Co-organisateurs de l'Euro 2012, la Pologne et l'Ukraine connaissent des états d'esprit différents à quelques heures du tirage au sort de la compétition prévu le 2 décembre à Kiev. Si la Pologne a atteint un niveau de préparation encourageant, en Ukraine, l'organisation des rencontres dans les deux derniers stades dont les travaux viennent à peine d'être terminés fait polémique, tout comme les problèmes de logement et de transports dans les villes hôtes.
Vendredi, le tirage au sort dans la capitale ukrainienne mettra un terme à des mois de spéculations pour savoir quelles équipes parmi les seize qualifiées vont jouer dans quelle ville parmi les huit retenues en Pologne et en Ukraine pour accueillir le tournoi.
Les équipes qui attirent les fans sont toutes qualifiées: Angleterre, Espagne, Allemagne, Pays-Bas et Suède. Le niveau d'accompagnement d'une équipe a un impact considérable sur l'hébergement, le transport et la sécurité.
La Pologne pratiquement prête
En 2007, l'UEFA avait créé la surprise en choisissant la Pologne et l'Ukraine contre les favoris, l'Italie et le tandem Hongrie-Croatie, pour organiser ce championnat. Vingt ans après la fin de la période communiste, la Pologne et l'Ukraine affichent toujours un déficit d'infrastructures, suscitant le doute chez leurs voisins occidentaux sur leurs capacités d'organisation.
"La critique fait partie du jeu", affirme Martin Kallen, directeur des tournois à l'UEFA. "Le niveau de préparation de la Pologne est bon", assure-t-il toutefois: "C'est très proche du Portugal en termes d'infrastructures, et un peu en retard par rapport à la Suisse et l'Autriche. Mais ce n'est pas critique. Les stades sont prêts à presque 100%. Les aéroports à 90%. Les infrastructures de transport en ville à 80-85%", précise-t-il encore.
En Pologne, outre Varsovie, les villes sélectionnées sont Gdansk sur la Baltique, Poznan à l'ouest et Wroclaw au sud-ouest.
Gros soucis du côté de l'Ukraine
Le stade Olympique de Kiev, qui accueillera la finale le 1er juillet, et celui de Lviv ont finalement été inaugurés en grande pompe en octobre, après les critiques de l'UEFA sur le retard des travaux.
Le premier match à Kiev, le 11 novembre, après trois ans de reconstruction, a été émaillé d'incidents en raison du mauvais fonctionnement de certaines infrastructures dans cette enceinte d'une capacité de quelque 70'000 places.
Des milliers de supporters se sont bousculés devant le stade devant plusieurs tourniquets restant fermés à l'entrée pour une raison indéterminée. Certains ont escaladé la clôture de l'enceinte, de plus de deux mètres de haut, et d'autres ont fini par casser une porte métallique pour entrer, selon des témoins.
A Lviv, où un stade plutôt confortable de 33'000 places a été construit à l'extrémité de la ville, les supporters sans moyen de locomotion doivent parcourir trois kilomètres à pied depuis l'arrêt de bus le plus proche.
Dans l'Est du pays, le stade ultra-moderne de Donetsk et celui de Kharkiv, deux autres villes hôtes, sont opérationnels depuis 2009. En revanche, Donetsk manque sérieusement de chambres d'hôtels: 2700 chambres disponibles en octobre, alors que l'UEFA en exige 5500.
Dans les trois autres villes hôtes, les capacités d'accueil sont plus développées, mais les prix risquent de choquer les touristes: les tarifs des chambres d'hôtels et appartements à louer devraient en effet doubler, voire tripler pendant la durée du championnat, du 8 juin au 1er juillet.
Enfin, l'Ukraine s'est retrouvée sous le feu des critiques internationales, notamment d'associations de défense d'animaux, lui reprochant de se débarrasser cruellement des chiens errants, dont certains ont été empoisonnés, voire brûlés vifs à l'approche de la compétition.
agences/bond