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Corruption, crime organisé, chantage, agression...

Serbian soccer player Dragisa Pejovic, left, looks on as Theo Van Seggelen, Secretary General of FIFPro, the World Players Union, addresses the media on the FIFPro Black Book for Eastern Europe in Brussels, Tuesday, Feb. 7, 2012. The union representing professional footballers says players are being mistreated by clubs in Eastern Europe, in some cases leading to the greater risk of match-fixing. FIFPro says clubs in Eastern Europe show a "terrifying lack of respect" for fundamental rights of professionals, ranging from withholding wages to beatings. The trade union threatened to hold up the start of some UEFA Champions League matches if it failed to get commitments the situation would improve. (AP Photo/Yves Logghe) [Yves Logghe]
L'ex-joueur serbe Dragisa Pejovic (à g.) a été victime d'une violence physique. - [Yves Logghe]
Le Syndicat mondial des footballeurs professionnels dresse un bilan alarmant du métier de joueur en Europe de l'Est. Dans cette région du monde, en moyenne, au moins un membre par équipe est victime de violences physique ou mentale, selon une étude de la FIFpro.

"15% des joueurs ont été forcés de s'entraîner tout seul (séparés du reste de l'équipe); 11,7% d'entre eux ont été victimes de violences (dont 33% directement initiées par leur club); 10,2% des joueurs ont été victimes d'intimidation et de harcèlement", note la FIFpro dans un livre noir consacré aux footballeurs professionnels évoluant en Europe de l'Est. "En moyenne, cela signifie que dans chaque équipe qui rentre sur le terrain, il y a au moins un joueur qui a été victime d'une forme ou d'une autre de violence physique ou mentale", estime le syndicat.

L'étude, réalisée en octobre et novembre dernier, concerne 12 pays (Bulgarie, Croatie, République Tchèque, Grèce, Hongrie, Kazakhstan, Monténégro, Pologne, Russie, Serbie, Slovénie et Ukraine). Ces joueurs harcelés ou maltraités deviennent autant de proies plus vulnérables à la corruption, souligne la FIFpro.

Le livre noir, truffé de témoignages de joueurs, donne ainsi la parole à Dragisa Pejovic, un joueur serbe de 29 ans, qui a porté les couleurs du club du FK Borac Cacak pendant six ans.

"Contraints de truquer des matches"

"Pendant six ans, il y a eu beaucoup de fois où les joueurs ont été contraints de truquer des matches. Celui qui ne le voulait pas était exclu de l'équipe. J'ai joué des matches truqués non pas parce que je le voulais, mais parce que je devais le faire. Si je n'avais pas joué, je n'aurais pas eu de salaire et donc pas pu aider ma famille", explique-t-il.

"L'an dernier, j'ai été victime d'une agression physique de la part du directeur du club, devant les autres joueurs. On m'a aussi fait chanter et on m'a trompé quand j'ai reçu des offres de transfert. Je n'ai pas été autorisé à partir car des individus au club demandaient de l'argent en contre-partie. Maintenant je suis heureux de ne plus être un joueur professionnel, même si j'étais un des meilleurs défenseurs du championnat serbe", relate Pejovic.

afp/bao

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Salaires en retard très fréquents

Le livre noir de la FIFpro souligne que, de manière générale, les retards de salaires - très fréquents en Europe de l'Est - sont à l'origine de dérives pouvant déboucher sur de la corruption. "Sur les 3.357 footballeurs qui ont bien voulu collaborer à notre enquête, 41,4 % ne sont pas payés en temps et en heure", indique la FIFpro.

Le syndicat mondial relève que les footballeurs concernés ne "gagnent pas des centaines de milliers d'euros", mais ont des revenus moyens qui ne les rendent "pas indépendants financièrement".

"Le crime organisé opère de manière exponentielle dans le milieu du sport. (...) 11,9% de l'ensemble des joueurs ont admis avoir été approchés pour truquer un match", constate la FIFpro. Or, "un joueur qui attend son salaire a plus de chances d'être approché pour manipuler un match. (...) L'étude montre que le nombre de joueurs contactés augmente à mesure qu'augmente en parallèle la durée du non-paiement des salaires. Pas moins de 55% des joueurs qui ont été approchés n'avaient pas reçu leur salaire à temps", développe le texte.