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Les Rangers, club mythique de Glasgow, sont au bord de la faillite

Quarante-cinq mille personnes en moyenne suivent les Glasgow Rangers à l'Ibrox Park. Les derbies face au Celtic sont légendaires. [Reuters - David Moir]
Quarante-cinq mille personnes en moyenne suivent les Glasgow Rangers à l'Ibrox Park. Les derbies face au Celtic sont légendaires. - [Reuters - David Moir]
Les Glasgow Rangers, l'un des deux clubs historiques du football écossais, sont au bord de la faillite. Menacés d'un colossal redressement fiscal, les "Gers" n'ont eu d'autre solution que de demander à être placés en redressement judiciaire lundi, de façon à être temporairement protégés de leurs créanciers.

"On parle souvent de 49 millions de livres (70 millions de francs suisses), mais en réalité, si l'on ajoute les amendes, la facture pourrait s'élever à 75 millions (108 millions). C'est une somme énorme que nous ne pourrons absolument pas payer", a déclaré le président Craig Whyte, dans l'attente du verdict dans l'affaire qui oppose son club aux pouvoirs publics britanniques à propos d'arriérés d'impôts.

Cet homme d'affaires écossais a pris les rênes des Rangers au mois de mai dernier en rachetant pour une livre symbolique les parts de son prédécesseur, avec pour mission d'éponger une dette d'environ 18 millions de livres (26 millions).

35 mio de recettes pour 45 mio de dépenses

Le fisc a demandé à son tour mardi le placement des Rangers en redressement judiciaire pour pouvoir nommer lui-même les administrateurs qui seront amenés à prendre le contrôle du club. Ce sera à la justice de se prononcer sur ce point. Dans tous les cas, la mesure s'accompagnera d'une pénalité de dix points au classement du Championnat d'Ecosse, qui ferait perdre toute chance dans la course au titre aux Rangers, déjà distancés de quatre points par leur grand rival, le Celtic Glasgow.

Sur le plan économique, il faudra trouver de l'argent pour remettre à flot une entreprise qui, selon Craig Whyte, est structurellement déficitaire de dix millions de livres (14 millions) par an - 35 millions de livres de recettes pour 45 millions de dépenses. Cela pourrait passer par des suppressions d'emplois et la vente de joueurs l'été prochain, faisant courir le risque d'une perte de compétitivité sportive.

Les "Rangers" ont déjà cédé leur meilleur attaquant, le Croate Nikica Jelavic, auteur de 16 buts cette saison, aux Anglais d'Everton lors du mercato d'hiver.

Si ces mesures ne suffisaient pas, la crise pourrait aller jusqu'à la liquidation du club. Le seul espoir des supporters serait alors de le voir renaître sous un autre nom, issue privilégiée par Graeme Souness, un des grands anciens du football écossais qui a entraîné les Rangers dans les années 80. "Je crois qu'ils réapparaîtront sous le nom de Rangers 2012 ou quelque chose comme ça, malheureusement. Ce qui leur arrive est une tragédie. Mais je crois qu'ils s'en sortiront", a dit l'ancien joueur de Liverpool à la radio "TalkSport".

agences/dbu

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Le Celtic "n'a pas besoin des Rangers"

Les Rangers, dont les matches sont suivis en moyenne par 45'000 spectateurs au stade d'Ibrox Park, sont une institution du sport britannique, 54 fois champions d'Ecosse, 33 fois vainqueurs de la Coupe et une fois de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes en 1972.

Leur rivalité avec le Celtic, qui a souvent pris un tour violent sous la forme de bagarres entre supporters, est la colonne vertébrale du football écossais. Les Rangers sont soutenus par la communauté protestante alors que le Celtic représente les catholiques, souvent d'origine irlandaise.

Nombreux sont ceux qui pensent que le championnat d'Ecosse n'aurait plus aucune saveur sans "The Old Firm" (la vieille firme), comme on appelle conjointement les deux clubs. Mais le président du Celtic, Peter Lawwell, n'a montré lui aucune compassion en affirmant lundi que son club "n'avait pas besoin des Rangers".