Franck Ribéry a connu des saisons plus heureuses. Le demi du Bayern Munich, longtemps blessé récemment, connaît des relations difficiles avec ses entraîneurs. Et voilà que cette affaire de proxénétisme lui tombe dessus...
Le conte de fées du Mondial 2006 est bien loin: quatre ans plus
tard, Ribéry est en plein cauchemar, dans une saison pourrie par
les blessures, rumeurs de transferts, problèmes relationnels avec
ses entraîneurs et, maintenant, cette fameuse affaire de
proxénétisme. La tempête médiatique qui souffle depuis ce week-end,
autour d'une enquête sur proxénétisme dans laquelle Ribéry et
Sidney Govou ont été entendus comme témoins, ne s'est pas calmée.
Dire que Ribéry commençait avant ça à revenir en forme...
Mardi matin, le Bayern a annoncé, sans grande surprise, que
Philipp Lahm remplacerait en conférence de presse "Francky", à la
veille de la demi-finale aller de Ligue des champions des Bavarois
contre Lyon. "Il est clair que cette affaire est un problème.
Mais il faut que le club se concentre sur l'aspect sportif, Franck
aussi", a concédé Christian Nerlinger, le directeur sportif
bavarois. Le Bayern a également demandé à ses joueurs de ne pas
répondre aux questions portant sur l'affaire.
A l'entraînement mardi, le moindre geste de "Kaiser Franck", remis
d'une petite contracture musculaire, était épiée par des dizaines
de photographes, journalistes et équipes TV du monde entier.
Presse espagnole menaçante
Et à plus de 1000 km de Munich, la presse espagnole se faisait
menaçante. Le journal "Marca" de mardi affirmait ainsi que le
"scandale éloigne de manière quasi-définitive" Ribéry du
Real Madrid, qui en avait fait une des cibles de son recrutement.
Paradoxalement, le Bayern pourrait en profiter. Pour l'anniversaire
début avril de Ribéry, ses dirigeants bavarois lui ont offert un
stylo de luxe... afin de signer un nouvel engagement.
Son contrat expire en juin 2011, et le joueur, avant que
"l'affaire" n'éclate, avait promis de choisir au printemps, entre
prolonger son contrat avec le Bayern ou répondre favorablement aux
offres du FC Barcelone et du Real Madrid, qui le convoiteraient.
Les rumeurs de transferts ont d'ailleurs cassé l'ambiance autour du
joueur. Ses déclarations contradictoires au coeur de l'été
l'avaient fait passer en Allemagne de "Kaiser Franck" à la
"diva". "Monsieur l'Emmerdeur", avait même titré
le quotidien "Bild", qui l'adule en temps normal.
Non-respect des consignes
Les bruits de mercato ont aussi été accompagnés de blessures à
répétition qui ont d'abord fait sourire avant d'agacer. Il hérita
ainsi des sobriquets "Krank Ribéry" ("le malade
Ribéry") ou "le patient français", allusion à un
dossier médical rempli d'ampoules à un pied, inflammation des deux
gros orteils, tendinite rotulienne au genou gauche, etc...
Et comme si les blessures ne suffisaient pas, les relations de
Ribéry n'ont pas été au beau fixe avec ses entraîneurs. Avec Louis
Van Gaal, au Bayern, Ribéry a rapidement admis que le courant ne
passait pas, avant qu'une sorte de paix des braves ne s'instaure en
les deux hommes. Le technicien néerlandais s'est ainsi fait
protecteur lundi devant la presse: "Il n'a été entendu que
comme témoin".
Avec le sélectionneur Raymond Domenech, des nuages sont aussi
apparus. La volonté de Ribéry de jouer à gauche -place occupée chez
les Bleus par Thierry Henry- s'est rapidement doublée de
non-respect des consignes sur le terrain. Domenech a récemment
promis qu'il chasserait les "egos" à "coups de
fusil". Ribéry était-il dans le viseur? Il est déjà dans celui
de toutes les caméras avec Bayern-Lyon mercredi soir, à 50 jours du
Mondial et 20 jours avant l'annonce des 23 français, le 11
mai.
afp/tai
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