"Avec le recul, je les vois surtout comme une bande de sales gosses inconscients", explique Raymond Domenech au sujet des joueurs grévistes de l'équipe de France à Knysna, dans un long entretien à paraître mercredi dans l'hebdomadaire "L'Express" qui en diffuse mardi des extraits.
Interrogé sur d'éventuels meneurs à Knysna, l'ancien coach des Bleus indique: "S'il y en a, je ne les ai pas vus. A chaque fois que je remontais (dans le bus), il n'y avait plus personne... A ce moment-là, je me dis qu'ils sont devenus fous et qu'ils ne se rendent pas compte. Aujourd'hui, je sais que j'avais tort: ils savaient très bien ce qu'ils faisaient. Ils ont même fermé les rideaux du bus pour se cacher des caméras (...) Avec le recul, je les vois surtout comme une bande de sales gosses inconscients."
Pourquoi a-t-il lu ce fameux communiqué des "mutins" de Knysna ? "Ca faisait plus d'une heure qu'on était là, détaille Domenech. Il fallait bien que quelqu'un prenne ses responsabilités et arrête cette mascarade ! Toutes les caméras étaient braquées sur le bus, des centaines de gamins attendaient sur le bord du terrain. On était la risée du monde. J'ai dit: 'On arrête, je n'en peux plus !'. Personne ne voulait lire ce machin ! J'y suis allé. Si j'avais réfléchi deux secondes, je serais parti..."
"Pas l'abruti que l'on décrit"
A propos de son bilan de la Coupe du monde, il lance: "Soyons clairs, je me suis planté, je n'ai pas dû choisir les bons joueurs ni trouver les mots qu'il fallait. Je n'accepte pas la critique des politiques, ni celle des anciens joueurs reconvertis dans le journalisme, mais cela ne m'empêche pas de tirer mon propre bilan."
Pourquoi parle-t-il maintenant ? "Tout le monde parle à ma place, répond-il. J'ai envie de rétablir ma vérité. Je ne suis pas l'abruti que l'on décrit." Au sujet de son avenir, il commente: "Je n'ai surtout aucune envie de polémiques. On m'a fait des propositions pour le théâtre, pour le cinéma..." Il assure également "ne pas fermer la porte au foot". "J'ai encore besoin de balayer certains souvenirs avant de pouvoir démarrer une nouvelle aventure, ajoute-t-il. C'est comme en amour: il faut avoir oublié une femme pour pouvoir en aimer une autre."
agences/ag