La France en danger face à l'Eire en barrage

Poids lourds du football, la France et le Portugal affrontent
deux équipes mortes de faim samedi en barrage aller pour la Coupe
du monde 2010. Les Bleus se rendent en Irlande alors que les
Portugais tenteront de plier l'affaire à domicile contre la
Bosnie.



L'heure des braves a sonné pour la France, finaliste malheureuse
de la Coupe du monde 2006. Il est trop tard pour se demander
comment une équipe riche de joueurs évoluant dans les plus grands
clubs européens en est arrivée là. Dans l'enfer vert de Croke Park,
ce sont 82 500 personnes qui vont pousser les joueurs de
l'Eire et leur faire oublier un 34e rang FIFA et le standing
modeste des clubs où ils jouent pour la plupart.

Le piège du Trap

Au coeur de cette enceinte, symbole de
la lutte d'indépendance irlandaise, c'est un sélectionneur italien,
Giovanni Trapattoni, qui va tendre son piège tactique aux Bleus et
tenter de les bousculer, à fortes doses de «fighting spirit» et de
coups de pied arrêtés, longtemps leur point faible. Au moment du
premier coup franc ou corner de la bande à Robbie Keane, le buteur
emblématique, les Français ne devront pas penser au regard de toute
une nation qui ne veut pas revivre les séismes récents qui ont
privé les Bleus de la grande fête du football en 1990 et en
1994.



Le sélectionneur Raymond Domenech, à qui la France ne pardonne pas
l'échec de l'Euro 2008, ne veut pas être celui par qui le malheur
arrive à nouveau après trois participations successives. Son
meilleur allié sur le terrain sera Thierry Henry, son capitaine aux
51 buts en 115 sélections, celui qui mobilise, qui cadre et qui
recadre. En 2005, à Dublin - mais à Lansdowne Road cette fois -,
l'attaquant du Barça avait mis les Bleus sur la voie de la Coupe du
monde 2006 avec un but splendide (0-1). C'est lui que surveilleront
le gardien Shay Given, qui avait encaissé ce but il y a quatre ans,
et le défenseur Richard Dunne, qui veut livrer «bataille» pour
cisailler la supériorité technique des Français.

Blazevic inquiet

Battu par la France en demi-finale de l'édition 2006, le
Portugal part pour sa part largement favori face à la Bosnie. Le
sélectionneur Carlos Queirzo est cependant privé des services de la
star du Real madrid Cristiano Ronaldo, toujours pas remis d'une
blessure à la cheville qui le tient écarté des terrains depuis plus
d'un mois. Les Portugais sont capables de faire la différence dès
le match aller mais les Bosniaques, qui sont à deux matches de
disputer leur première phase finale dans une compétition majeure,
vont jouer la rencontre de leur vie.



«Je n'ai jamais été aussi inquiet de ma vie parce que c'est le
plus grand test de ma carrière», a dit leur sélectionneur
Miroslav Blazevic, qui avait mené la Croatie en demi-finale de la
Coupe du monde 1998. «Il va nous falloir une performance de
classe mondiale sur les deux matches pour éliminer le
Portugal.» Les autres barrages de la zone Europe s'annoncent
très ouverts entre d'une part les champions d'Europe 2004 grecs et
l'Ukraine d'Andriy Shevchenko, et d'autre part la Russie et la
Slovénie. Les matches retour se joueront mercredi prochain.

La Nouvelle-Zélande en pole

Les deux autres barrages au programme opposent des équipes
issues d'une zone de qualification différente. Cinquième de la zone
Amsud, l'Uruguay part avec les faveurs du pronostic face au Costa
Rica, 4e de la Concacaf. D'autant plus que le match retour est
prévu à Montevideo mercredi. Quant à la Nouvelle-Zélande, gagnante
de la zone Océanie, elle a peut-être fait le plus dur en repartant
de Bahrein (5e en Asie) avec un nul (0-0) à l'aller le 10 octobre.
Les «Kiwis» ont l'occasion d'écrire une page d'histoire, 27 ans
après leur unique participation à une phase finale.



si/ag