Le capitaine des Bleus lors du Mondial sud-africain, Patrice Evra, sort de son silence dans une interview au "Figaro" de lundi, estimant qu'il convient de tourner la page et réglant au passage ses comptes avec le sélectionneur Raymond Domenech et Lilian Thuram, ex-joueur de France'98 et membre du Conseil fédéral de la Fédération française de football.
"J'avais l'impression que tout le monde voulait tourner la page du Mondial. Il faut penser au futur. Pourquoi nous sanctionner plus que d'autres. On l'a déjà été", dit-il, ajoutant: "La sanction de ne pas sélectionner les 23 mondialistes pour le match de la Norvège est cohérente".
Il n'y avait plus de dialogue avec le coach
Il revient sur la Coupe du Monde: "Le Mondial a été un véritable cauchemar. On a oublié l'essentiel, plus parlé de problèmes quotidiens que de foot. Mais il n'y avait plus de dialogue avec le coach. Il n'y avait aucune structure collective, ni de projet".
Sur les relations entre les joueurs et Domenech: "Je recevais des plaintes après chaque entraînement. Les joueurs lui reprochaient son manque de travail tactique et le décalage avec les exercices auxquels ils sont habitués en club. J'ai essayé de faire passer le message à ses adjoints. Sans résultat".
Il revient également sur l'incident entre Anelka et Domenech à la mi-temps de France-Mexique. "Pendant dix minutes, le coach n'a pas parlé puis, d'un coup, il a dit à Anelka: "Putain, je te dis de rester en pointe mais tu décroches". "Nico lui a répondu. Il y a eu un échange de mots, mais pas ceux retranscrits en Une de 'L'Equipe'".
Thuram "a sali mon nom sans savoir"
Patrice Evra évoque enfin les critiques de Lilian Thuram, qui a demandé son bannissement définitif de l'équipe de France lors du Conseil fédéral du 2 juillet. "Je l'ai appelé pour demander des explications. Il ne m'a pas répondu. Je lui ai alors laissé un message assez salé (...) Dans une interview qu'il a donnée après, il a affirmé qu'il m'avait appelé et que je n'avais pas daigné répondre".
"Il a sali mon nom sans savoir ce qui s'était passé. Lilian se prend à la fois pour le nouveau sélectionneur, le président de la Fédération et le président de la République", assène le joueur, ajoutant: "Il est temps que Lilian arrête de jouer un rôle qui n'est pas le sien en disant que les "Bleus" contribuent à faire augmenter le racisme. Il ne suffit pas de se balader avec des livres sur l'esclavage, des lunettes et un chapeau pour devenir Malcolm X".
Le Conseil fédéral a décidé de renvoyer cinq joueurs (dont Evra) devant une commission de discipline après la grève de l'entraînement des Bleus au Mondial 2010.
afp/dbu
Le Bayern Munich refuse de libérer Ribéry
Le Bayern Munich refuse de libérer Franck Ribéry le 17 août. A cette date, le joueur français doit répondre à la commission de discipline de la Fédération française chargée d'examiner d'éventuelles sanctions après la grève de l'entraînement des Bleus lors de la Coupe du monde 2010.
"Cette invitation ou convocation n'a pas été fixée avec l'accord du Bayern Munich. Selon les statuts de la FIFA, les clubs n'ont l'obligation de libérer leurs joueurs que pour les dates prévues dans le calendrier international. Ce n'est pas ici le cas. Pour cette raison, le Bayern Munich ne laissera pas Franck Ribéry aller à cette audition", explique le club dans son communiqué.
Les dirigeants du club bavarois ont peu apprécié d'apprendre cette convocation "par la presse", ajoute le communiqué. "La Fédération française n'a pas le droit de soustraire arbitrairement Franck Ribéry à ses obligations envers le Bayern. La préparation de la prochaine saison de Bundesliga passe avant la résolution des conflits nés à la Coupe du monde par la Fédération française", a écrit le président du club, Karl-Heinz Rummenigge, dans un courrier à la FFF, cité dans le communiqué.
Le Bayern Munich doit disputer le 16 août un match de Coupe d'Allemagne face au Germania Windeck (5e division), et le jour d'après il entamera la préparation pour la 1ère journée de Bundesliga, le 20 août, face à Wolfsburg.