Ce fameux document, rendu en interne à la FIFA le 5 septembre 2014, faisait fantasmer la presse du monde entier car il n'avait jamais été publié. Mais les 400 pages rédigées par l'ancien procureur américain Michael Garcia, du temps où il était chef de la chambre d'instruction de la justice interne de la FIFA, n'apportent pas de preuves formelles sur un "achat" de la Coupe du monde 2022 par le Qatar.
On y trouve par exemple mentionnées les "allégations" d'un "transfert en juin 2011 par Sandro Rosell de 2 millions de Livres sterling sur le compte de la fille de Ricardo Teixeira âgée de 10 ans".
Rosell, ex-président du FC Barcelone, récemment mis en examen par la justice espagnole, était alors consultant pour le Qatar, payé "2000 euros par jour". Teixeira, ex-président de la Fédération brésilienne, était lui membre du comité exécutif (gouvernement) de la FIFA et proche de Rosell. Il a depuis lors été mis en cause par la justice américaine dans le vaste scandale de corruption touchant de nombreux responsables du football sud-américains.
Selon un autre consultant de la candidature du Qatar cité dans le rapport Garcia, si le paiement a bien eu lieu, "il ne concernait pas la candidature du Qatar mais une affaire privée entre Rosell et Teixeira" et résultait "de la vente d'une propriété au Brésil".
agences/tai
"Pas de preuve" liant Platini au Qatar
Si l'argent n'est pas allé sur un compte de M. Teixeira mais sur celui de sa fille, c'est "parce que certaines personnes le font pour des raisons fiscales", ajoute le témoin. Et M. Garcia d'en conclure qu'"aucune preuve n'existe d'un lien entre le Qatar et ce paiement de 2 millions de livres sterling à la fille de ce membre du comité exécutif".
Concernant le fameux dîner organisé le 23 novembre 2010 à l'Elysée par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, en présence du président de l'UEFA de l'époque Michel Platini et de Tamim ben Hamad Al-Thani, futur émir du Qatar, Garcia écrit qu'"aucune preuve n'a été découverte liant le vote de M. Platini" en faveur de Doha aux investissements effectués par la suite par le Qatar en France, notamment dans le PSG.
En conséquence de quoi la chambre d'investigation de la FIFA "n'avait pas jugé nécessaire de prendre d'autres mesures". En France, le Parquet national financier a ouvert une enquête qui porte notamment sur cet épisode.
Sepp Blatter, président déchu de la FIFA, a encore répété que "c'est le vote de Michel Platini en faveur du Qatar qui a fait basculer le vote du comité exécutif alors qu'il y avait à l'origine un accord pour attribuer le Mondial 2018 à la Russie et ensuite le Mondial 2022 aux Etats-Unis".