptes

Huit jours après son éviction de son poste d'entraîneur du
Hertha Berlin, Lucien Favre (51 ans) a décidé de régler ses comptes
avec son désormais ex-employeur. Le technicien vaudois a tenu une
première conférence de presse ce mardi matin à Berlin, avant d'en
tenir une autre, pour les médias helvétiques cette fois, en fin
d'après-midi dans la région zougoise.



Dans un hôtel de la capitale allemande, Favre a tout d'abord
abordé le sujet Dieter Hoeness, son ancien manager et que d'aucuns
disaient en guerre ouverte avec le Suisse. "Dieter Hoeness m'a
engagé, et je lui en suis très reconnaissant", a admis Lucien
Favre. Selon l'ex-entraîneur du FC Zurich, le départ forcé de
Hoeness en juin après 13 ans au club aurait même provoqué la
descente aux enfers sportive de l'équipe cette saison (7 défaites
d'affilée). "Cette éviction n'a pas renforcé le Hertha. Pire,
elle a même compliqué mon travail".

Personne n'a joué
contre l'entraîneur

Lucien
Favre

Lucien Favre a aussi écarté toute
tentative de "sabordage" de la part de son ancien capitaine Arne
Friedrich. L'international allemand était soupçonné en Allemagne
d'avoir précipité le départ de son entraîneur. "Personne n'a
joué contre l'entraîneur, même pas Arne Friedrich", a déclaré
Favre.



Le président du club allemand Werner Gegenbauer a aussi été la
cible des discussions, lui qui avait misé sur une politique de
grosses économies, le Hertha étant endetté à hauteur de 30 millions
d'euros. "Que le club parle désormais de se renforcer
lourdement cet hiver veut tout dire", a poursuivi Lucien
Favre. "Nous avons eu des départs d'importance (réd:
notamment Simunic, Pantelic et Voronin) et avons engagé trop
peu de nouveaux joueurs".



Favre a même laissé entendre qu'il s'était trop laissé influencer
dans la politique de transferts. "Depuis le début, j'ai accepté
trop de compromis. Or, on ne construit pas une équipe avec les
idées des autres, glisse-t-il. Foncer droit dans le mur n'était
donc qu'une question de temps. Ce fut ma grande erreur. Je saurai
retenir la leçon à l'avenir.".

"Le Hertha ne va pas couler pour autant"

"En Suisse, j'ai toujours recruté des joueurs qui avaient de
l'avenir", a martelé Lucien Favre. Visiblement, ça n'a pas
toujours été le cas en Allemagne. Le Vaudois a d'ailleurs encore en
travers de la gorge l'engagement de l'attaquant Artur Wichniarek
(32 ans), qui n'a pas encore marqué le moindre but en partie
officielle. "Mais le Hertha ne va pas couler pour autant,
surtout si tous les blessés reviennent en forme".



Lucien Favre, qui a refusé d'évoquer les 2 millions de francs de
dédommagement qu'il aurait touché de la part de son ancien club,
est persuadé qu'il aurait fini par remonter le Hertha Berlin.
"C'était comme lors de ma première saison à Zurich. A Noël,
nous étions derniers et au final quatrièmes".

Une offre de Wolfsburg refusée

L'autre erreur qu'il a commise fut sans doute de renoncer à
signer à Wolfsburg cet été. Le champion d'Allemagne lui avait
proposé la succession de Felix Magath. Le club de Diego Benaglio
bénéficie d'une tout autre assise financière que le Hertha. "On
m'a conseillé d'accepter une telle offre, lâche-t-il. Mais
on m'a aussi conseillé de rester à Berlin. Ce fut une
décision difficile à prendre. Mais je ne quitte pas un club comme
ça. J'ai oeuvré quatre ans à Yverdon, quatre ans aussi à Zurich. Je
voulais également m'inscrire dans la durée à Berlin."



Le double champion de Suisse avec Zurich a encore précisé qu'il
aimerait continuer à travailler dans l'un des grands championnats
européens, et pourquoi pas toujours en Bundesliga.



Daniel Burkhalter, avec SiD et si