L'affaire des joueurs de l'équipe de France entendus comme
témoins dans le cadre d'une affaire de proxénétisme sur mineure
écorne un peu plus l'image des Bleus. Ils n'avaient vraiment pas
besoin de ça à 50 jours de la Coupe du monde après l'épisode de la
main de Thierry Henry.
A la Fédération Française de football (FFF), comme chez Adidas,
partenaire des Bleus, le discours officiel est le même: "Cela
relève de la sphère privée, il n'y n'a pas de commentaires à
faire". Mais une autre source à la FFF interrogée par l'AFP
regrette: "C'est un coup de plus sur l'équipe de
France".
Car le mal est fait en termes d'image. Franck Ribéry a été
entendu, comme un autre Bleu, dans cette affaire. Le milieu
offensif du Bayern Munich a reconnu des relations avec une
prostituée, selon des sources judiciaires, mais prétend ignorer
qu'elle était mineure. Il est passible de poursuites pour
"sollicitation de prostituée mineure", mais, a rappelé le
parquet de Paris, "il revient au juge de décider de le mettre
en examen ou pas". Le fait de solliciter des relations
sexuelles avec une mineure prostituée est passible de trois ans de
prison et de 45'000 euros d'amende.
Echo à l'étranger
L'enquête porte sur une boîte de nuit parisienne soupçonnée
d'employer des prostituées et fréquentée par certains
internationaux français.
Et cette affaire trouve déjà un écho à l'étranger. En Espagne, le
quotidien sportif "Marca" évoque "un grand scandale au sein du
football français et de la sélection nationale" si "les
informations scandaleuses se confirment". En Angleterre, le
"Times" consacre un article à cette affaire, relevant que
"Raymond Domenech, le sélectionneur de la France déjà en
difficulté, avait autant besoin de cela que d'une balle dans la
tête".
Effectivement, Raymond Domenech, conspué par le public au Stade de
France et dans certaines enceintes en province, avait déjà d'autres
chats à fouetter avant l'annonce de la liste des 23 le 11 mai. Le
technicien doit déjà jongler entre les blessures de certains (comme
celle de William Gallas) ou le temps de jeu réduit d'autres joueurs
(Thierry Henry, 35 minutes de jeu ce week-end au Barça, Karim
Benzema, cinq minutes plus le temps additionnel au Real
Madrid...).
Sans oublier que Domenech a promis récemment de chasser les
"egos" en équipe de France "à coups de fusil",
mettant en garde certains joueurs voulant faire passer leur intérêt
sportif personnel avant celui de l'équipe. Franck Ribéry désirait
ces derniers temps jouer à gauche, poste occupé par le capitaine
Thierry Henry.
agences/tai
Polémique après la main
Raymond Domenech devait déjà également gérer l'image négative collée à l'équipe de France après la main de Henry qui avait amené le but (de Gallas) de la qualification des Bleus en barrage retour contre l'Eire le 18 novembre. Une polémique mondiale avait suivie. "Y aura-t-il une main cette fois?" fut d'ailleurs une des premières questions posée en anglais par les journalistes sud-africains le soir du tirage au sort du Mondial le 6 décembre au Cap, les "Bafana Bafana", équipe nationale du pays hôte, tombant contre la France dans le groupe A avec l'Uruguay et le Mexique. Raymond Domenech avait esquivé d'un "Je ne comprends pas l'anglais".
Le label bleu avait encore été un peu plus souillé par le match amical complètement raté des Français le 3 mars contre l'Espagne au Stade de France (défaite française 2-0). Nicolas Anelka avait bien résumé début avril l'image projetée ce soir là par les Bleus: "Tu ne peux pas perdre 2-0 comme ça. C'était vraiment ridicule. C'était une D1 contre une D4. C'est la vérité. On aurait dit des pros contre des amateurs".